chap20

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J'arrive à l'école de bonne heure. Il faut avouer que je n'ai pas beaucoup dormi. C'est un défaut chez moi, ce genre d'incidents m'obsède. J'ouvre mon casier et comme je le pensais il y a un autre message. Je le déplie et lis:

Tu as peur?! Les filles comme toi ne méritent pas le respect

Mais que me veut cette personne ? Après ma panique d'hier, je suis prise par une subite colère. Je déchire le papier. Qu'elle vienne me confronter au lieu de se cacher derrière des mots.

Je décide directement d'aller en salle de classe. Je ne veux pas aller retrouver les autres à notre lieu habituel, avant le début des cours. Ils vont me poser trop de questions dont les réponses seront difficiles à dire. J'entre en salle de cours. Je m'installe sur mon fauteuil. Je ferme les yeux pour pouvoir me calmer.

A la pause, je retrouve les autres et m'excuse de n'avoir pas été là le matin prétextant que je suis arrivée en retard. Je vois bien le regard de Lucien il ne me croit pas. Je reste muette, toujours en alerte.

Je détourne le regard et me perd dans mes pensées. Une parole de Corenthin me fait sursauter de frayeur. Je lance nerveusement :

« Qui....qui...t'as parlé de la triniteam?

—Non j'ai dit trinitee. C'est le titre du film que j'ai vu hier ! Répond Corenthin assez surpris

—Ah d'accord, désolé j'ai mal entendu. » Je renchéris soulagée avec un sourire faux

Ils me regardent certainement toujours surpris par ma réaction. Certainement, j'ai eu une réaction excessive. Ce n'est pas de ma faute. Je me recroqueville de nouveau dans mon silence.

A la fin de la récré, je me suis levée en première prétextant que le prof arrive tôt.

Je m'éloigne mais Wendy me rattrape en disant d'un air rassurant :

« Pilar tu commences sérieusement à nous inquiéter. Tu n'écoutes pas, tu es absente et tu es toujours sur tes gardes. Tu sais que tu peux tout me dire. N'est-ce-pas ?

—Je le sais Wendy ! Toutefois, c'est vraiment compliqué. J'avoue en ramenant des mèches rebelles de mes cheveux en arrière

—Dit le moi quand même. Insiste-t-elle

—Je te promets ! Je vais tout te raconter plus tard. A plus ! »Je conclus en m'en partant

Je vais tout leur dire mais pas maintenant. Je ne suis pas encore prête.

La deuxième mi-journée, se termine et je décide de nouveau de rentrer tout seul. Le ciel est encore très clair et dans d'autre circonstance j'aurais profité de ce soleil. Au niveau du parking, je retrouve Britny devant sa voiture. Une magnifique berline noire. Si seulement j'étais en forme, j'en aurais profité pour régler mes comptes avec cette meuf. Elle me dit de façon hautaine:

« Alors tu marches toute seule maintenant?

—Oui ! Parfois il est préférable de marcher seule que mal accompagné. Je lance simplement

—Qu'est ce que tu insinues ? Se vexe-t-elle

—Rien du tout. Britny, je ne veux pas me disputer avec toi. Je lâche simplement

—Arrête de prendre tes grands airs. Les filles comme toi ne méritent pas le respect. »

Je bloque immédiatement. Cette phrase, je la connais ! Je la connais très bien même. Et là, c'est le déclic. Je serre les poings pour ne pas bondir sur elle. Je dis hors de moi:

« C'est toi !

—De quoi tu parles ? Elle rigole

—C'est toi qui m'as écrit ces papiers de menace. Qui t'as raconté mon histoire? Je hurle toujours hors de moi, heureusement qu'on est à l'extérieur

Une école pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant