Je m'avançai vers l'entrée de la maison d'Olivia. Je frappai trois coups à la porte, hésitant. Vais-je réussir à me faire pardonner ? Olivia me comprendra-t-elle ? Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit sur cette dernière cependant elle me la referma aussitôt au nez.
Sachant bien qu'Olivia était toujours derrière la porte, je me résignai à lui dire :
- Je sais que tu es toujours là, appuyée contre cette porte. Je sais que tu m'entends. Je veux que tu m'écoutes. Ne serait-ce que pendant une minute. Juste le temps que je m'explique.
Puis, j'ajoutai en un soupir de désespoir :
- S'il te plaît.
Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit sur Olivia, la tête baissée.
- Je t'écoute, tu as une minute, dit-elle.
Je pris une profonde inspiration et lui avouai ce que j'avais sur le cœur :
- Je vais mourir. Peut être demain, peut-être après demain ou peut-être même maintenant. Je souffre d'une fuite de liquide céphalo-rachidien. Dans mon stade, il n'y a plus aucune solution pour guérir. Cette grave maladie va m'arracher mon dernier soupir. Je ne voulais pas que tu sois blessée par cette vérité. Je ne voulais pas que tu pleures pour moi.
Puis, j'ajoutai :
- Mais je ne veux pas mourir avec ta haine sur la conscience non plus. Je n'ai jamais voulu ça. Alors pardonne-moi. Et je mourrai en paix.
Olivia a toujours la tête baissée. Je m'enquiers à poser ma main sur sa joue pour que nos regards se croisent. La jeune fille relève sa tête et j'aperçois deux yeux rouges larmoyants.
- Je.. je suis désolée, je ne savais pas, sanglote-t-elle.
- Ce n'est pas de ta faute, on ne peut rien y faire de toute façon. Mais je voudrais savoir, me pardonnes-tu ?
- Bien-sûr, mais quelle question !
Elle avait désormais un beau sourire accroché aux lèvres. Ensuite, elle me demanda timidement, visiblement gênée et mal-à-l'aise.
- Est-ce que tu as des sentiments pour moi ?
Sans hésiter, je lui avouai mes sentiments à son égard :
- Il faut que tu saches : Quand je suis avec toi, le temps s'arrête. Lorsque nous nous sommes embrassés hier, je ne m'étais jamais senti aussi bien. À chacun des contacts brûlants avec ta peau, je frissonne. Lorsque tu me parles, je suis comme sur un nuage. En ta présence, mon cœur bat comme jamais auparavant. J'adore me perdre dans tes yeux bleus comme le ciel et caresser tes cheveux si doux. Tu me fais frissonner, tu es celle qui faut battre mon cœur, tu me rends heureux. Tout ça pour te dire que... Je t'aime.
- Je t'aime aussi, dit-elle avant de me sauter dans les bras.
J'enfouis ma tête dans son cou et l'entourai de mes bras comme si c'était la dernière fois que l'on se voyait. Olivia avait un doux parfum de pomme qui m'enivrait.
Alors que nous nous enlacions, je vis une petite silhouette d'enfant au loin, dans la maison. Céleste esquissa un salut de sa main et je lui répondis par un petit sourire sincère. J'étais heureux, heureux qu'Olivia m'avait pardonné, heureux, que mes sentiments étaient réciproques.
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Carpe Diem
Short StoryJe vais mourir. J'ai seize ans et je vais déjà devoir faire mes adieux à l'amour, aux fleurs, au soleil, au ciel, à l'air, à la vie. Il n'y a pas de solution. Cependant, je quitterai ce monde mais n'emporterai aucun regret à mon tombeau. Je profiter...