Chapitre 2, on m'appelle Lew.

63 8 2
                                    

Bonne lecture !

J'immobilise mon geste alors que la voix d'un inconnu pénètre dans mes oreilles. Je ne sais pas pourquoi mais lorsque mon esprit saisit enfin le sens du mot, mes mains sont comme brûlées par le couteau et je le jette quelque part dans l'obscurité inquiétante de la pièce. J'étais persuadée que personne de viendrait. Mon père m'avait affirmé qu'aucun individu oserait se risquer dans un endroit pareil, je me croyais donc seule – ça ne change pas de d'habitude. La surprise doit probablement se lire sur mon visage car le garçon s'approche de moi en tendant la main, comme pour me réconforter.

Je lui lance un regard plein de mépris – c'est ma boîte secrète lorsque je suis réellement contrariée – et il stoppe net son mouvement. Il a l'air même carrément gêné car il se passe la main dans ses cheveux d'un noir corbeau. C'est Joyce qui m'a révélée ça dans un de nos moments calmes, ceux où j'essayais de ne rien casser : un gars est embarrassé dès qu'il se touche la nuque ou les cheveux. Merci du conseil.

Un silence de mort plane au-dessus de nous. Pendant un moment il semble vouloir dire quelque chose mais il s'est vite ravisé. Est-il l'un de ces garçon trop timides et ennuyeux ? Probablement. J'attends encore une minute pour que quelques chose arrive, n'importe quoi qui pourrait mettre un peu de piquant mais j'en conclu qu'il ne se passera rien.

Alors je descends de la table – manquant de trébucher – et je cherche mon couteau, bien déterminer à terminer ce que j'avais commencé. Je n'ai aucune idée de ce pourquoi je l'ai jeté alors que le but touchait à sa fin. Je le trouve enfin au fond de la pièce et le fourre dans ma poche avant d'emballer mes affaires. C'est alors que la voix surgit de nouveau :

— Qu'est-ce que tu fais ?

J'étouffe un ricanement.

Il se fiche de moi ou alors il est vraiment débile ? Qu'est-ce qu'une fille pourrait bien faire seule dans la nuit dans un vieux tas de béton accompagnée d'un couteau et d'un bouteille de vodka pure à s'en arracher les poumons ? Vraiment idiot. Je décide d'ignorer sa question et je m'avance vers la sortie. Je sens alors une main puissante me tirer en arrière, m'obligeant à lui faire face pour ne pas tomber sur le dos. J'essaye de me dégager mais c'est peine perdue. Il est bien trop fort. Beaucoup trop fort. Dans le noir j'arrive à distinguer les muscles saillants qui décorent son torse dénudé.

Pourquoi n'a-t-il pas de t-shirt ?

C'est la seule chose que mon subconscient arrive à dire au lieu de : qu'est-ce qu'il lui prend de me traiter comme ça ? Est-ce un fou dangereux ? Va-t-il me tuer ?

Cette dernière question me fait rire. L'inconnu fronce les sourcils visiblement mécontent et tire un peu plus fort sur mon avant-bras. Je pousse un gémissement plaintif.

Mais pour qui il se prend ?!

— Je t'aie posé une question, grogne-t-il.

Sa voix est beaucoup trop grave provoquant un frisson désagréable qui parcourt ma colonne vertébrale – dressant les poils de ma nuque au passage. Je n'aime pas du tout la façon avec laquelle il s'adresse à moi. La colère commence à bouillir mes veines.

— Et moi je t'ai ignoré, où est le problème ? je le défis en le regardant droit dans les yeux – enfin j'essaye car l'obscurité de plus en plus dense n'arrange pas grand chose.

Kill meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant