Chapitre 9

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Déjà, merci pour ceux qui me suivent et qui lisent mon histoire ! J'espère qu'elle vous plait ! n'hésitez pas à laisser des commentaires pour me dire ce que vous en pensez !  :D

Ensuite, désolée de cette longue absence ! J'ai eu de petits soucis perso accompagnés de soucis informatiques qui m'ont empêchés de poster ces dernières semaines. Mais maintenant, les publications hebdomadaires vont reprendre ! Bonne lecture ! 



C'est incroyable comme ce village est petit ! On y croise toujours les mêmes personnes : les petites vieilles commérant chaque potin, les petits vieux accompagnés d'hommes et de femmes d'âge mûr jouant à la pétanque, les ados zonant sur les marches de la petite église et les jeunes actifs reprenant courageusement l'entreprise familiale.

Cela fait quelques semaines que je tente d'éviter Kyle et c'est on ne peut plus difficile ! Je pourrais croire qu'il me piste mais ce serait devenir parano, non ? Un jour, en sortant de la boulangerie, il m'a bousculé et a rattrapé in extremis ma baguette en plein vol plané. Il m'a ensuite proposé, tout sourire, de me payer un café pour pardonner sa « maladresse ». Deux jours plus tard, il se retrouve juste derrière moi à la supérette avec, pour tout article, un paquet de chewing-gum pioché au hasard du comptoir. Prise en otage entre une mamie au moins centenaire en train de compter ses centimes et une mère de famille nombreuse, impossible de semer mon soupirant.

— Comment te sens-tu depuis la dernière fois ?

Je ne le regarde pas et prend un air indifférent mais, intérieurement, je bous. Je devine son sourire lorsqu'il me nargue :

— Je pourrais t'aider à gérer tes nouvelles capacités, tu sais...

Enfin, c'est mon tour ! Je n'ai que quelques articles, vite passés, vite payés, vite rangés.

— Non merci, Kyle.

Je pars sans me retourner. Oui, il pourrait m'aider. J'en aurai même désespérément besoin pour savoir comment réagir et gérer ces pulsions. Heureusement que je ne suis qu'avec Eirik, lorsqu'elles apparaissent, la plupart du temps. Mais je ne peux pas m'y résoudre car je sais que je finirai par lui céder et le regretter aussitôt. Je n'ai pas envie de le faire souffrir. Je me souviens de sa déception lorsqu'il m'a jeté à l'eau pour refroidir mes ardeurs. Il sait que mon attirance pour lui, au-delà de son physique avantageux, est purement instinctif, presque animal, et que je ne quitterai pas Eirik pour lui.

Et, j'ai peur. Peur de découvrir ma vraie nature. Savoir que l'on peut laver le cerveau des gens qu'on aime, juste en prononçant quelques mots, c'est juste irréel. Je ne veux pas devenir un monstre manipulateur. Je veux juste vivre une vie normale. Accompagnée de gens normaux.

 §

Plusieurs jours plus tard, je prépare les chambres d'amis car j'attends la visite de mes collaborateurs et amis : Solange et Henri. Ces derniers temps, avec mon accident, la perte de mon enfant, ma transformation et tous les bouleversements que cela a entraînés chez moi, je n'ai pas réussi à me consacrer comme je l'aurai dû à mon travail. Pire encore, j'ai carrément mis en danger mon entreprise par mon laisser-aller. J'ai donc pris la décision, le cœur lourd, de réorganiser sa hiérarchie, laissant Henri et Solange se partager la direction et me rétrogradant à un poste de designer freelance. Pour l'instant, ils ne sont au courant de rien et pensent que j'ai convoqué cette réunion au sommet pour un projet de partenariat avec une entreprise du coin. J'espère qu'ils ne le prendront pas mal... 

La sonnette retentit, me faisant sursauter. Je dévale les escaliers à toute vitesse pour accueillir mes deux associés, venus de concert par soucis d'économie. Solange me saute dans les bras. Nous avons beau nous appeler régulièrement, rien ne remplace un véritable contact humain. Henri attend patiemment son tour puis m'étreint brièvement avant de me décoiffer de sa grande main.

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