Chapitre Sept : 154, Grand Boulevard

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J'allume la cafetière en fumant ma première clope de la matinée simplement vêtu de mes chaussettes et sifflote en sortant une tasse.

Ça fait bien longtemps que je ne me réveille pas avec une gueule de bois carabinée après une nuit où je vois Temari. C'est revigorant. Niveau courbatures par contre, je suis scié. Ma jeunesse s'est peut-être finalement envolée.

Il est dix heures, on est vendredi et j'ai dit à Ino que je ne pourrais pas être présent avant le début de l'après-midi. Elle a ronchonné pour la forme mais nous savons bien tous les deux que ça ne sera pas une journée bien chargée.

Ma tasse de café prête, je m'installe dans le salon pour lire les infos sur mon téléphone.

Satisfaction.

Une porte claque, Temari sort de ma chambre, habillée d'une petite culotte rayée et d'un des vieux t-shirt qu'elle a oublié ici il y a bien longtemps. Ses petits tétons pointent au travers du tissu et je me pince le bras pour ne pas trop me laisser aller.

« Salut beauté. Bien dormi ?
- Mmmh. »

Temari me rejoint sur le canapé, me pique mon café et l'avale d'une traite en grimaçant.

« Ton café est toujours aussi dégueulasse. Tu ne te décideras donc jamais à l'adoucir ?
- Il ne tient qu'à toi d'adoucir ma vie. »

Les mots dépassent mes pensées et elle se raidit contre moi. Il est venu le temps du sérieux.

« T'es qu'un abruti, Nara, assène Temari en reposant la tasse.
- Oh, s'il-te-plait. Tu es là, contre moi, tes tétons tout dressés et la chair de poule qui te parcourt le corps. Reste encore un peu. »

Elle me regarde dans mon plus simple appareil et grimace. Je passe la main sous son haut et la caresse délicatement, ne détachant plus mes yeux des siens. Tu vois, Temari. J'ai trouvé le moyen de te piéger. Merveilleux

« Tu sais, le jour où je t'ai dit que tu m'avais rendu service en te trouvant à la cinquième place, c'était pour te déculpabiliser. Je ne suis en rien responsable de tes déviances de drogué. »

C'est à mon tour de me raidir. Quelle prétentieuse.

« Je ne savais pas encore que tu n'avais pas passé l'oral. Comment est-ce que je l'aurais su d'ailleurs ? Tu n'en avais pas parlé. Tu t'es contenté de dire OK et de tirer une latte. »

Je rêve. Elle se fiche de moi.

« Tu t'en souviens, n'est-ce pas ? Tenten m'a raconté une toute autre version que je trouve sacrément culottée de ta part. »

Tenten et sa grande gueule...

Temari passe ses jambes de part et d'autre de mon corps et frôle mon âme de sa petite culotte rayée. Je suis tellement faible. Je suis tellement à la merci de mes putains de pulsions. Temari a volé mon cœur, mes hormones, mon corps tout entier. C'est la harpie de mes pensées.

Mais je ne me rappelle pas le souvenir de sa version de l'histoire.

« Tu n'aurais jamais eu la place au bureau d'infos. Je suis Temari no Sabaku. Fille Sabaku, l'actionnaire totalitaire de la société. Cette place m'était réservée depuis bien longtemps. Tu ne fais pas le poids. »

Cette information éclaircit la situation.

Temari éclaircit mes souvenirs de ce t-shirt qu'elle enlève. Son petit corps pressé contre le mien et ses mains se baladant droit sur mon phallus.

« T'étais tellement dans le mal, tellement persuadé que j'étais responsable de ton échec. Je n'allais pas perdre mon temps à me justifier pour des actes que je n'avais pas causés.
- Tu as causé ma perte dès l'instant où on s'est rencontrés. »

Je la vois sourire. Son petit corps descend contre moi, frôle mon bassin, ses lèvres embrassent mon ventre... Arrête d'être aussi dissuasive, Temari, putain. J'essaye d'être sérieux, respecte ça !

« J'ai commencé en même temps que toi, Shika. La drogue, l'alcool, les sorties en boite... J'avais trouvé le mec qui m'accompagnerait dans toutes mes folles aventures. Ce fut toi. Qu'est-ce qu'on y peut ? »

J'arrive plus à me concentrer. Temari strike again. Baiser, avoir des discussions hermétiques, baiser, se prendre la tête, baiser une dernière fois, se disputer puis s'ignorer. Et recommencer. Et avoir envie que ça recommence.

« J'en ai tellement marre que tu me prennes pour un con, je souffle en caressant ses cheveux. Que tu fasses ta princesse en me rappelant que je suis l'abruti que t'as embarqué dans tes petites combines malhonnêtes. Je veux seulement que tu m'aimes. »

Je sens qu'elle n'écoute plus, trop concentrée à me tailler une pipe. C'est trop con, je n'ai jamais voulu d'une pareille relation avec elle.

« Tem'. »

Je sens son attention revenir et continue : « T'en a baisé beaucoup depuis nos un an et cent vingt-deux jours ? »

Temari se relève d'un coup, fronce les sourcils et ignore ma question. Super Shika, tu joues encore au con, c'est fini. Je la vois repartir dans ma chambre et la suis machinalement pour la voir enfiler sa robe de soirée, contrariée.

« Dégage Nara, je m'habille. »

Elle soupire, et moi j'ai encore le barreau. Putain de merde. Tu choisis toujours ton moment pour faire le malin, hein. Bougre d'abruti.

Temari attrape son sac à main et sort de celui-ci un petit carnet.

« Tu sais quoi Nara ? T'es vraiment trop con, finit-elle en aplatissant son carnet contre mon torse. Travaille bien, Sarutobi Deux. »

Se disant, elle passe le pas de la porte, attrape ses chaussures et fout le camp de mon appartement sans même se retourner.

Le crouneur est mort ce matin.


- – —

« TINTIN TIN !! La fin d'une idylle Shikatemaesque. Suicide dans mon cœur :(. J'en suis rendue au point où je SAIS que ces deux débiles peuvent se réconcilier avec une facilité déconcertante. Mais ça m'apparait tellement simple et si peu visuel que ça me rebute. Je dois avoir un grain, c'est pas possible autrement !! Promis, j'essaye d'arranger ça pour la suite et de pas être trop longue dans mon but à atteindre !

Bisous dans vos narines \_o<~. »

Sandou-Soudy

Le CrouneurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant