Chapitre Deux : Le Duplex, deuxième marche

651 25 14
                                    

« Ça blague plus, mon graaaand. »

Je regarde la brune assise en face de moi et soupire. Tenten est toujours pleine d'entrain, c'est déprimant...

Depuis une semaine, je gère les affaires de rédacteur en chef du journal et ce jeudi soir est une aubaine parfaite pour retrouver des amis que je ne vois que trop peu. Assis autour d'une table à boire des bières, je profite de cette occasion pour parler des privilèges de mon nouveau statut.

« Tranquille. Ça ne durera pas plus de deux mois. Dans les faits, c'est la grande classe. Mais pour moi c'est comme si... On me passait au second plan. Je suis journaliste. Merde. »

Malgré la chance que j'ai d'avoir accès à toute la vie nocturne de Konoha, me retrouver à donner des notes et des avis biaisés sur tel ou tel événement n'a rien de véritablement gratifiant. À quand un vrai sujet d'enquête pour ma pomme ? Je me retrouve mitigé entre un boulot pas fun et la possibilité de m'éclater le soir.

Je n'en reviens toujours pas que monsieur S ait osé me laisser les rênes de son job en me donnant tout le loisir de faire la fête.

« Tu te fais beaucoup de mal pour pas grand-chose, reprend Tenten. Ton boss en profite peut-être pour te faire passer un test. Après tout. Il connaît ton passé étudiant. »

Mon passé est un vrai problème et j'ai le sentiment que je ne me vengerai jamais assez de Temari pour ça. Comme je n'aime pas spécialement les digressions -parenthèses si insipides que mon esprit se crée- je ferai l'impasse cette fois-ci sur quelques détails de ma jeunesse. Mais Tenten n'a pas tort : ça ressemblerait bien à monsieur S de me tester. Il a toujours été le genre d'homme à aimer les coups fourrés. Ça expliquerait en partie la légèreté du poste qu'il m'a confié en échange.

« Tenten est dans le vrai, d'après moi, clame ma blonde d'assistante. »

Ce n'est peut-être pas clair, mais en plus d'être mon amie d'enfance, Ino Yamanaka est mon assistante. Sans elle pour m'épauler, je frôlerais la crise de nerf au travail. La voir en dehors d'un cadre professionnel est toujours un plaisir, d'autant plus quand Chôji est dans les parages.

« De toute façon, ce n'est pas ce qui nous empêchera de nous éclater encore et encore, continue-t-elle en souriant.
- Oui, enfin en espérant que ton gêneur de meilleur ami ne finisse pas beurré comme un petit Lu, appuie Chôji en me regardant, consterné. »

Je n'ose pas leur dire ce qu'il s'est passé aux Caves, ni pourquoi j'ai fini dans cet état. Personne n'a besoin de savoir que je suis encore en pleine lutte sentimentale au sujet de Temari. Elle reste un sujet dont j'arrive à ne pas parler à mes plus vieux amis pour deux raisons.

La première c'est que je leur ai vaguement parlé d'une fille durant mes années en faculté et qu'ils savent que c'est à cause d'elle que j'ai dégringolé. La deuxième c'est qu'ils ne la connaissent que comme étant la sœur d'un vieil ami. Un ami trop instable pour que je prenne le risque de parler dans le dos de sa grande sœur.

« Le Duplex, ça vous branche ? Je lance en remuant mon verre, espérant changer de sujet.
- Ho, me retrouver entourée d'étudiants c'est pas vraiment ce que j'aime le plus, mais y a toujours de sacrées pétasses dans ces bouges, c'est sympa à mater. »

Tenten trinque avec moi pour signifier son accord et l'idée est acceptée par le reste de notre petit groupe.

L'intérêt principal d'aller au Duplex c'est qu'il y a des soirées organisées presque tous les soirs, sans exception. L'ambiance est toujours assez bon enfant et les gens qui fréquentent l'endroit sont rarement des haters défoncés comme on peut en croiser aux Caves ou au Glazart. Enfin dans mes souvenirs du moins.

Le CrouneurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant