Chapitre 4

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J'étais toujours immobile, la tête dans les nuages. Mais que m'arrive-t-il ? Je pris conscience, quelques secondes plus tard, que mon téléphone vibrait dans ma poche. Je secouai ma tête afin de redescendre sur Terre et pris mon portable de la poche de mon jean. C'était Jack qui m'appelait.

- Allô ?

- Salut gros, tout va bien ? Qu'est ce que t'a dit le médecin ? demanda Jack.

- Tu veux vraiment en parler là maintenant ?

- Bon tu as raison, on ne va pas en parler au téléphone. Ce serait plus convenable d'en parler autour d'une tasse de café. Tu es où ?

- À la sortie de l'hôpital.

- Ne bouge pas. Je viens te chercher.

Quelques minutes plus tard, je reconnus Jack sur sa moto.

- Tu viens ? me demanda-t-il en me tendant un casque.

Je le saisis et le mis sur ma tête pour ensuite monter à l'arrière du véhicule.

Nous nous dirigeâmes vers le café «Chez William». C'est le café que nous préférons dans tout le quartier. Sûrement car on y mange les meilleurs fondants au chocolat de Portland.

Une fois assis à une table, je racontai à Jack les dits du médecin.

- Je suis vraiment désolé frère. Mais tu sais quoi ?

- Quoi ?

- Pendant ces dix jours, tu vas faire tout ce que tu as toujours voulu faire. Je t'aiderai pour ça. Ca tombe bien puisqu'on est en vacances d'automne la semaine prochaine. Mais d'abord, commençons par goûter aux plus bons fondants au chocolat de la ville.

Nous passâmes une bonne heure à discuter sur différents sujets. Qu'y a-t-il de mieux que ces bons moments entre amis ?

Soudain, mon téléphone se mit à vibrer. Ma mère.

- Thomas, où est-ce que tu es ?

- Avec Jack dans un café, pourquoi ?

- Nous t'avons cherché partout.

- Je suis toujours vivant, ne vous inquiétez pas, dis-je avec une once d'humour et d'ironie.

- Bon, reviens à la maison maintenant.

- Mais..

- Ne discute pas Tom !

- D'accord, cédai-je.

Je raccrochai et saluai Jack pour m'en aller.

- Tom, viens avec moi, je te dépose chez toi. Je te le dois bien puisque c'est moi qui t'ai amené ici.

- Non, ne t'inquiète pas pour moi.

- De toute façon je dois y aller moi aussi. Allez viens.

Je le suivis à sa moto et m'assis derrière lui. Le trajet ne dura que quelques minutes. Après avoir remercié Jack et l'avoir salué, j'entrai chez moi. Je n'avais même pas franchi le seuil de ma porte que mes parents se mirent à me gronder.

- Thomas, tu ne peux pas te permettre de disparaître comme ça sans nous prévenir ! dit mon père.

- À quoi bon ? Il ne me reste que quelques jours à vivre. Il faudrait que je profite du peu de temps qu'il me reste. Je veux me sentir libre. Je veux accomplir mes rêves les plus fous. Vous ne pouvez tout de même pas me priver de ça.

- Écoute Thomas, on trouvera une solution comme on en trouve toujours, d'accord ?

- Mais Maman, tu ne comprendra donc jamais ? Il n'y a pas de solution cette fois. On ne peut rien y faire.

Sur ce, je montai les escaliers, m'enfermai dans ma chambre et me jetai sur mon lit. La mort est mon destin et je n'y échapperai pas.

Carpe DiemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant