Chapitre Deux.

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Pourtant elle le croisa.
Lui.
Ce garçon de son lycée.
Ce fameux garçon pour qui elle craquait secrètement depuis la rentrée.
Elle le croisa au moment où elle sortait du service de cancérologie.

Il s'arrêta en la voyant, ses yeux naviguaient entre la pancarte "Cancérologie", et Sarah.

Puis il repartit d'un coup, comme si il n'avait pas croisé Sarah, comme si elle n'avait jamais existé ou qu'elle importait peu à son existence.

Il était le symbole de l'indifférence.

**

Pendant les deux semaines qui suivirent, elle faisait tout pour l'éviter, lui et son regard brun qu'elle n'arrivait pas à oublier depuis qu'il avait posé les yeux sur elle ce jour-là à l'hôpital.
Ses yeux, si perdus, qui avaient repris toute leur contenance la seconde suivante.

Comme chaque lundi, Sarah avait le droit à la question hebdomadaire, comme elle l'avait elle-même nommée dans son esprit.

- Tu ne sais toujours pas ce que tu as Sarah ? lui demanda cette fois son amie Inès.
- Non, ils ne savent toujours pas. Mais apparemment il n'y a pas de quoi s'inquiéter.
- Tu dis ça à chaque fois Sarah.
- Je sais, c'est juste que c'est toujours le même verdict.

Elle ne l'avait pas vu.
Il était juste derrière, avec ses multiples amis.

Lorsque Sarah le vit arriver vers elle, ainsi que son regard visiblement très énervé, elle eut peur, très peur.
Il avait sûrement compris qu'elle était malade lors de leur rencontre à l'hôpital.
Sarah priait intérieurement pour qu'il ne révèle rien à ses amies, pour qu'il ne leur révèle pas qu'elle mentait depuis le début, et brise ainsi ce qu'elle essaye de garder intact de sa vie, de sa vie sans la maladie.

- Sarah, je peux te parler, dit-il glacialement.

Cette phrase ôta un poids des épaules de Sarah.

- Bien sûr que tu peux lui parler Evan, dit une de ses amies en souriant jusqu'au oreilles.
- Seul à seul, rajouta Evan en étant toujours aussi froid et méprisant.

Les filles fixaient toutes Sarah, qui elle était incapable de faire le moindre mouvement, comme immobilisée par ses paroles débitées de cette façon, avec quelque chose qu'elle ne parvenait pas à identifier, comme proche de la haine, mais sans la détester elle, comme une colère sombre, et cette fois elle ne parvenait pas à identifier la raison de celle-ci, après tout, ils ne se connaissait même pas, il n'avait aucune raison de se mêler de sa vie.

Vivre Ou Mourir ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant