Chapitre 6 - La ruée vers la mort

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« Méfiez-vous de l'eau qui dort »

Silwâne était au sol, Furkan sur elle, il était sur le point d'ôter son vêtement quand une main s'empare de ses cheveux et claque sa nuque contre un genoux. C'était Yunûs. Ce soir-là, il se défoule sur Furkan comme il ne l'avait pas fait depuis bien longtemps. Il le frappe partout sauf au visage, malin le petit. Il le bat pendant de longues minutes pour ensuite se concentrer sur Silwâne allongée au sol, le regard vide. Si il y a bien une chose qu'il fallait éviter avec elle, c'était de l'agresser sexuellement. Elle est pétrifiée et surtout en colère de n'avoir rien pû faire mais tellement soulagée que Yunûs soit à ses côtés par terre. Il passe un bras sous sa tête, l'autre sous ses genoux, puis l'emmène sur un banc en essayant d'arranger ses habits comme il le peut.

« - C'est finit Silwâne regarde moi. Il prend sa tête pour qu'elle puisse le regarder dans les yeux.
- Il... Il m'a salît. Lance Silwâne en pleurant.
- Il t'as pas salît arrête de pleurer j'aime pas wAllah. Dit-il en lui caressant la joue doucement.
- Je... je voulais juste... juste trouver de l'inspiration pour t'écrire une lettre et... et... il est venu à côté de moi et... »

S'en était trop pour Yunûs qui ne supportait pas de voir sa belle pleurer ainsi à cause d'un mec comme Furkan. Il lui posa un baiser sur la joue avant de la serrer contre lui. Qui aurait cru que Yunûs allait tomber amoureux d'une fille aussi jolie qu'une rose ? Depuis son changement, le style de Yunûs c'était plutôt les filles voilées mais voilà Silwâne est arrivé tel un ange dans sa vie, à partir de ce moment là, il n'a plus rien contrôlé. Quand on voit Silwâne aux côtés de Yunûs, on pourrait penser qu'elle n'est qu'une passe dans sa vie, une fille d'une nuit alors qu'en réalité, c'est la femme dans sa vie.

« - Allez viens on rentre princesse. Dit Yunûs en la portant dans ses bras. »

Elle s'accroche à lui comme si elle avait peur qu'on le lui arrache. Elle niche sa tête dans son cou et profite d'être dans ses bras pour sentir son parfum. La nuit était tombée depuis quelques heures maintenant, il la dépose à terre une fois devant chez elle. Elle lui prend la main et la serre.

« - Merci Yunûs, je sais pas comment t'es arrivé là-bas, par quel instinct mais merci. Dit Silwâne.
- Me remercie pas, t'es importante pour moi. Avoue Yunûs en serrant sa main à son tour. »

Une fois sa belle à l'intérieur, Yunûs prend son envol également et rentre chez lui. C'était une putain de soirée. S'il n'avait pas été là à temps, Dieu seul sait ce qui aurait pû se passer, mais il préfère ne pas y penser. Elle est saine et sauve chez elle, c'est l'essentiel.

« - Mon fils ça va pas ? Demande sa mère, voyant son fils en pleine réflexion.
- Si si, ça va yemma, retourne te coucher il est tard. Lui dit son fils.
- D'accord bonne nuit weldi.
- Bonne nuit ma reine. »

[...]

Furkan se tenait les côtes, son sang gisait sur le sang, il ne pouvait plus bouger, sûrement ses côtes et sa jambe étaient cassés. Yunûs avait longtemps pratiqué des sports de combats, il se battait souvent étant plus jeune, c'était le patron des règlements de comptes et ça, Furkan en était conscient mais il a quand même voulu s'en prendre à sa belle. Sûrement pour se donner du courage, du mérite, mais il n'y a eu en retour que des coups, de la douleur.

« - Oh Furkan poto ? Putain il t'est arrivé quoi ? Dit son ami, le découvrant au sol, à moitié mort.
- Re.. relève moi. Dit faiblement Furkan. »

Son pote fait ce qu'il dit mais au moment de le lever, une douleur le fracasse et le couche au sol. Impossible pour lui de bouger.

« - Ce fils de pute. Je vais me le faire, je vais me le faire wAllah j'suis pas Furkan si je le nique pas. Dit le blessé se tenant les côtes. »

Finalement, Furkan est debout, avec toutes les douleurs qui s'en suivent. Sa jambe était clairement déboîtée, il n'arrivait plus à la bouger. Son ami a été obligé d'appeler les secours.

[...]

Silwâne est dans son bain, elle se lave ou plutôt frotte toutes les parties de son corps que l'ordure a touché. Le dégoût la ronge, la haine la possède, c'était pas une bonne idée de s'en prendre à elle de cette manière. Elle aurait préféré recevoir des coups plutôt que des bisous.

« Votre vie est banale, sans intérêt, inutile jusqu'au jour où un événement surgit. Nos émotions s'enmêlent, on pleure nos morts mais aussi nos erreurs. On réfléchit à un plan d'attaque pour sauver notre honneur, on pense à tuer puis à renoncer. On devient vulnérable et chaque émotion enfouit en nous se multiplie. On ressent la peur comme la fin du monde, le sentiment que tout le monde entier va mourir sous nos yeux. On ressent la joie comme si toute la misère du monde s'était envolé comme si nous étions dans un conte de fée. Puis on ressent la haine comme si toute personne sur terre était responsable de notre mal-être, on en veut au monde entier d'être mal, d'être touché. » By S.

[...]

« - Monsieur souhaitez-vous porter plainte ? Demande le médecin à Furkan, allongé sur ce lit d'hôpital, bandé de partout. »

[...]

By S.

Silwâne - Perdue dans l'ombre des décombres.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant