Chapitre 11

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Lauren's Part:

Je fus réveillée par Demi, les sourcils froncés et le regard inquiet, penchée sur moi. Mon cœur battait encore à toute vitesse dans mes oreilles. Les souvenirs brumeux de mon cauchemar me revinrent aussitôt à l'esprit et les tremblements de mon corps s'intensifièrent. J'étais complètement en sueur, mes mains tremblaient incontrôlablement et ma respiration ne cessait de s'accélérer. Je sentis Demi me rallonger et me prendre doucement dans ses bras. La chaleur de son corps me permis de me concentrer sur autre chose que les souvenirs qui ne cessaient d'affluer dans mon cerveau. Fermant les yeux pour essayer de retrouver mon calme, j'entendis Demi me parler avec une voix parfaitement calme :

- « Tout va bien, ce n'était qu'un cauchemar... Je suis là maintenant. »

Je me concentrais sur sa voix et les battements de son cœur pour reprendre ma respiration et atténuer les hurlements dans ma tête. Son odeur, partout autour de moi me fit me calmer lentement mais surement. Je pris le temps de décrisper tous mes muscles, dont ma main autour de son haut avant de me redresser légèrement. Je vis son regard inquiet chercher des explications sur mon visage. Je tentais de lui sourire, mais je vis à son froncement de sourcils que je n'étais définitivement pas très convaincante. Elle leva lentement la main vers mon visage et caressa ma joue :

- « Parle moi... »

Je pris une grande inspiration et en fuyant son regard, je lui dis, sur un ton mal assuré :

- « C'était juste un cauchemar...

- Ça m'avait l'air plutôt intense, raconte-moi.

Je frémis en repensant aux flashs brumeux, les hurlements, la douleur, la brulure, le chaos de mon cauchemar et me forçait à repousser les images hors de ma tête :

- « Promets-moi d'abord que tu ne me prendras pas pour une folle et que tu ne partiras pas en courant...

- C'est moi la folle ici, je te rappelle. *rire* »

Elle me souria et me promis aussitôt de ne pas réagir. Je baissais les yeux sur mes mains et me blottis un peu plus dans son cou pour fuir son regard :

- « J'ai toujours fais des cauchemars plutôt impressionnants, je suis très influençable. Et dernièrement, je refais un cauchemar que je faisais plus jeune où je vois toutes les personnes que j'aime dans différents scénarios de torture plus ou moins sanglants et toujours causés par ma faute. »

Je sentais son regard me fixer mais je ne pouvais me résoudre à lever les yeux. Je n'avais jamais avoué à qui que ce soit les visions horribles de mes cauchemars même lors de ces derniers en tournée avec les filles. J'avais toujours trouvé une façon d'éviter le sujet ou de détourner la situation.

- « Et ce soir, quel était le scénario ? »

Je soupirais, incapable de lui mentir et releva la tête pour la regarder un peu contrariée :

- « Tu vas te moquer et prendre la grosse tête.

- Je t'ai promis de ne pas réagir.

- C'était toi cette fois-ci. Dans un incendie. »

Je vis sur son visage un léger sourire se dessiner en comprenant qu'elle faisait partie des « personnes que j'aimais » mais elle se ravisa rapidement et embrassa mon front, je repris donc :

- C'est juste des sortes de flashs où je vois des images un peu floues. Des flammes, ta voix, tes cris, ton regard terrifié et une culpabilité dévorante...

- Je ne vais nul part, je ne brûle pas. Je vais bien et je suis avec toi. »

La douceur de ces mots finit de me calmer et je ravalais mes larmes en plongeant mon regard dans le sien. Elle caressa à nouveau ma joue pour essuyer les larmes qui m'avaient échappé et son pouce s'attarda légèrement sur mes lèvres. Je me sentis vulnérable, probablement plus que jamais. J'avais l'impression que toute l'armure que je m'étais créer venait de tomber à une vitesse fracassante. Je peinais à retrouver ma force d'esprit de la soirée précédente où je faisais ma fière, où l'amour ne comportait que danger. Mais le regard de Demi posé sur moi à cet instant précis était la seule chose que je voulais. Son regard, sa présence, son sourire, sa voix, sa tendresse, sa dévotion, tout, je voulais tout. Je ne m'étais jamais confiée aussi simplement. Peut être était ce la fatigue, mais je ne m'étais jamais sentie aussi protégée. Je m'étonnais moi même de ce côté mielleux qui s'éveillait en moi. Mais elle réveillait en moi une part beaucoup plus calme et une sensibilité non explorée.

Elle brisa ce petit moment d'intimité en reculant légèrement, rompant le contact physique pourtant si agréable :

- « Je vais te laisser dormir, tu as besoin de repos. »

Dans un dernier élan de vulnérabilité, je pris sa main pour la retenir, comme elle l'avait quelques heures plus tôt :

- « Non, reste. »

Je vis qu'elle hésitait et sans lui laisser le choix, je pris son bras, me retournait dos à elle et replia son bras sur moi, en me couchant contre elle. Elle souria devant cet élan d'affection autoritaire et passa son bras sous ma tête avec une aisance impressionnante, elle s'allongea contre moi et je ne pus que sourire en sentant son corps derrière moi :

- « Tu n'obéis donc jamais ?

- Rarement. »

Elle posa sa tête dans mon cou et son souffle contre ma peau me fit frissonner, elle resserra son étreinte autour de moi et embrassa ma nuque, ce qui déclencha une réaction incontrôlable de mon corps. Mes hanches ondulèrent pour coller mes fesses contre son intimité. Je ne remarquais qu'à ce moment là, qu'elle avait enlevé son jogging pour dormir et qu'elle était donc en culotte contre mes fesses. Elle resserra son étreinte d'une façon autoritaire comme pour me disputer et me dire de me calmer. Ce fut donc le sourire aux lèvres qui je retombais lentement dans un sommeil beaucoup plus calme.

Quelques heures après, je me réveillais dans un nouveau sursaut. Les premières lumières du jour faisaient leur apparition et j'avais définitivement trop chaud. Je me retournais donc très lentement pour ne pas réveiller Demi derrière moi. Elle dormait à poings fermés, son adorable visage angélique était complètement détendu. Elle était époustouflante de beauté.

Tout en l'admirant, je repensais à cette nuit, mon cauchemar, sa façon de prendre soin de moi, de me réconforter et cette facilité qu'elle avait à me faire me confier. Je détestais ça. Je refuse que quelqu'un ait cet effet sur moi à nouveau. Je refuse de revivre un amour passionnel et la douleur transcendante que ça implique. Je ne pouvais décemment pas envisager une relation avec Demi, les paparazzis ne nous lâcheraient pas, les médias s'en prendraient à nous, et même avant ça, toute l'équipe de manager me pourriraient la vie pour que tout s'arrête entre elle et moi, à la seconde même où ils seront au courant. Alors autant arrêter les frais tout de suite, autant m'empêcher de développer des sentiments que je ne pourrais contrôler avec le temps. Je n'étais tout simplement pas la fille pour elle.

Je pris le temps de l'embrasser sur le front avant de me lever lentement, de prendre mes affaires et d'appeler un taxi. En l'attendant, je sortis de la maison en regrettant déjà ma décision. Mais c'était le mieux à faire pour toi Jauregui. Et pour Demi, tu ne lui ferais pas de mal. Pas à elle. 

Consume-moi. [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant