Je redescendais rapidement les escaliers, et après les avoir remerciés une dernière fois, je quittais ces deux personnes, qui avaient fait partie de ma vie pendant quelques temps. Je me dépêchais de rejoindre Ambroise dans la voiture, afin de ne pas être en retard. Néanmoins, quand je claquais ma porte, mon cœur sembla être transpercé par la tristesse. Tout ça c'était terminé tellement vite...Sans pouvoir m'en empêcher, je soupirai longuement.
-On peut toujours faire demi-tour. Déclara Ambroise, qui était sur le point de s'engager.
-Non ça ne sert à rien. Répliquais-je avec autant d'assurance que je le pouvais, même si j'avais la sensation de faire une erreur.
Il haussa les épaules, me montrant bien qu'il n'allait pas continuer le débat, et silencieusement, l'on reprit la route.
Le paysage défilait, cette belle campagne, avec ses si belles couleurs et ses arbres semblant s'étendre jusqu'au ciel. Bercée par le bruit de la voiture, je commençais doucement à m'assoupir.
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Une bonne demi-heure plus tard, nous étions enfin arrivés. J'enregistrais mes bagages, et accompagnée d'Ambroise, attendant patiemment le vol, nous fîmes une dernière fois les boutiques, dépensant de l'argent dans des souvenirs inutilement chers. Puis, décidant d'avoir mobilisé suffisamment longtemps la voiture d'un autre, il m'enlaça une dernière fois, avant de repartir. Mon sac à la main, je rejoignais la file pour passer du côté des portes d'embarquement. Quand enfin, une heure plus tard, on annonça l'embarquement pour mon vol, je me levais et prenais l'escalator, me rapprochant de ma porte. Je vivais mes derniers instants sur ces terres désormais.
Alors que j'étais en plein milieu de l'escalator, la sonnerie de mon téléphone retentit. Je m'empressais de l'attraper, pour décrocher au dernier moment. Je le collais à mon oreille, m'attendant à entendre quelqu'un de ma famille.
-Allô ?
-Oui, Melody ? Répondit une voix que je ne connaissais pas.
-C'est moi-même. Qui êtes-vous ? Demandais-je avant de manquer de trébucher à la sortie de l'escalier mobile. Je me plaçais contre le mur, afin de terminer ma conversation.
-Ô grands Dieux du ciel, tu as répondu. C'est moi, l'ami d'Adriel. Le fils de l'Alpha.
Je fronçais les sourcils. Je n'avais pas envie de repenser à la scène d'hier soir, et encore moins au mot que m'avait laissé Adriel.
-Si j'ai oublié quelque chose, vous n'avez qu'à me l'envoyer par...
-Tu n'as rien oublié Melody. Et même si sa avait été le cas, il ne reste plus rien de cet oubli. Déclara-t-il, avec visiblement une pointe d'amertume dans la voix.
-Quoi ? Demandais-je d'une petite voix.
Comment ça, détruite ? J'avais loupé un épisode ?
-Quelqu'un de la meute ennemie à placé une bombe dans la chambre qu'occupait Myriam il y a à peine moins de 24 heures. La maison est totalement détruite.
J'eu l'impression de recevoir un coup de poing dans le ventre. Je titubais un instant, ma vue devenant trouble quelques seconde. Je me laissais tomber contre le mur.
-Il est...
-Mort ? Non, mais il est entre la vie et la mort. Mais rien d'autre n'a survécu mis à part lui. Tout s'est effondré.
Je lâchais un sanglot.
-Ambroise...Murmurais-je en fermant les yeux.
-Ambroise, tu dis ? Il n'a pas eu le temps d'arriver, il était bloqué dans les bouchons.
J'eu l'impression de revivre. J'avais eu tellement peur ! Tellement peur qu'il ait été à l'intérieur ! Je bénissais intérieurement toutes les personnes sur la route, qui l'avait retardé.
-Melody, je sais que ça peut paraître égoïste, mais j'ai besoin de ton aide. Je sais aussi à quel stade tu es arrivée avec Adriel, mais contrairement à ce que tu peux penser, il t'aime toujours. Et j'ai peur qu'il n'essaye même pas de se battre si tu n'es pas là.
-Mais je...
-Si c'est une question d'argent, je peux payer.
Je me relevais, et fixais les avions, à travers l'énorme baie vitrée. L'un d'eux se dirigeait tranquillement pour amorcer son décollage. Il était clair que ma place était là-bas, dans un de ces appareils, en vol pour la France. Mais d'abord, j'avais une dernière chose à faire.
-Melody ? Reprit-il.
-Laisse-moi juste le temps de prendre un taxi.
Il lâcha un soupir de soulagement.
-Merci beaucoup.
Je raccrochais, glissais le téléphone dans ma poche, et dévalais les escaliers à toute vitesse. Puis je m'élançais en vitesse vers la sortie, et l'homme qui avait validé mon billet afficha une mine surprise. C'est finalement la gorge brûlante que j'arrivais dehors. Je m'approchais près de la route, et un taxi m'aborda immédiatement. Je montais dans la voiture, et après avoir donné l'adresse, je me laissais retomber contre le dossier, essoufflée.
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Le trajet me paru durer des heures, puis finalement je fis le chauffeur s'arrêter au niveau de la maison où j'étais censée avoir été logée et travailler. Une légère fumée foncée était visible, et je ne voulais surtout pas qu'il approche du domaine des loups. Je payais le trajet, puis me mis à courir vers la fumée. Plus j'avançais, plus l'air semblait devenir chaud, étouffant et lourd. C'est finalement rouge et essoufflé que j'arrivais à destination. Une vision d'horreur me frappa alors. Des poutres, des meubles en morceaux, calcinés, détruit. Tout avait été détruit. Un léger feu brûlait encore, et des membres de la meute étaient en train de l'éteindre. L'Alpha et Ambroise s'approchèrent de moi, me faisant sursauter en se postant juste devant moi.
- Comment va-t-il ? Demandais-je à l'Alpha après avoir enlacé Ambroise de toutes mes forces.
-Un peu mieux. Suis-moi.
Je le suivais, traînant les pieds. Non pas que je ne désirais pas sa présence, mais tout ce stress, cette mauvais ambiance si rare dans cet endroit semblait peser des tonnes sur mes épaules. On entra dans la maison de l'Alpha, et l'on m'apprit qu'Adriel avait entendu la bombe commencer à se déclenché et qu'il avait eu à peine le temps de se diriger vers la porte. Mais il avait été soufflé par la puissance de celle-ci, et avait fait un long vol plané, avant de se cogner de plein fouet contre une maison voisine, elle aussi abîmée. Sa tête avait eu un grand choc, et il avait perdu connaissance sur le coup. Mais que grâce à la régénération miraculeuse des lycanthropes il avait une chance de s'en sortir sans trop de séquelles.
On pénétra dans la chambre ou était allongé Adriel sur un lit, entouré de deux personnes, ses parents probablement. Ici, l'ambiance était très pesante. J'avais l'impression que l'ensemble des regards convergeaient vers moi, comme si tout le monde me pointait comme responsable de ce désastre. Tout le corps d'Adriel était recouvert, sauf son visage. Et les plaies n'étaient pas belles à voir. Seulement elles semblaient briller légèrement, et se refermer tout doucement, ajoutant couche de peau par couche de peau, comme si quelqu'un recousait le tout. A la demande du fils de l'Alpha, je me saisi de sa main. Aussitôt la régénération sembla s'accélérer. Selon lui, c'était parce que j'étais la personne à qui il pensait avant de s'évanouir. Quand toutes les plaies furent plus ou moins résorbées, je le lâchais, et me reculais légèrement, baissant les yeux pour éviter tout regard. J'eu vraiment l'impression de passer le pire moment de ma vie, tripotant mes doigts nerveusement, et gardant la tête baissée. Hors je me trompais. Le pire moment eu lieu trois heures plus tard, quand il émergea. Il se redressa doucement, en grimaçant à cause de la douleur. Son regard passa sur ses parents, et son visage s'éclaira d'un sourire. Pourtant quand il posa son regard vers moi, son regard exprimait de l'étonnement, et son sourire diminua.
-Qui êtes vous ? Demanda-t-il alors.
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L'Ephémère
FantasyMélody et son jumeau, Ambroise, s'engagent dans une année de "fille au Pair" de l'autre côté de l'océan, aux Etats-Unis, à la campagne. Mélody, fan de dessin, n'hésite pas une seconde à tenter d'immortaliser ce paysage magnifique grâce à son crayon...