Bonne lecture.
Je sais tout sur toi, Kaelee...
Comment une simple phrase a-t-elle réussi à me bloquer la respiration ? Au vrai sens du terme. Je n'arrive plus à respirer. L'oxygène se fais rare dans mon organisme, mon pouls se fait de plus en plus faible mais lorsqu'il tape contre mes tempes j'ai l'impression de recevoir un marteau en pleine tête. Tout se fais plus petit ; la pièce a rétréci d'une bonne centaines de centimètres, l'espace entre lui et moi est également moins important qu'avant et tout commence à dangereusement tourner autour de moi. Mes pupilles se dilatent et je vois tout flou. Je tombe à terre et malgré le voile devant mes yeux je vois sa main qui s'approche de moi. À ce moment je n'ai qu'une envie : hurler à m'en déchirer les poumons. Si seulement ils voulaient bien fonctionner...
Je ne fais rien. Je n'essaye même pas de le taper, je sais que je n'ai plus la force de le faire. Je suis aussi molle qu'un légume et je déteste cette sensation. C'est horrible ! Je perçois comme un bourdonnement près de mon oreille mais je refuse de me laisser porter par ce bruit et le transformer en parole car je sais que ça vient de lui, c'est à cause de lui que je vais une crise de panique à la con. Et sa présence n'arrange rien du tout. Je tente désespérément de le repousser ; je dois être tellement ironique en ce moment.
Je sais tout sur toi. Je sais tout sur toi. Je sais tout sur toi. Je sais tout sur toi. Je sais tout sur toi. Je sais tout sur toi. Je sais tout sur toi. Je sais tout sur toi. Je sais tout sur toi. Je sais tout sur toi.
Cette putain de phrase n'arrête pas de tourner en boucle dans ma tête. Mais qui est-il ? Un espion ? Ou juste un mec amoureux de moi ? Bizarrement je crois plus le fait qu'il pourrait être un agent secret. Amoureux ? Jamais, pas d'une fille comme moi en tout cas. Personne ne s'intéresse à moi. Et c'est pas aujourd'hui que ça va changer. J'ai tellement pas confiance en moi, que c'en est pathétique. Mais comment le pourrais-je dans un monde cruel comme celui-ci. Il est si intimidant. Où dois-je trouver de la place pour la confiance. Déjà il faudrait que j'en trouve une pour moi...
Je sens de puissant bras me soulever. C'est peut-être mon imagination qui me joue des tours ou alors la mort est enfin venue me voir. C'est pas si horrible que ça, en fait. C'est presque agréable de se faire porter par la mort. J'ai toujours cru qu'il fallait faire un long chemin seul avant de trouver la paix. C'est facile quand on y pense. Je ferme les yeux et ne lutte plus. J'accueille la mort d'un sourire. Le premier depuis...depuis la mort de mon père. Mais soudain je reviens à la triste réalité, réveillé par une gifle monumentale. Et là, c'est au sens propre. Je cligne au moins mille fois des paupières avant de les ouvrir entièrement et de choper l'auteur de cette claque.
Je trouve le garçon insupportable, assis trop près de mon corps, le regard inquiet rivé sur moi. Ou du moins la chose suffocante qui a pris possession de mon corps. Je me rends soudain compte que je transpire comme un porc qui a couru un marathon. J'essaye de me cacher en entourant mes jambes de mes bras. Je ne sais pas pourquoi je suis si gênée en ça présence.
Pourquoi je ne ressens pas une autre émotion ?
C'est sûrement parce que c'est la première personne dans ce monde qui m'a vu faire une crise de panique ou alors parce que c'est le seul à m'avoir aidé à revenir du royaume des morts. Dans les deux cas je suis extrêmement mal à l'aise. Maintenant que j'ai repris les esprits et la possession de mon corps, pourquoi je ne m'enfuis pas ? Je devrais pourtant. Oui, je dois fuir cet espèce de grand fou qui m'a cloué chez lui. Il m'a rassurée en disant que j'étais totalement libre de partir mais est-ce le cas ?
Je le vois tenter une autre approche et c'est là que je me réveille, que je me réveille vraiment. Je saute sur mes deux pieds, regarde de part et d'autre puis m'enfuis en essayant de courir aussi vite que mes jambes engourdies me le permettent. Mais exactement comme la veille, je me sens tirée en arrière sauf que là il me cloue carrément au sol. Je me retrouve sur le dos - le froid du carrelage est abominable - et lui au dessus de moi à califourchon. J'essaye tant bien que mal de me dégager mais il est trop lourd et moi bien trop fatiguée pour lutter.

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Kill me
RomanceC'est seulement quand on a trouvé la raison de mourir que l'on oublie celle de vivre. La vie n'a jamais été qu'un lourd fardeau selon Kaelee. La seule personne qui comptait à ces yeux étant morte, l'héroïne de ce roman décide de la rejoindre dans l...