Kate*

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-Et c'est pour cela que le Bronx sera un meilleur endroit pour tout le monde. Et je veillerai à ce que ce projet se réalise.
Une fois mon discours terminé, les personnes présentes dans la salle m'applaudirent. Je les remerciai de leur accueil et descendis de l'estrade.
-Madame la sénatrice vous nous accordez un petit moment s'il vous plaît, demanda un journaliste.
Exaspérée de toutes ces questions sans réels intérêts, je me dirigeai tout de même vers leurs micros.
-Qu'envisagez-vous pour la suite ? demanda le même journaliste
Aveuglée par les flashs, j'eus du mal à me concentrer.
-Ecoutez, répondis-je, je veux tout d'abord faire en sorte que ce projet fonctionne. Je n'ai donc aucune envie d'avancer dans ma carrière tant que cela ne sera pas fait.
-Madame la sénatrice, appela une autre voix, en sept ans vous ne vous êtes jamais exprimée sur la fusillade qui a failli tuer, votre mari et vous-même. Pourquoi ?
Encore et toujours cette fusillade. La presse, en cherchant des ragots, m'empêche de tourner la page, et cela commence vraiment à m'énerver.
-Parce que cela ne regarde que ma famille.
-Mais vous êtes un personnage public maintenant, insista une femme, ne voulez-vous pas que l'on entende votre version au lieu de celle d'un journaliste mal intentionné ?
Cette femme a peut-être raison, autant crever l'abcès une bonne fois pour toute.
-Très bien, acceptai-je, je lance une conférence de presse mercredi prochain. Je répondrai à toutes vos questions à propos de la fusillade. Après ça, je n'en parlerai plus jamais. Maintenant excusez-moi mais je vais rejoindre ma famille, les personnes qui sont vraiment concernées par cette histoire.
-Madame la sénatrice !
-Encore une question !
Malgré cette foule de journalistes, je parvins à me frayer un chemin jusqu'à la sortie. Une fois dehors, mon aide politique comme j'aime l'appeler, m'attendait. Son travail en quelque sorte, c'est de me faire comprendre ce qu'il faut faire et ne pas faire en politique, gérer mon agenda...
-Tu as été super, comme toujours, sourit-il
-Merci. J'ai pas trop accentué sur le programme pour enfants ?
-Non c'était génial. Les gens sont attendris par les enfants donc ça leur donnera davantage envie d'aider pour ce projet du Bronx. Par contre, j'aurais aimé que tu me préviennes pour ta conférence de mercredi.
-Désolée, rigolai-je, ça m'est venu comme ça. J'en avais tellement marre de toutes ces questions à ce propos que...
-Ca fait rien, m'interrompit-il, je trouve que c'est une bonne idée. Je vais devoir décaler quelques trucs mais ça ira.
-Tant mieux. Alors tu as prévu quelque chose ce week-end avec Alexis ?
J'avais oublié de vous préciser, il ne travaille pas simplement pour moi, c'est aussi le petit-ami de la fille de mon mari.
-Non. Demain tu as des choses à faire je te rappelle? dit Tom en marchant dans la rue
-Mais ce week-end est spécial pour vous deux, insistai-je en le suivant
-Pourquoi donc ? demanda cet imbécile aux yeux bleus
Il observa mon visage quelques instants, puis sembla se souvenir.
-Oh mais quel con ! On est le dix dimanche ? J'étais persuadé que c'était dans deux semaines, je croyais que j'avais le temps !
-Et non. Elle m'en a parlé la semaine dernière. Elle m'a dit que c'était important pour elle. Et elle a raison, cinq ans ensemble ce n'est pas rien quand même.
-Je suis vraiment un idiot !
-Je ne te le fais pas dire, rigolai-je
-Mais comment je vais faire ? paniqua-t-il, j'avais prévu des trucs mais maintenant...
-Relax Tom, dis-je doucement en mettant mes mains sur ses épaules, je te donne ta journée demain. Comme ça tu auras le temps de préparer ce que tu voulais faire. Je peux me débrouiller sans toi quand même non ?
Son visage sembla dire le contraire.
-Ça ira je te dis, promis-je, va la rejoindre maintenant. Si tu foires tout, autant te faire pardonner d'avance en rentrant tôt.
-T'as raison, soupira-t-il, je ne sais pas comment te remercier.
-Pas besoin, tu es de la famille, enfin c'est tout comme.
-Encore merci.
Il me serra dans ses bras et se précipita vers sa voiture. Je rigolai en le voyant paniquer autant.
Il restait pourtant si calme dans son boulot, mais dès qu'il s'agissait de sa relation avec Alexis, il était nerveux à l'idée de faire la moindre erreur. Au moins, ça prouve qu'il tient à elle. De toute façon il a eu le droit à un interrogatoire de la part de Castle pour savoir s'il était digne d'elle. Je me rappellerai toujours de cette soirée. Tom était tellement stressé, je ne savais pas si je devais le rassurer ou rigoler. Mais depuis cet entretien, ces deux-là s'entendaient vraiment bien. Tant mieux car si ça s'était passé comme avec Pi, je crois que depuis le temps il y aurait eu un meurtre.
En me laissant divaguer sur ces pensées, je ne me rendis compte qu'au bout de quelques secondes que j'étais arrivée à ma voiture. Je montai dedans et attachai ma ceinture. Tom avait bien insisté pour que j'engage un chauffeur et un garde du corps, mais j'avais refusé. Après tout, je suis un ancien capitaine de police, je sais très bien me défendre.
Durant le trajet jusqu'au loft, je mis la stéréo qui était enclenchée sur une musique des garçons. Cela me fit rire immédiatement. C'était une de ces chansons complètement stupides qui parlent de comment être poli, ou comment manger proprement ou encore lasser ses chaussures. Mais à chaque fois que les jumeaux l'entendent, ils sont tellement contents. Je ne comprendrai jamais pourquoi d'ailleurs, mais ils l'adorent. Et cela me donna encore plus envie de rentrer pour les revoir. C'est fou ce qu'ils peuvent me manquer, même une journée. Impatiente de les revoir, je laissai cette chanson idiote tourner jusqu'à ce que j'arrive.
Alors que je pénétrai dans l'étage du loft, j'entendis des cris et des rires. Les entendre me fit sourire instinctivement. C'est fou ce qu'ils pouvaient s'amuser avec leur père. Il était vraiment super avec eux. Et je dois avouer que je ne me débrouille pas trop mal non plus.
J'appuyai sur la poignée et ouvris la porte.
-Maman ! cria Lily, regarde je tire sur les méchants comme toi !
Elle se tenait debout, sur le comptoir de la cuisine et portai un faux insigne.
Elle passa le bout de la langue sur ses lèvres comme elle le fait toujours lorsqu'elle se concentre. Elle joignit ensuite ses deux mains et laissa uniquement ses pouces et ses index tendus pour imiter un pistolet.
-Pan ! cria-t-elle
Castle, qui était en face d'elle fit mine d'être touché à l'épaule.
-Ah, grogna-t-il, tu m'as eu ! Mais tu mourras avec moi sale flic !
Il tendit son pistolet imaginaire et je me mis en dessous de ma fille, comme à chaque fois qu'ils jouaient au policier.
-Pan pan ! cria à son tour son père
Lily porta la main à sa poitrine et prit un air dramatique.
-Ce n'est pas fini voleur de pacotille ! gémit-elle avant de tomber dans mes bras
Cela voulant dire qu'elle était morte, le jeu s'arrêta. Cependant comme à chaque fois, elle resta inerte quelques secondes avant de bouger à nouveau sa petite bouille.
-C'était comment ? me demanda-t-elle excitée
-Une vrai petite actrice dis-je avant de la poser sur le canapé et de lui faire des chatouilles.
-Eh ! dis Castle d'un air vexé, je te signale que c'est moi qui suis le fils d'une actrice. C'est à moi que tu devrais demander conseil.
-Oui mais maman elle a des meilleurs goûts en films que toi. Et en plus, c'est maman.
J'éclatai alors de rire face à cette mignonne réponse. Je me retournai vers Rick et lui souris à m'en faire des crampes.
-Je suis maman ! rigolai-je
-Oh je vois, marmonna-t-il, et bien maman c'est peut-être l'experte en films mais moi je suis l'expert des guilis !
Il se précipita vers le canapé et lui fit à son tour des chatouilles.
-Arrête...ahaha...papa arrête...ahaha
Lorsqu'il se stoppa enfin, les garçons descendirent et se jetèrent sur moi.
-Maman ! crièrent-ils en chœur
-Moi aussi je suis contente de vous voir ! dis-je en les couvrant de bisous
-Et moi j'ai pas le droit à des bisous ? râla Castle
Je me dirigeai vers lui et l'embrassai.
-Beurk ! s'exclamèrent nos trois enfants
Décidément, je n'arrêtais pas de rire avec eux. C'était la fête à la maison tous les jours.
-Merci ! râla de nouveau mon mari, grâce à vous je n'en ai qu'un !
J'approchai ma bouche de son oreille.
-Tu auras bien plus ce soir, murmurai-je
-Ca me va, s'empressa-t-il de répondre
-Bon qui veut manger ? demandai-je devant les enfants
-Moi !
-Moi aussi ! dirent les jumeaux à l'unisson
Nous allâmes donc tous les cinq à la cuisine.
-On peut manger des frites ? demanda Reece, ses yeux noisettes pleins d'espoir
-On en a mangé il y a deux jours, contesta Castle
-Aujourd'hui c'est légumes, répondis-je
-Pas de légumes, miaula Jake, des frites !
-Si vous en mangez trop vous allez finir comme votre père, dis-je en tapotant le ventre de celui-ci
Ils s'esclaffèrent tous les trois tandis que Rick prit sa mine vexée si craquante.
-Allez mettre la table avec papa pendant que je cuisine, rigolai-je en tentant de reprendre mon calme
~
-Lily est couchée, murmura Rick en entrant dans notre chambre
-Pareil pour les jumeaux, répondis-je en m'asseyant sur le lit
J'enlevai mes chaussure tandis que Castle faisait de même.
-Je suis claquée, soupirai-je avant de m'allonger
-Il me semble pourtant que tu m'avais promis quelque chose tout à l'heure, protesta-t-il
Je fis mine de réfléchir.
-Mmhh, non je ne m'en rappelle pas.
-Je vais te rafraîchir la mémoire, murmura-t-il
Il s'approcha doucement de mon visage et m'embrassa langoureusement. Je lui rendis son baiser puis il déboutonna lentement mon chemisier en m'embrassant dans le cou. Quand cela fut fait, je l'embrassai à mon tour dans le cou tout en enlevant sa ceinture.
Ce qu'il se passa ensuite est classé top secret...
~
La tête contre son torse, je me calai sur sa respiration.
-Je suis vraiment heureuse tu sais, dis-je tout à coup
-Moi aussi, répondit-il sur un ton surpris, pourquoi tu sors ça d'un coup ?
Je me dégageai de sa poitrine pour me mettre face à lui.
-Parce que... en te rencontrant, j'ai eu une vie que je n'aurais jamais cru possible. Je suis follement tombée amoureuse de toi, j'ai eu trois merveilleux enfants, quatre si on veut. Tu m'as permis d'avoir une vie en dehors du meurtre de ma mère. Et...j'avais juste envie de te remercier pour cette magnifique vie que tu m'as offerte.
Il sourit et m'embrassa avant de prendre la parole.
-Et bien moi, je suis une tout autre personne grâce à toi, un meilleur homme, un meilleur mari, un meilleur père. Et j'aimerai te remercier pour ça.
Il s'arrêta tout à coup.
-Woah, j'ai l'impression d'être à notre mariage et que l'on se dit nos vœux.
Je rigolai sans pouvoir m'arrêter à cause de cette stupide blague avant de lui taper le bras.
-T'es con tu le sais ça ?
-C'est pour ça que tu m'aimes.
-Mmhh si on veut, murmurai-je
-Mais si je le sais très bien.
-Si ça peut te faire plaisir, crois ce que tu veux.
Je m'installai de nouveau sur son torse et tentai de m'endormir, mais c'était sans compter mon mari insomniaque.
-Kate ?
-Quoi ? grognai-je déjà à moitié endormie
-Le poste ne te manque pas parfois ?
-Pourquoi tu demandes ça ? m'étonnai-je
-Parce qu'à moi oui.
-Rien ne t'empêche d'y retourner.
-Mais ce ne sera pas pareil sans toi, protesta-t-il
-Ca c'est sûr, confirmai-je, mais tu pourrais très bien apporter le café d'Espo.
-Brr, ça me donne la chair de poule. C'est notre truc à deux. Ça serait malsain de le faire avec Espo.
Je rigolai en imaginant la tête de Javier qui observerait le café avec méfiance.
-Bien-sûr que le poste me manque, dis-je en reprenant mon sérieux, mais on en a déjà parler. Je nous ai mis trop de fois en danger avec mon boulot. Quand Caleb nous a tiré dessus, j'ai vraiment cru que tu allais mourir. Et pour moi c'était...trop, beaucoup trop. Et j'adore mon boulot de sénatrice, en plus je peux vraiment changer les choses. Bien sûr, le terrain me manque et de travailler avec toi encore plus. Mais je sais que j'ai pris la bonne décision.
-D'accord. Mais résoudre des meurtres c'est plus pareil sans toi.
-Je sais. Mais quand le projet du Bronx sera terminé, rien ne m'empêche de faire quelques enquêtes avec toi à ton cabinet.
-C'est une très bonne idée Katherine Beckett.
-Je sais. Maintenant arrête de trop penser et endors-toi.
~
Toujours dans les vapes, j'entendis tout de même vaguement une voix.
-Maman ! Papa !
Je sentis une force s'exercer sur moi. Jake me sautait dessus alors que Reece et Lily faisaient de même avec leur père. Je regardai l'heure : 7h00. Se lever tôt c'était leur truc, mais au moins j'avais le droit au plus doux des réveils.
-On est samedi ! s'exclama Lily, on fait quoi aujourd'hui ?
Elle se mit entre nous deux et sauta sur le lit. Ses frères la rejoignirent, comme toujours. Je me frottai le visage avant de répondre.
-Je dois aller travailler.
Aussitôt, ils s'arrêtèrent.
-Non ! Pas encore ! râlèrent mes enfants
-Tu travailles tout le temps, bougonna Lily en s'asseyant, ses cheveux bruns lui brouillant la vue
-Oh ma puce je sais, dis-je en la prenant dans mes bras, mais j'ai beaucoup de boulot.
-J'ai une idée, intervint Castle enfin réveillé
Tous les trois se retournèrent vers lui.
-Je dois aller au cabinet pour résoudre une affaire. Maman n'a qu'à venir avec moi. Elle fera ce qu'elle a à faire là-bas et m'aidera un peu pour mon enquête. Comme ça elle reviendra ce midi et rentrera plus tôt ce soir. Je l'y obligerai promis juré.
-Ouais ! crièrent-ils en chœur
-Mais je ne peux pas tout faire à distance comme ça ! protestai-je
-S'il te plaît, supplièrent les garçons en faisant leur air de chien battu
Comment résister ?
-D'accord, soupirai-je, je vais voir ce que je peux...
-Yes ! hurla ma fille, on va faire le petit déj' !
Il s'élancèrent vers la cuisine, heureux de cette nouvelle.
-Je ne sais pas comment je vais faire pour ne pas y aller, dis-je à Castle, en plus si tu es avec moi, je n'arriverai pas à me concentrer.
-Alors ne fait pas ton boulot de sénatrice. Aujourd'hui, tu redeviens le lieutenant Beckett de la criminelle.
-Je ne peux pas tout repousser à lundi !
-Tu es Madame la Sénatrice, imita Rick avec de grands airs, ce qui me fit rire. Tu fais tout ce que tu veux. Et en plus tu as besoin de changer d'air. Et tu me l'as dit que ça te manquait qu'on travaille ensemble.
Mais je devais préparer la conférence et... oh non, j'ai complètement oublié de lui en parler.
-Ecoute, murmurai-je en me tournant vers lui, normalement aujourd'hui, je devais préparer la conférence que j'ai lancé à la fin de mon discours.
-Super ! s'exclama-t-il, et c'est quoi le sujet ?
-Notre fusillade.
-Oh...
-Mais les journalistes n'arrêtaient pas de me poser des question à propos de ça, m'empressai-je d'ajouter, et j'en avais marre. Alors j'ai décidé d'organiser cette conférence pour en parler et être tranquille après.
Castle resta figé durant toute mon explication.
-Dis quelque chose, s'il te plaît.
Il me regarda avec ses beaux yeux bleus dans lesquels il était si facile de se perdre.
-Tu n'as pas à te justifier, s'exprima-t-il enfin, même si je n'aime pas l'idée d'étaler ça, on se doutait que ça allait arriver un jour. Et pour ce qui est d'aujourd'hui, ces journalistes t'ont presque obligé à organiser cette conférence. Donc ils n'ont rien à dire si c'est ton équipe qui s'occupe de l'organisation. Tu dois arrêter un peu avec tous ces trucs de sénatrice.
-Mais il n'y a personne pour garder les enfants, protestai-je
-Alexis avait prévu de les garder pendant que j'étais au cabinet.
-Et elle n'a pas annuler ? m'étonnai-je
-Non. Pourquoi ?
-Parce que j'ai donné sa journée à Tom. Je pensais qu'elle aurait voulu la passer rien qu'avec lui.
-Et bien apparemment ça ne la dérange pas. Dis oui. Je ne te vois plus beaucoup ces temps-ci. Et en plus tu as déjà accepté devant les enfants, tu ne voudrais pas les décevoir ?
-C'est cruel de se servir des enfants, souris-je, mais c'est d'accord. J'ai besoin de faire une pause et c'est l'occasion idéale.
-Génial ! s'exclama-t-il, ça va être super, comme au bon vieux temps.
-Avec quelques petits plus.
-Ah bon comme quoi ? demanda-t-il comme s'il ne le savait pas
-Comme ça.
Je m'avançai doucement et lui donnai un tendre baiser qu'il me rendit.
-C'est prêt ! cria Lily, enfin la table est prête.
Je rigolai en quittant les lèvres de Castle.
-Je vais maintenant préparer le vrai petit déj', plaisanta celui-ci en sortant du lit
Et le repas du chef fut délicieux. On a mangé dans la bonne humeur et nous nous sommes ensuite dépêchés de préparer les enfants pour partir chez Alexis.
Vers 9h00, nous étions prêts et quittâmes le loft. Tout semblait annoncer que ça allait être une superbe journée. Mais ce fut l'une des pires de ma vie, seulement je n'en avais encore aucune idée.

Une famille en alerteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant