« Le visage reflète l'âme »
« - Je t'ai dit de me laisser tranquille ! Cria Silwâne.
- Tu cries sur qui là ? T'es bien jolie mais prends pas la confiance j'te le dis moi. Répondit Furkan, énervé.
- Tu penses faire peur à qui là ? J'suis pas un de tes « employés », t'as aucun pouvoir sur moi donc bouge et laisse moi seule !
- Parle moi meilleur je t'ai dis. Dit Furkan en empoignant ses cheveux d'une main.
- Aïe mais lâche moi gros con ! Cria la belle en essayant de se dégager de son emprise. »Une chose est sûre, Furkan n'aime pas qu'on le contredise ou qu'on lui parle mal. Fille ou pas, il n'hésite pas à montrer que c'est lui qui tient les commandes et par n'importe quel moyen. Silwâne n'aime pas qu'on la traite ainsi, s'il a un caractère fort, elle l'a aussi. Elle ne se laissera jamais marché sur les pieds même si elle n'est pas en position de force.
« - OH LÂCHE LÀ FURKAN ! Cria Waël qui venait d'arriver sur le toit, alerté par les cris.
- Ah tient la p'tite relève est là. Dit Furkan en riant.
- Je t'ai dis de la lâcher !
- Sinon quoi ? Tu vas appeler ton frère c'est ça ? Se moque Furkan. »Voyant que ses mots ne servent à rien, Waël s'approche de Furkan et le pousse pour qu'il s'éloigne de Silwâne. Cette dernière se masse le cuir chevelu doucement tout en gémissant de douleur. Il n'y est pas allé de main morte ce con, pensa-t-elle.
« - T'inquiète pas qu'on se reverra ma beauté. Dit Furkan en passant la porte qui menait aux escaliers.
- Ça va ? Demande Waël, inquiet.
- Il m'a fait mal mais ça va. Merci Waël.
- Me remercie pas c'est normal. Tu veux pas rentrer ? Mon frère est pas là et... c'est risqué quand même de rester ici toute seule. Dit Waël, hésitant.
- T'as raison, je vais rentrer. »Elle s'enferme chez elle en remerciant une énième fois Waël. Elle était loin de s'imaginer qu'une personne pouvait lui manquer autant. Elle ne savait plus comment occuper ses nuits. Finalement, elle s'est mise à lire un roman qu'elle apprécie tout particulièrement qui représente bien d'ailleurs l'état de son coeur à ce moment. Le rouge et le noir, un beau classique de Stendhal qu'elle avala en une nuit entière. Ce beau roman qui avait réussi à lui faire oublier l'absencer de Yunûs, son nouvel acolyte.
[...]
Troisième jour sans Yunûs, troisième jour que la louve solitaire se retrouve nez à nez avec le ciel sur le toit de son immeuble. Troisième jour aussi qu'elle évite Furkan comme elle peut, consciente qu'il ne va pas la lâcher d'aussitôt. C'est dans ces moments-là qu'elle se rend compte de la vie qu'elle menait avant sa rencontre avec Yunûs. Sa vie était fade, triste, elle se sentait... inutile ? Avec lui, elle se sent revivre, renaître, elle se sent comme une autre personne, plus heureuse, moins renfermée. Comment peut-on agir sur une personne aussi positivement ? Était-ce un ange gardien ? Un ange tout court.
« - Tu fais des nuits blanches sans moi maintenant ? Dit Yunûs en souriant.
- Oh c'est pas vrai ! T'es enfin de retour ! Cria Silwâne, heureuse.
- J'suis même pas encore passé chez moi, j'voulais te voir avant. J'ai eu un sale pressentiment dans l'Sud, j'voulais m'assurer que tu vas bien.
- Je vais mieux maintenant, je me sentais seule durant ces trois jours. Avoua la belle en triturant les doigts. »Yunûs, heureux d'entendre qu'il avait manqué à la louve, sourit en s'installant près d'elle sur le rebord. Il savait que quelque chose allait mal et il était déterminé à le découvrir. Son voyage s'est bien passé mais Silwâne lui manquait tout autant. Il pensait à elle sans cesse, il se demandait ce qu'elle faisait ou à quoi elle pensait. Il avait son regard en tête et n'arrivait plus à le chasser.
C'est donc ça le début d'amour ? Penser sans cesse à la personne, se soucier d'elle même à des kilomètres au loin, se rappeler de chaque parcelle de son visage, s'inquiéter de son état, se soucier de son mal-être ? C'est donc ça les sentiments si forts que revendique Cupidon ? C'est ça l'amour ? Le pur ? Le vrai ? Aimer une personne nous fait perdre la raison, on est aveugle de ses défauts et garant de son bonheur. On est impliqué à la protéger et la chérir sans jamais rien demander en retour. L'amour n'a pas de limite de temps, ça se passe en un regard ou en un mouvement. L'amour c'est réel, c'est fort, c'est une drogue bénine qui nous pousse à devenir heureux et surtout à le rester. Yunûs était donc en train de tomber amoureux de Silwâne sans jamais chercher à savoir si c'était réciproque ou non.
« - Je vais rentrer, comme ça toi tu pourras voir ta famille. Tu leur a sûrement beaucoup manqué. Dit Silwâne, la tête dans les étoiles.
- D'accord, mais on se voit demain. J'suis sûr que t'as pleins de choses à me dire. Dit Yunûs en se levant doucement et en tendant la main vers elle.
- J'imagine que toi aussi. »De retour à la maison, heureuse d'avoir revu Yunûs, Silwâne tente d'arrêter d'y penser. Elle ne comprend pas ces choses qui se passent dans sa tête et dans son corps quand il est près d'elle. Comme des milliers de petits papillons dansant dans son ventre au moment où sa main touche la sienne. Et cette boule qui coince au niveau de ses tripes quand il la regarde dans les yeux. Tout ces signes qui montrent qu'en fait Silwâne tombe dans le même vice que Yunûs, l'Amour.
Mais ne dit-on pas que toute bonne chose a une fin ?
[...]
By S.
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Silwâne - Perdue dans l'ombre des décombres.
Ficción GeneralSilwâne est une âme solennelle qui a tout perdu en l'espace de quelques semaines ; sa famille comme ses amis. Renfermée sur elle-même, elle a cessée de s'ouvrir au monde jusqu'à ce qu'un certain Yunûs fasse son apparition... By S.