Plusieurs semaines plus tard.
PDV Omniscient.
Ce matin là, Adriel se leva inquiet. L'aube semblait avoir porté avec elle une sorte d'amertume, un danger mystique, et, pour le moment invisible. Il se traîna néanmoins dans sa salle de bain, et après y être rentré, il verrouilla la porte. Il se surprit ainsi lui-même. D'habitude, rien n'était fermé à clé, pas même chez l'entrée de chez lui. Il s'était toujours sentit en sécurité dans cette endroit, son chaleureux foyer. Et le fait qu'il ait eu le reflexe de fermer sa porte pouvait sembler normal pour une personne lambda, mais pour lui et les membres de la Meute, c'était significatif d'un mauvais présage. Les lycanthropes n'étaient pas Médium, et ne possédaient pas de dons de clairvoyance, mais ils avaient le pouvoir de sentir quand le danger planait dans l'air, et là, c'était bel et bien le cas. Il soupira, avant de lever ses yeux vers le miroir. Quelques cernes assombrissaient son visage, et son air en même temps inquiet et « je-m'en-foutiste » achevaient cet étrange mélange, avec une pointe de tristesse. Il se hâta de se préparer, et après cela, descendit prendre un petit déjeuné. Il croisa Melody, une assiette où se trouvait la tour de Pise en crêpe dans un équilibre très bancal. Leurs regards s'accrochèrent, et en chacun d'entre eux, une flamme se raviva, serrant leurs estomacs. Après un instant d'hésitation, ils lièrent leurs lèvres. Chacun s'attendant à un baiser fougueux mais passionné, ils retinrent leur surprise au mieux. La chaleur et les papillons dans le ventre avaient laissés place à une froideur sans égale. Melody fit un léger sourire, tentant de cacher son embarra, avant de s'éclipser dans la cuisine. Adriel attendit un petit moment, avant de la suivre. S'y trouvait attablée Myriam, tandis qu'Ambroise terminait de faire sauter une dernière crêpe, et que Melody attrapais le caramel au beurre salé dans un placard. Voyant déjà toutes les autres garnitures prêtes, il s'asseyait également.
Mis à part un bon appétit au début, personne n'avait parlé. Les jours précédents, ils avaient bien essayés de communiquer, mais la conversation n'allait jamais loin, et un blanc, voir un silence gênant s'installait. Ils avaient donc décidés silencieusement de déjeuner, justement, dans le silence. Leur groupe, si l'on pouvait appeler ça comme ça, était nettement scindé en trois. Myriam, étant comme Adriel d'un côté, mais un « ex-membre » de la meute ennemie, Ambroise et Melody de leur côté, et enfin, Adriel, ne leurs parlant quasiment jamais, isolé. Il ne faisait que les héberger pour un moment, car retourner chez leurs propriétaires était trop dangereux, pour tout le monde. En dehors de cet étrange détail, on aurait presque dit une collocation. Le portable d'Adriel vibra dans sa poche, et d'un rapide coup d'œil, il lu le message. Alors qu'il se levait, un mélange d'anxiété et d'excitation se mêlait en lui.
-Il y a une urgence, désolé. Terminez sans moi...Commença-t-il à haute voix, tentant de prendre l'air le plus désolé possible, sachant qu'il ne l'était pas du tout.
Il décampa à toute vitesse, et fut bientôt dehors. Aussitôt il eu l'impression que l'air pesait une tonne, et qu'il était plaqué au sol. Effectivement, une menace plus qu'étrange planait sur eux. La preuve, personne n'était dehors, et pas un oiseau ne chantait. Il pressa le pas, et quelques minutes plus tard, il toquait chez l'Alpha. Lequel lui ouvrit la porte, et l'accueilli chaleureusement. Une vague de soulagement le frappa. Enfin quelque chose de normal, et qui ne changerait jamais. Ce qu'il ne savait pas en revanche, c'était que de l'autre côté du territoire, le danger faisait son entrée...
De son côté, les trois jeunes terminèrent de déjeuner dans un calme plat. Ayant fini la première, Melody se leva, posa son assiette avec le reste de vaisselle sale, avant de partir, elle aussi. Elle monta silencieusement à l'étage, et s'enferma dans sa chambre. Seulement après cela fait, elle soupira longuement, vidant entièrement ses poumons. Puis elle se dirigea vers la salle de bain. Dans celle-ci se trouvait un ensemble de produits en tout genre, plus ou moins luxueux. Mais ce n'était pas cela qui l'intéressait, aussi elle se contenta de se laver rapidement. Une fois cela fait, elle s'habilla simplement, et sortit de ses affaires son matériel à dessin, afin de les mettre dans un petit sac. Se munissant de crayons, d'une gomme et de son carnet, elle sortit de la maison.
VOUS LISEZ
L'Ephémère
FantasyMélody et son jumeau, Ambroise, s'engagent dans une année de "fille au Pair" de l'autre côté de l'océan, aux Etats-Unis, à la campagne. Mélody, fan de dessin, n'hésite pas une seconde à tenter d'immortaliser ce paysage magnifique grâce à son crayon...