L'Ephémère

Chapitre 6

Pour probablement la centième fois, je rivais mes yeux sur l'heure affichée à l'arrêt de bus. Il n'était pas en retard, non pas du tout, mais j'avais comme un tic nerveux. S'il n'était pas en retard, il allait arriver d'ici quelques minutes mais pourtant j'avais un stress pas possible. Oui, j'avais hâte de le connaitre, et ce n'était pas ça qui me faisait stresser. Non, j'avais tout bêtement peur qu'il me pose un lapin. Sa ne semblait pas possible, après notre étrange rencontre, mais comme d'habitude, je commençais à m'imaginer les pires scénarios. C'était toujours comme ça avec moi. J'avais une imagination tellement débordante, que j'imaginais toujours le pire, mais sa se passait toujours bien au final. Un bruit de klaxon me sortit et je vis au loin une voiture décapotable arriver. Ambroise lâcha un long sifflement.

-Et bah dit-donc, t'as pas choisi le plus pauvre qu'il existe au monde, toi !

-Je ne ferais aucun commentaire. Déclarais-je en me levant du petit banc d'où je m'étais assise.

Il s'approcha et se stoppa à nos côtés.

-Bonjour Melody. Tu dois être Ambroise, non ? Déclara-t-il en regardant Ambroise.

-C'est ça, oui. Répondit mon frère.

Ils se fixèrent un long instant, les yeux dans les yeux. Pendant qu'ils se fixaient en chien de faïence, j'en profitais pour détailler la tenue d'Adriel. Un jean foncé, avec un simple t-shirt et une veste en cuir. J'avais bien fait d'opter pour une tenue décontractée. J'aurai fait tâche sinon. Ils continuaient toujours de se fixer. Et alors que tout cela commençait réellement à devenir gênant pour moi, Ambroise s'avança vers moi. Il me fit un câlin.

-S'il y a un problème, tu m'appelles. Me chuchota-t-il dans l'oreille avant de me lâcher.

Mais enfin qu'est-ce qu'ils leurs prenaient ?

-Bon, et bien, passez une bonne après midi. Déclara-t-il en me souriant, puis en plissant les yeux, pour envoyer un regard noir à Adriel.

Je me dépêchais de monter dans la voiture et de m'attacher. Un silence gênant s'installa entre nous-deux. J'aurais bien voulu parler, mais je ne savais pas trop comment commencer la conversation.

Cela devait bien faire cinq minutes que nous avions démarrés, et le silence persistait toujours.

-Je crois que ton frère ne m'apprécie pas beaucoup. Commença-t-il finalement, avec un ton légèrement moqueur.

-Désolé, je ne sais pas pourquoi est-ce qu'il s'est comporté comme ça. Il est très gentil et aimable normalement.

-Ne t'inquiète pas j'ai l'habitude. J'ai l'impression que tous les grands frères ne m'aiment pas.

-Ah parce qu'il y en a eu beaucoup de grands-frères ? Demandais-je en sentant une légère jalousie m'envahir.

Il marqua un petit silence, avant de lancer un regard dans ma direction.

-Tu es jalouse ?

-Pas du tout ! Et je suis sortie la première. Déclarais-je en tournant la tête vers le paysage.

Il explosa de rire, et je dus me retenir de sourire à mon tour.

-Non, sérieusement, tu es jalouse ? Me redemanda-t-il.

-Pourquoi est-ce que tu me redemandes ça ? Je t'ai déjà dit que non.

-Parce que tu n'es pas du tout crédible ! Si tu veux savoir, je n'avais rien décidé par moi-même, tout avait été arrangé par mes parents.