Chapitre 2

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- Pourquoi tu n'es pas content ? demanda une petite voix d'enfant.

Je levai la tête, sentant qu'on me tirait par la manche de mon chandail. Je sentais des marques qui s'étaient dessinées sur mon visage dû au fait que je suis resté la figure entre mes mains pendant près de dix minutes.

Une petite enfant d'environ six ans me regarde, inquiète. Son visage est encadré par deux mèches plus courtes que le reste de sa chevelure sombre et une frange cachant son front. Elle a deux grands yeux bleus azur et deux petites fossettes sur ses joues. Cette petite fille me rappelle drôlement quelqu'un. Son visage me semble tellement familier, mais j'en ignore la raison.

- Je suis juste un peu fatigué, mentis-je.

- Ah d'accord, dit-elle rassurée en s'asseyant sur le banc, à mes côtés.

- Moi c'est Thomas. Comment tu t'appelles ? l'interrogai-je.

- Céleste.

- C'est très joli comme prénom.

- Merci.

- Quel âge as-tu ? quémandai-je.

- J'ai cinq ans mais demain ça va être mon anniversaire alors je vais avoir six ans.

- C'est super, mais dis-moi, Céleste, qu'est-ce que tu fais ici ?

- Mes parents, ils discutent avec le docteur. Ils parlent de moi. Ils disent que mon cœur est malade. C'est pour ça que je dois prendre ces médicaments dégueulasses et ces piqûres qui font peur. Si je ne le fais pas, mon cœur va arrêter de faire boum boum. Moi je ne veux pas que mon cœur arrête de faire boum boum, dit-t-elle tristement en baissant la tête.

Je serrai la petite enfant dans mes bras. Elle est encore jeune pour vivre ces atrocités. Elle devrait jouer avec ses amis à la corde à sauter et au ballon mais au lieu de ça, elle passe son temps à l'hôpital et à prendre des médicaments. C'est horrible !

Je la lâchai et tentai de changer de sujet de discussion en lui demandant :

- Alors, Céleste, dis-moi, qu'est-ce tu aimerais avoir pour ton anniversaire ?

- Une licorne.

- Une licorne ?

- Oui, je voudrais monter sur une belle licorne toute blanche avec une queue rose. Une vraie de vraie. Ça serait vraiment gén-..

Soudain, une voix féminine qui m'est étrangement familière appela la petite fille à mes côtés.

- Céleste ! Je t'ai cherché partout !

Elle prit l'enfant dans ses bras.

- Désolée, j'espère que ma sœur ne vous a pas dérangé, dit-elle.

- Non, au contraire, la rassurai-je.

La grande sœur leva sa tête et nos regards se croisèrent. C'est là que je compris la raison pour laquelle le visage de Céleste me semblait tellement familier.

- Thomas ?

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