Chapitre 5

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Quand j'étais descendue dans le salon, le lendemain, j'avais trouvé une liste des choses à faire. Les propriétaires étaient déjà partis tôt ce matin. Ils tenaient une boutique en ville, et grâce à nous, ils pouvaient s'en occuper tranquillement. Je me dirigeais dans la cuisine, à la recherche de mon cher frère, mais il fut introuvable. Je fis ainsi le tour de plusieurs pièces, avant d'arriver à une seule conclusion : ce gros fainéant dormait encore. Je montais les escaliers, et ouvrait doucement la porte de sa chambre. Il était bel est bien toujours enroulé dans sa couette, tel un pharaon des temps modernes. J'avançais donc dans la chambre, et me dirigeais prêt de lui. Je m'agenouillais à ces côtés, pour le réveiller doucement.

-Ambroise ? Demandais-je doucement.

Comme réponse, il me souffla un grand coup dans le visage avant de se retourner. Bon, il valait mieux ne pas se mentir. Tout le monde avait une mauvaise haleine au réveil. Et bien lui, il aurait pu faire tomber des mouches raides mortes ! Je réessayais, sans résultat.

Voyant que la méthode douce ne fonctionnait pas, j'attrapais la couette, et la tirais un grand coup, le déroulant comme...comme un tacos ? Bref, le résultat était là, il roule jusqu'à tomber du lit dans un grand bruit. Il a au passage essayé de se rattraper quand il s'est rendu compte de qu'il se passait, mais il n'a fait qu'entraîner un oreiller dans sa chute.

-Tu es réveillé maintenant ?

Comme réponse qu'il envoya l'oreiller qu'il avait attrapé dans ma direction en grognant, espérant surement me toucher.

-Dehors ! M'intima-t-il en tendant son bras vers la porte.

-Rho, c'est bon. Dépêche-toi de descendre, le temps que je prépare le petit déjeuné. Déclarais-je en sortant et en redescendant.

J'ouvrais le placard et me mis à fouiller pour trouver de quoi faire un petit déjeuné. Alors que j'étais sur la pointe des pieds, pour tenter d'atteindre l'étagère où se trouvait le chocolat en poudre, j'eu la mauvaise impression d'être observée. Je ne saurais comment décrire ce sentiment, mais c'était très négatif. Je portais mon regard par la fenêtre, qui donnait sur la forêt, et pendant une fraction de seconde, juste avant que je ne cligne des yeux, il me sembla apercevoir une paire d'yeux dans les buissons, alors que mon cœur faisait un bond. Je me dépêchais d'attraper la boite de chocolat en poudre, et m'éloignais de cette fenêtre. J'attrapais rapidement le lait dans le frigo, et ainsi le temps que je réunisse tout ce dont j'avais besoin, je jetais des regards inquiets en direction de la fenêtre. C'était bizarre, et même si cela n'avait duré qu'une fraction de secondes, j'étais bel et bien persuadée d'avoir vu quelque chose. Aussi, après avoir mis la table, j'allais m'assurer que la porte était bel et bien fermée. Oui, je pouvais facilement être paranoïaque quand je le voulais. Je retournais dans la cuisine, pour voir mon frère avec une tartine dans la bouche.

-Ah bah c'est sympa de m'avoir attendue.

Comme réponse il termina d'avaler sa tartine et but un verre de lait avant de lever les yeux vers moi.

-Je te boude. Déclara-t-il.

-Pardon ?

-Je te boude. Répéta-t-il en se levant de table et en sortant de la cuisine.

-Tu rigoles ? Demandais-je en le suivant.

Il arriva prêt de la porte, et enfila un gilet avant d'ouvrir la porte, tout en m'ignorant royalement. Puis il sortit, et juste avant de refermer la porte, il me tira la langue.

J'allais dans le salon juste à côté, et ouvrait la fenêtre.

-T'es vraiment qu'un enfant ! Criais-je pour qu'il m'entende, alors qu'il se dirigeait vers l'écurie.

-Et cet enfant a le même âge que toi ! Répliqua-t-il.

Je soupirais en secouant la tête. Il avait vraiment le comportement d'un enfant de cinq ans parfois...Je m'étirais, et me préparais mentalement à commencer ma première journée de travail. J'avais plusieurs choses à faires. Premièrement j'allais commencer par ranger les pièces du rez-de-chaussée ce matin, et l'après midi je devais commencer à ranger leur bibliothèque. Apparemment elle était en bazar depuis longtemps, et ils n'avaient jamais vraiment eu le temps, et l'envie, de la ranger. Ma matinée passa vite, même si plusieurs fois encore, j'eu l'impression d'être observée. Mon frère rentra de sa matinée avec ses amis les chevaux, et il, sans être trop méchante, puait le crottin. A mon soulagement il alla prendre une douche avant de venir manger. Néanmoins, il ne posa pas une fois les yeux sur moi et mangea en silence. Bien, il voulait jouer alors ? J'avais le moyen de le débrider immédiatement.

-Et sinon, tu me boudes toujours ? Demandais-je avec un petit sourire sur les lèvres en jouant distraitement avec ma fourchette.

Il ne répondit même pas, coupant un morceau de son poisson pour l'avaler.

-Dommage, je voulais te parler de mon rendez-vous samedi soir. Tant pis. Déclarais-je en me levant et en me dirigeant vers l'évier.

Derrière moi je l'entendis s'étouffer avec son poisson, puis se lever.

-Quel âge il a ? Son nom ? Son adresse ? Son groupe sanguin ? Sa pointure ? Est-ce qu'il a un casier judiciaire ? Au fait, c'est un garçon ou une fille ?

-Je croyais que tu me boudais ?

-Je te boude ! Mais c'est un cas particulier et d'urgence principale.

-Et bien dommage pour toi. Tu ne sauras rien du tout.

-Mais s'il-te-plais !

-J'ai dis non. Retourne au travail !

-Dit moi au moins son prénom...

-Très bien. Juste son prénom et tu me laisse tranquille.

-D'accord ! Alors, son prénom ? Je m'impatiente !

-Sa commence par un « a »

-Mélo' !

-Adriel. Son prénom c'est Adriel. Maintenant retourne au boulot.

-Trop bien ! A plus tard ! Déclara-t-il avec un air joyeux.

On aurait dit que c'était lui qui allait avoir un rendez-vous, sérieusement.

-Au fait, quand est-ce que tu l'as rencontré, maintenant que j'y pense ?

-Au travail !

Il rigola avant de repartir. C'est qu'il aimait bien m'embêter, celui là.

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Je passais le dos de ma main sur mon front humide. Bon sang, je n'avais jamais vu de bibliothèque aussi poussiéreuse ! De plus la pièce était très grande, aussi j'allais prendre énormément d'heures pour la ranger. Ambroise, dans sa plus grande bonté, avait décidé, après avoir sortis les chevaux dehors, de venir m'aider. Il voulait, bien évidemment, me bombarder de questions. En temps normal, cela ne m'aurait pas énormément dérangée puisqu'on se disait tout, enfin presque, mais là, le problème, c'est que je n'avais moi-même aucune réponses à ses questions. Et au fur et à mesure qu'il continuait de me poser des questions je me rendais compte que je connaissais vraiment rien d'Adriel. C'était à se demander, si ce que je faisais était réellement prudent.

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Chaque jour fut plutôt calme, mis à part ce sentiment que je ressentais chaque jour quand j'étais dans la cuisine, comme si la personne, ou l'animal, qui était là savait à quel moment précis j'y rentrais et devenais visible. Et oui, j'avais désormais la certitude qu'il y avait bien eu quelqu'un, parce que certaines branches du buisson étaient écartées, et des feuilles arrachées. Je redoublais donc de prudence durant toute la semaine.

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Samedi pointa enfin le bout de son nez. J'avais pensé me reposer, mais c'était sans compter mon frère. Il me fit essayer une dizaine de tenues le matin, et insista pour me maquiller lui-même. Aussi quand il fut presque quatorze heures, je me pressais de sortir, mais il me stoppa dans mon élan en me disant qu'il allait m'accompagner. Sachant déjà qu'il allait insister jusqu'à ce que j'accepte et que je ne voulais pas être en retard, j'acceptais, et on partit ensemble de la maison. 

L'EphémèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant