Chapitre Vingt-Et-Un.

41 2 0
                                    

Son reflet avait changé.

Ses joues s'étaient creusées, ses hanches aussi, ses cuisses étaient devenues aussi maigres que ses bras, ses os se reflétaient sous sa peau, on aurait dit qu'elle ne mangeait plus.
On aurait dit qu'elle ne dormait plus, ses yeux étaient bordés de grandes cernes aux couleurs violacées ainsi que bleutées, sa peau se faisait aussi pâle que ces vampires des romans d'ados, ses cheveux étaient devenus ternes et sans vie.

Son reflet avait changé.

Un léger choc provenant de sa porte de chambre, la fit sortir de cette analyse de son corps métamorphosé.

Tout en enfilla un long tee-shirt, Sarah autorisa l'inconnue à entrer qui se révéla être Nina.

- Tu es en avance.
- Pas du tout. Il nous reste trois heures pour te transformer en déesse.
- Transforme-moi en Cybèle* alors.
- Ton humour te tuera Sarah Himmer.
- Si ce n'est pas le cancer alors.
- Assez discuté, file à la douche. - Tu imite plutôt bien ma mère.
- Sarah...
- J'y vais.

L'eau coulait sur son corps recroquevillé dans un coin du bac, dégoulinant sur ses cheveux, ruisselant sur son visage, inondant chaque parcelle de sa peau, de la plus à la plus ample, à la plus insignifiante.
La température presque brûlante, répandait des traînés de chaleur dans sa chair, la laissant haletante sous cette douche fumante.
Sarah ne savait pas pourquoi, mais prendre une douche avait toujours était un moment d'échappatoire pour elle.
Elle était seule, physiquement comme mentalement, repliée sur ses pensées qui ne divaguait guère depuis quelques mois.

Cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer, cancer,...

Sa maladie la rongeait beaucoup plus qu'elle ne le montrait.
Elle avait peur, énormément peur.
Peur de mourir, peut de souffrir, peur de faire souffrir, et même peur de vivre.
Peur de mourir, de voir ce qu'il y a après, et s'il n'y avait rien.
Peur de souffrir énormément, à un point que ce souvenir serait le dernier dont elle se rappellerait, qu'elle verrais et ressentirait avant de fermer les yeux pour toujours et à jamais.
Peur de faire souffrir également, de briser des cœurs lors de son départ vers l'au-delà, surtout que vivante elle faisait déjà soufffrir les gens qu'elle aimait, elle n'imaginait même pas ce que ce serait lorsqu'elle serait morte.
Peur de vivre tellement, qu'elle ne pourrait plus se résigner à abandonner la vie, à se laisser mourir comme elle le faisait en refusant une chimiothérapie.

Encore une fois, Nina la sortit de ses pensées.

- Tu essaies de te noyer ou quoi ? Ça fait plus d'une heure que tu es sous la douche. Tu va finir par être en retard. Bouge-toi avant que je défonce la porte pour venir te chercher par la peau des fesses, cria t-elle à travers la porte.
- Tu ferais une excellente fasciste, tu le sais ça Nina.
- On me le dit souvent.
- Tu seras une maman tyrannique, j'en suis persuadée.
- Moi aussi.

Sarah lâcha un petit rire, tout en pesant qu'elle n'aurait pas la chance d'être mère.

Lorsqu'elle arriva dans sa chambre, elle vit une robe inconnue étalée sur son lit.
Elle était longue noir, très classe, avec un petit décolleté, les épaules dénudées et arrivait un peu en dessous du genou.
Cette robe était tout simplement merveilleuse.

- Essaye-la, au lieu de la fixer.

Sarah prit la délicatement dans ses mains.
Le tissu était léger et doux.

Elle observait maintenant son nouveau reflet dans le miroir.
Elle était à présent habillée et maquillée, enfin apprêtée pour sortir.
Elle ne se reconnaissant plus, se redécouvrant une nouvelle fois, comme quelques heures plus tôt, sauf que à ce moment elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle était un tant soi peu jolie.

- Tu es parfaite, lui dit Nina en souriant, toute fière de son œuvre.
- Je suis jolie, mais c'est la robe qui est parfaite.

------------------------------------------------------

Vingt-unième chapitre.
On voit les conséquences de la maladie sur le physique et le morale de Sarah.
A votre avis, piurqoi se prépare t-elle ainsi ?
Je voulais aussi m'excuser pour mon absence plutôt longue.
Bisous, Marie.

Vivre Ou Mourir ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant