« La distance laisse place au doute »
Quelques jours maintenant que Yunûs se montre distant envers Silwâne. Non pas parce qu'il en a décidé lui-même mais plutôt parce que sa conscience lui crie de la tenir loin de tout ça. Furkan est un homme qui est rendu aveugle par la soif d'argent et du pouvoir. Il fera tout pour plomber Yunûs même si cela implique de lourdes conséquences. Il pourrait même payer une personne pour faire le sale boulot à sa place, c'est comme ça que ça marche dans le ghetto. On ne se salît pas les mains, on laisse les pro faire leur boulot.
[...]
Du côté de la belle Silwâne, rien ne va plus. La distance que met Yunûs entre eux la rend folle et triste. Sa plus grosse phobie c'est l'incompréhension, elle ne comprend pas, elle cherche son erreur mais ne la trouve pas. Sa seule erreur peut-être selon c'est d'avoir ouvert son cœur. Peut-être qu'au final, Yunûs est comme tout les autres.
Le cœur en stand-by, Silwâne se contente de lire et de ne plus sortir sur le toit comme le faisait auparavant. Elle s'est encore plus renfermée qu'avant sa rencontre avec Yunûs.
[...]
Yunûs prépare un coup, il ne va pas laisser un type comme Furkan piétiner ce qu'il a eu du mal à créer. Silwâne est fragile et il en a conscience, s'en prendre à elle c'est comme s'en prendre à lui.
« - Waël tu dis à yemma que j'suis partis pour le taf. J'compte sur toi. Dit Yunûs en fermant son sac de sport.
- Fais pas de connerie Yunûs, pense à nous, à la mama. Dit Waël en tenant de le raisonner.
- J'vais pas faire de connerie, j'vais juste rendre service aux gens qui ne l'supportent plus. »Une accolade, quelques instructions et le départ de Yunûs est imminent. Il ne compte pas commettre l'irréparable, ce n'est pas à lui d'enlever des vies, Il est le seul à s'en occuper de toute les façons possibles et inimaginables. Il va juste lui faire comprendre qu'on ne s'en prend pas aux siens c'est tout.
[...]
Furkan plane en apesanteur, il fume son énième joint assis au bord de sa voiture de luxe payée salement. Il ne se doute pas une seule seconde que Yunûs peut avoir les couilles de venir jusqu'à lui, devant lui. Pour lui, ce dernier n'est rien qu'une petite mouille en crise d'adolescence défendant sa petite amie des milles et une nuit. Il n'a pas l'air de réaliser que Yunûs est en réalité pire encore que son propre reflet. À force d'être convoité et complimenté, Furkan se sent comme invincible sans oublier que les mots de ses clients ne sont que des paroles en l'air utilisées pour l'amadouer. Furkan est la cible de plusieurs critiques dans le business, ils le qualifient tous de rapace.
On goûte à l'argent, aux billets verts puis violets, on se sent comme omnubilé. Une certaine amie nommée la confiance s'empare de notre corps, de notre esprit. On de sent pousser des muscles et on commence à comparer au parrain pour quelques grammes de coke vendue comparés à des tonnes. On a l'impression de gérer le jeu mais on est qu'un pion en réalité. Un pion qu'on manie comme on le souhaite. Furkan n'est qu'un numéro, il sera très vite remplacé puis oublié. Il ne sera jamais le « roi » comme il l'imagine. Tout n'est qu'un effet d'illusion. On te fait croire que t'es important pour qu'au final tu atterris sur le banc de touche. Il a eu droit à son heure de gloire place maintenant à la défaite.
[...]
Yunûs le voit fumer paisiblement dans sa voiture, un petit air de Sniper plane dans l'atmosphère, il est conscient que la violence ne résout rien mais des fois y a pas le choix c'est le seul moyen de faire redescendre des monstres comme Furkan de leur planète utopique.
Après avoir coupé le moteur, Yunûs sort de sa voiture. Pas une once de peur ni d'appréhension, il n'a jamais eu peur de meur lors des nombreux règlements de compte auxquels il a assisté. Il se dirige en toute sérénité vers Furkan.
[...]
« - Putain le salop, il a des couilles merde il a des putains de couilles de s'la ramener devant ma gova. Jure Furkan en jetant ce qu'il reste de son joint par la fenêtre. »
Il sort de la voiture à son tour, il essaye de paraître tout aussi serein que l'est Yunûs mais sa jambe droite le trahit. Il tremble, il tremble comme une feuille fragile ce qui arrache un sourire sur le visage de son ennemi. Yunûs prend un malin plaisir à l'observer stresser. Il aime le voir vulnérable sans ses chiens de compagnie. Il aime le savoir angoissé rien qu'à l'idée de se retrouver seule face à lui.
« - On dirait que tu t'attendais pas à me voir. Dit Yunûs le sourire aux lèvres.
- C'est vrai. Je te pensais sans couilles. Répond Furkan sur le même ton.
- En parlant de couilles, tu les a perdu le jour où tu m'as ramené tes deux gros chiens pour me terminer. Crache Yunûs.
- On dirait bien que j'ai échoué. Mais rien est perdu, si t'es là aujourd'hui c'est que j'ai la chance de te buter moi-même de mes propres mains.
- J'attends de voir. Je me disais que t'allais te dégonfler comme t'as l'habitude de faire mais j'vois que t'as mangé d'la confiance ce matin. Rit Yunûs.
- J'savais pas qu'elle était si précieuse à tes yeux. C'est la go qui fait rêver tout le monde, la go de nos rêves. Dit Furkan, le provoquant.
- C'est la mienne maintenant.
- T'es sûr ? T'es là avec moi au lieu d'être avec elle. Dit Furkan en souriant. »Yunûs était loin de se douter de ce que subissait sa belle pendant qu'il était occupé à la venger.
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By S.
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Silwâne - Perdue dans l'ombre des décombres.
Fiksi UmumSilwâne est une âme solennelle qui a tout perdu en l'espace de quelques semaines ; sa famille comme ses amis. Renfermée sur elle-même, elle a cessée de s'ouvrir au monde jusqu'à ce qu'un certain Yunûs fasse son apparition... By S.