Chapitre 3

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Je me rendis compte que le désir avait infiltré chaque parcelle de ma peau, quand celui-ci disparu, me laissant sans protection contre le froid de la nuit. Le vent se leva, me faisant frissonner. Je me redressais, et me frottais les bras, pour tenter de me réchauffer. Voyant qu'il n'était pas décidé à revenir, je rentrais à nouveau, et montais les escaliers en faisant le moins de bruit possible. Arrivée, dans ma chambre, je me dirigeais immédiatement dans ma salle de bain, pour me passer un peu d'eau fraîche sur le visage. De la porte entrouverte s'échappait des rayons de lumière, éclairant légèrement ma chambre. Et c'est une fois que j'eu finis de m'essuyer le visage, et quand je fus sur le point d'éteindre la lumière, que j'aperçu quelque chose de posé sur mon lit. C'était tout petit, mais il y avait bel et bien quelque chose. J'allumais la lampe posée sur ma table de chevet, afin de mieux voir ce qu'il s'y trouvait. Une rose bleue, me rappelant le coloris ce ceux de mon visiteur nocturne, accompagnée d'un papier plié plusieurs fois et d'une sorte de bijou étaient posés sur mon lit. J'attrapais le petit papier et le dépliais, afin d'en lire le contenu.

« Désolé d'être partit aussi vite. Je sais qu'on ne se connait pas, mais j'espère que tu n'as pas eu peur ou quoi que ce soit...Je ne te veux réellement aucun mal. Je suis pressé et occupé ce soir, mais que dirais-tu si je te proposais de faire de plus ample connaissance ? Il ne s'agit pas d'un rendez-vous ou quoi que se soi. Non, juste...parler, ce que nous n'avons pas fait. Enfin, je ne sais pas encore quand je repasserai, mais ne me rejette pas s'il te plait. Au fait, tu ne devrais pas t'aventurer dans la forêt ces prochains jours. J'ai croisé des meutes agressives.

Ps : J'ai pensé que ce bijou de tête t'irait bien. Tu as de très beaux cheveux bruns. Ah, j'espère aussi que le coup de la fleur ne fait pas trop cliché. Je ne te connais pas trop, alors j'ai opté pour quelque chose de classique.

Bien à toi, Adriel »

Je posais le mot à côté de la lampe, et saisissais avec toute la délicatesse du monde le petit bijou, qui s'avérait être une sorte de petite barrette enfin du moins, l'attache était celle d'une barrette, à laquelle pendaient trois fils, où étaient accrochés des petits diamants brillants alternant avec de jolies perles, et à l'extrémité du fil du milieu, pendait une petite fleur colorée d'un vert rappelant la couleur de mes yeux. Les deux autres fils se terminaient par de plus grosses pierres. Je le trouvais extrêmement joli et raffiné. J'attrapais ma boite où je rangeais mes bijoux et l'y posais en faisant bien attention de ne pas l'abimer. Puis je m'asseyais et attrapais la rose entre deux doigts méticuleusement pour ne pas me piquer avec les épines. J'inspirais un grand coup l'odeur de cette rose, qui à ma grande surprise avait son odeur. Ce mélange étrange, qui me rappelait bizarrement la forêt, mais en même temps autre chose, que je ne saurai décrire. Une sorte d'eau de Cologne peut-être. Rien que cette odeur faisait monter en moi un désir qui en même temps m'apeurait et me donnait envie de mieux le connaître. J'avais envie de savoir ses goûts, ses habitudes, ses envies. Je voulais qu'il me prenne dans ses bras, que je me sente vibrer au moindre contact, que de l'électricité naisse de la proximité de nos deux peau... Bon Dieu, si mon père m'entendait, je serais enfermée et ligotée dans ma chambre à tout jamais !

Je me mis à sourire en imaginant la scène et je décidais d'aller me coucher. A ma grande surprise, je m'endormis immédiatement, sombrant dans de beaux rêves, que j'allais probablement oublier à mon réveil.

C'est de très bonne humeur que je m'éveillais quelques heures plus tard, alors que le soleil était déjà levé. Je tournais la tête et aperçu la tige de la rose bleue dépasser, et je l'attrapais pour la placer sous mon nez et inspirer légèrement son parfum. Je ne pus m'empêcher de soupirer d'aise. L'avenir semblait s'être éclairé, rendant ma vie bien plus amusante que ce que je m'étais imaginée. Et c'est sur ces belles paroles que je sortais du lit. Après l'avoir refait avec soin et mettre légèrement coiffée, parce que mes cheveux au réveil étaient vraiment un désastre, je descendais dans la cuisine, où petit déjeunait déjà Ambroise. En me voyant, il me fit un sourire chocolaté. Autrement dit, ses dents étaient couvertes de chocolat et on aurait même dit que certaines étaient inexistantes à cause de la couleur sombre du chocolat.

-Bonjour petit frère. Bien dormi ? Demandais-je en commençant à ouvrir un placard.

-Combien de fois faudra-t-il te répéter que je suis sortit en premier ? Répliqua-t-il avant de boire une gorgée de lait.

-Han han. Tu fais erreur là. Je suis sortie en première. M'enfin, peut importe. Nos hôtes ne sont pas encore levés ?

-Ils sont déjà partis. Ils m'ont dit qu'ils avaient quelque chose d'important à faire et que ça leur prendrait environ toute la journée. Mais de toute manière on avait prévu d'aller en ville, donc ce n'est pas très dérangeant.

-C'est vrai que l'on est samedi aujourd'hui. Nous ne travaillons pas.

-J'ai hâte de partir. On va bien s'amuser. Déclara-t-il alors que je m'installais sur la table pour commencer à grignoter quelques biscuits.

-Et je n'oublie pas que tu me dois un café !

-Ah bon ? J'avais totalement oublié...

-Bien sûr. Et bien pas moi. Et je compte bien me faire rembourser aujourd'hui.

-Tu es un véritable rapace. Et c'est vraiment bizarre que tu te souviennes de ça alors que quand tu dois quelque chose à quelqu'un, là, il n'y a plus personne. Dis-je pour le taquiner.

-La mémoire sélective p'tite sœur. La mémoire sélective. Sur ce, je vais me préparer. Il n'est que neuf heures, nous n'avons qu'à partir d'ici une petite heure. Proposa-t-il.

-Ou alors une heure et demie. Rajouta-t-il en voyant ma grimace.

-Va pour une heure et demie. Déclarais-je.

-Alors à plus tard. Me dit-il avant de sortir de la cuisine.

Je terminais de manger en silence profitant du calme ambiant pour réfléchir à tête reposée des derniers évènements. Je ne fis que penser à lui, Adriel, pourtant mon cœur s'emballa, comme s'élançant dans une danse enflammée. C'était bizarre de me dire qu'une simple rencontre, de seulement quelque secondes avait suffi pour provoquer de tels sentiments en moi...Comme si...Comme si quelque chose nous unissait...Non, je devais sûrement lire trop de livres fantastiques, et je me faisais des idées. Je terminais mon petit biscuit, et après avoir nettoyé la table, je filais me préparer.

Après une bonne douche, je choisissais des vêtements simples, et parfais pour l'été. Et je n'oubliais pas de m'accrocher le petit bijou dans les cheveux. Je fis bouger doucement ma tête devant le miroir, et je souriais, satisfaite.

-Melody ! S'écria mon frère, qui devait m'attendre depuis une bonne dizaine de minutes.

-J'arrive ! M'écriais-je à mon tour, avant de me mettre un peu de parfum, de sortir en vitesse de la salle de bain, d'attraper mon sac au passage et de dévaler les escaliers pour le rejoindre. Je n'avais pas fini de descendre les escaliers qu'Ambroise me stoppa dans mon élan.

-Dis-donc, c'est quoi ça ? Demanda mon frère avec un petit sourire au coin des lèvres.

-De quoi ?

-Le bijou de tête. Tu sais, c'est exactement le même que dans le magasine que j'ai lu à l'aéroport. Le magasine « 100 ℅ féminin » Il faisait partit d'un article. « Ce bijou plait à toutes les filles. » qu'ils disaient.

Et là, comme réponse, j'explosais de rire. Je rigolais tellement, que je devais me retenir de pleurer pour que le peu de maquillage que j'avais mis ne coule pas. Je m'imaginais l'homme que j'avais embrassé, si viril en apparence, feuilletant le magasine les jambes croisées, magasine que j'avais aperçu entre les mains de mon frère, car, cerise sur le gâteau, il était rose fluo. La couverture, les pages, tout était rose fluo. Cette vision me faisait pleurer de rire.

-Bah...Qu'est-ce que j'ai dis ?

-Laisse tombé...Tu ne pourrais pas comprendre ! Déclarais-je entre deux éclats de rire, en terminant de descendre l'escalier.

Je tentais de calmer mon rire. Mais je ne pus m'empêcher de pouffer une dernière fois avant de claquer la porte.

Dit-donc, cette journée commençait drôlement bien ! 

L'EphémèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant