Chapitre 13

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En ai-je vraiment envie ? Oui.

Y parviendrai-je ? Probablement pas.

J'ai déjà essayé. Je me suis enfuie avec Eirik dans ce seul et unique but. Pourtant, aussitôt emménagée, j'ai croisé Kyle. Comme une malédiction. J'ai tenté de le fuir encore. Sans succès. Jamais je n'aurai dû discuter avec lui. C'est à ce moment que j'ai réalisé qu'il n'était pas si mauvais ; qu'il ne me voulait pas le mal dont me parlait Akio. J'ai tenté de refréner mon côté Naïade et j'ai bien failli y laisser mon humanité. Dès que je fuis, une catastrophe arrive. À croire que le destin me rattrape toujours.

Mais choisir Kyle aurait de lourdes conséquences. Il me faudrait d'abord officialiser notre relation. Avouer à Eirik que je l'ai trompé, puis le quitter. Serais-je capable de lui briser deux fois le cœur en une seule conversation ? Et puis, cela me rapprocherait dangereusement d'Akio. Je sais qu'ils entretiennent un lien étroit dont je n'arrive pas à déterminer la nature. Sont-ils amis ? Ennemis ? Rivaux ? Partenaires ? Associés ? Concurrents ? Enfin, le plus difficile pour moi, il faudrait que j'accepte ma nature profonde. Que je cesse de la fuir pour définitivement l'adopter, ainsi que le monde qui s'y rattache.

Un grondement me fait revenir à la réalité. Kyle attend ma réponse avec plus ou moins d'impatience. Son regard bouillonnant n'attend qu'un mot, qu'un geste pour laisser libre cours à son envie non dissimulée. Il saisit ma jambe et plaque son bassin contre le mien.

— Alors ? 

Je réprime mal le gémissement qui m'échappe. Je sens sa virilité appuyer contre mon entrejambe, me procurant des frissons incontrôlables. Il m'embrase littéralement. Sans tergiverser une seconde de plus, je passe mes doigts dans ses cheveux courts et l'embrasse brusquement. Il répond à mon baiser avec emphase. Lentement, il ôte le t-shirt me tenant lieu de robe. Il parsème de baisers chaque centimètre carré de peau découverte, me faisant frôler l'apoplexie. Je le laisse prendre les commandes un petit moment, savourer l'effet qu'il a sur moi. C'est tellement bon de se laisser aller lorsque celui qui vous domine est si tendre.

Je ne sais pas quand il a retiré ses vêtements mais je sens sa peau contre la mienne, sa chaleur tente de s'insinuer en moi. Je souris contre ses lèvres et les lui mords. Profitant de sa surprise, je le fais basculer d'un coup de reins et me place à califourchon sur ses hanches. Il fronce les sourcils en m'observant. J'ai le sourire aux lèvres, ravie de le voir à ma merci. Je le caresse du bout des doigts, prends le temps de savourer le grain de sa peau. Ses mains se crispent sur mes fesses lorsque je me penche pour l'embrasser doucement. Je sens son sexe dressé contre mon intimité mais je ne lui en donne pas l'accès. Pas encore. Il est trop tôt. Je glisse le long de son corps, laissant courir ma bouche contre son torse, son ventre, jusqu'en bas. Je le caresse tout d'abord, le titille de ma langue, langoureusement.

— Lise..., gémit-il, au supplice.

Alors, seulement, je le prends en bouche, jouant doucement avec son organe palpitant durant quelques minutes. Puis, je me redresse. Remonte l'embrasser et le chevaucher précautionneusement. Dès qu'il glisse en moi, un gémissement m'échappe. Depuis combien de temps n'avais-je pas ressenti cette sensation ? J'entame de lents va-et-vient, ondulant du bassin tout en l'observant. Nos regards se croisent et s'accrochent. Sa respiration se saccade par moment, en synchronisation avec mes mouvements. J'en joue, alternant rythmes rapides et tempos langoureux, au gré de mon plaisir. Mon orgasme monte, gonfle et explose à plusieurs reprises tandis que je l'empêche de profiter du sien. Ralentissant mes mouvements, les stoppant lorsque je le sens trop proche de la libération. Il grogne, frustré.

Considérant que son supplice a assez duré, je le laisse reprendre les rênes. Se redressant, il me plaque contre son torse et guide mes mouvements, les mains sous mes fesses. Je gémis quand il me mordille l'oreille tandis qu'il me martèle de sa passion. Un nouvel orgasme me submerge, entraînant celui de Kyle dans son sillage. Mon amant ne stoppe pas ses mouvements pour autant. Ses coups de boutoir semblent décidés à me faire crier son nom jusqu'à ce que mon extase s'estompe. Nous nous endormons l'un contre l'autre, sans un mot. Pour l'instant, nous n'en avons pas besoin. Les mots viendront bien assez tôt.

MétamorphosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant