Chapitre 10

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Pdv d'Adriel.

-Mel' ? Melody, qu'est-ce qu'il se passe ? Melody, répond moi ! M'écriais-je.

Un silence de plomb se fit, bientôt troublé par des hurlements. Mon ouïe animale me permettait de distinguer une multitude de sons, ainsi je sus avec facilité qu'un coup avait été donné. A qui ? Je n'en savais rien. J'avais mis le son en haut parleur, ainsi mon père, l'Alpha et son fils qui étaient avec moi pouvait entendre aussi bien que moi. Un cri provenant de Melody sortit du téléphone, et j'eu l'impression que ce cri me traversait de part en part, transperçant mon âme. J'étais à deux doigts de perdre la raison, et de foncer dans la masse, pour aller à sa rencontre. Mon père le remarqua, car il posa sa main sur mon épaule. Une fille parla en arrière plan quelques secondes, avant que le vent ne se mette à souffler contre le micro du téléphone, signifiant qu'elles s'étaient misent à courir.

-Adriel ? Adriel ? M'appela-t-elle.

-Melody, tu vas bien ?

-Je...Enfin on est poursuivis !

-Quoi ?! Mais... Commençais-je.

-Par ici ! L'entrée est déjà occupée, c'est sûr. Cria à nouveau l'autre fille.

Je distinguais facilement le bruit d'un engrenage activé. Puis des bruits de combats se firent entendre, notamment une déchirure, puis un bruit de vaisselle cassée. Un second bruit, encore celui d'un système ce fit entendre, et à nouveau un bruit de vent. Ils devaient s'être remis à courir, alors qu'un gros bruit de fond commençait. Comme si l'on traînait quelque chose en verre. Puis des grognements lointains me firent me crisper entièrement.

-C'est pas vrai, y'en à un qui à réussit à entrer ! S'écria alors Melody.

Puis un claquement de mâchoire me fit lâcher un grognement provenant du plus profond de mon âme. Si jamais l'un d'eux osait toucher ne serait-ce qu'un millimètre de sa peau...Je me ferais un plaisir de m'occuper de lui. Un bruit de chute me fit sortir de mes pensées de future torture. Deux cris s'élevèrent dont un en particulier qui me fit avoir la chair de poule, avant que la communication de ne coupe. Mon sang ne fit qu'un tour. Je balançais le téléphone que je tenais dans ma main, et lançais un long hurlement, prêt à me transformer.

-Ne fais pas ça Adriel. Déclara mon Alpha.

-Qu'est-ce que je ne dois pas faire ? Sauver ma femelle ? Répondis-je sauvagement, ne respectant ainsi pas son statut de chef et d'Alpha.

-Tu cours à ta mort en faisant ça.

Ma réponse ne fut qu'un regard noir, avant que je ne m'élance dans la forêt. En chemin je me transformais, gagnant ainsi plus de rapidité et d'agilité. Dieu merci, j'avais eu la bonne idée de demander de s'arrêter, quand j'avais sentit l'odeur de Melody s'en allant dans une mauvaise direction. J'entendis un autre loup courir derrière moi, et je remarquais vite que c'était mon père. Je reconcentrais mon attention sur ma course. Les oreilles plaquées sur ma tête, la tête plus tendue en avant que d'habitude, j'utilisais tout ce qu'on m'avait appris depuis enfant, pour gagner de la vitesse. J'aurai du l'arrêter quand j'en avais eu l'occasion. Quand elle n'était pas encore à l'intérieur. Si jamais elle était blessée, je crois bien que je m'en voudrais toute ma vie. Le manoir se dessina plus loin. Je ne sentais pas beaucoup de loups. Ils avaient déjà dut partir là où nous même nous devions nous rendre demain. Mon père, qui m'avait devancé sans souci malgré mes efforts, commença à se diriger vers la droite, autrement dit la grande entrée. Seulement il me semblait sentir son odeur vers la gauche. Il s'en rendit compte, et c'est le plus discrètement possible, qu'on commença à longer le grillage. On vit au loin deux autres loups, attendant devant une petite sortie. Et j'en étais persuadé désormais, là-dedans ce trouvait Melody.

-C'est ici ? Tu en es sûr ? Me demanda-t-il par la pensée.

-Sûr et certain. Elle est à l'intérieur. Expliquais-je.

-Va la chercher, je m'occupe des deux autres.

J'acquiesçais, et en totale synchronisation, on bondit hors de notre cachette. Alors que mon père continuait tout droit, je bifurquais un peu, me dirigeant vers l'entrée. Une petite pierre dépassait et d'une petite pression, un passage commença à s'ouvrir. Je n'attendis pas qu'il s'ouvre totalement et me glissais dès que je le pouvais à l'intérieur. Et je me remis à courir. Il faisait noir, mais ma vue d'animal me permettait de vite m'habituer au noir, et de me diriger sans difficulté. Au loin, je vis une personne allongée à terre, tandis qu'une autre était penchée vers elle. Mon cœur rata un battement quand je reconnu la personne allongée. Alors qu'une colère infinie m'envahissait, j'accélérai, et une fois à proximité, bondissait sautant à la gorge du seul loup présent, contre qui se battait une autre fille. On roula plusieurs fois à terre, et je ne pus m'empêcher de sentir de a satisfaction, quand mes crocs rentrèrent dans sa chair, et qu'il couina de douleur. Il avait osé toucher ma femelle. Je retirais mes crocs, avant de l'attraper à nouveau par la gorge, et de le balancer contre le mur. Il ne tenta même pas de se relever. Je ne tuais personne sans l'accord de mon Alpha, alors il pouvait s'estimer heureux.

Je m'approchais ensuite de Melody, qui était allongée, inconsciente par terre. De son bras et sa jambe coulait beaucoup de sang. J'avais envie de lécher sa plaie afin qu'elle cicatrise plus vite, mais je savais bien que cela ne marchait pas avec les humains. L'autre fille la déposa doucement sur mon dos, et l'on se mit à courir vers la sortie. Je faisais bien attention à ce qu'elle ne prenne aucun choc, et qu'elle ne tombe pas. Même en faisant cela, j'étais plutôt rapide aussi je fus vite dehors. Mon père se battait tranquillement contre ses deux loups, qui étaient mal coordonnés. Je m'assurais qu'il nous ait vus, avant de repartir vers la voiture. Je redoublais d'attention, pour éviter que Melody ne se prenne de branche ou autre obstacle. Rapidement, nous atteignîmes la voiture. L'Alpha et son fils, qui était au passage mon meilleur ami, ne masquèrent pas leur étonnement de voir une fille de la meute ennemie. Néanmoins voyant l'urgence, ils ne posèrent pas de questions. Ce matin là, j'avais décidé de prendre également ma voiture, car j'allais sûrement passer chez Melody. Aussi même quand mon père nous rejoignit, quelques secondes plus tard, nous eûmes assez de place pour tout le monde. J'arrachais un morceau de mon t-shirt, que j'attachais autour de son bras, pour essayer de stopper l'écoulement. Je grimpais dans la voiture qui avait un toit, car voyager avec une personne évanouie aurait alerté les passants, tandis que je laissais mes clés à mon père. Dans notre voiture se trouvait Jacob, mon meilleur ami au volant avec Ambroise devant. J'étais derrière, avec Melody dans mes bras. Pendant qu'on roulait, j'en profitais pour vérifier si elle ne saignait pas d'autre part. C'était le pire samedi que je n'avais jamais passé. 

L'EphémèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant