Chapitre 10, the truth

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BONNE LECTURE !

"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire."

Albert Einstein

Comment dire ? Toutes mes certitudes en ce qui concerne le monde et son histoire viennent de s'écrouler dès l'instant où cet homme a baissé sa capuche afin de me révéler son vrai visage.

Un visage inhumain.

J'étouffe tant bien que mal le hurlement qui essaie à tout prix de sortir de ma gorge ; je place ma main devant ma bouche. L'expression que je dois afficher est probablement aussi terrifiante que la créature qui se trouve devant mes yeux.

Mais qu'est-ce que c'est ? Suis-je en train de rêver ? Si oui, ça fait un bout de temps que je dors. Il serait temps de me réveiller.

J'autorise avec méfiance le calme prendre du territoire sur mon angoisse afin d'étudier les traits de cet être. Ses yeux ont en effet une couleur rare, qu'adoptent seulement les albinos. Mais ce violet n'est pas banal, bien au contraire, il a plutôt tendance à tirer sur le lilas. Son nez est fin, ainsi que son profil. Il a une mâchoire assez carré, quoique discrète. Sa peau aborde une pâleur inquiétante, et ses cheveux, très long - même trop pour un homme -, imitent cette dernière. Bon, jusque-là vous me direz que ce n'est que simple albinos qui se prend pour un hippie.

Cependant, est-ce que vous avez déjà eu l'occasion de croiser un humain qui porte des écailles bleu-vertes sur des parties de sa physionomie ? Et, qui plus est, a des oreilles extrêmement pointues ?

Ne me répondez pas ; je connais déjà la réponse.

Je n'arrête pas de le fixer. Je suis perturbée. J'essaie de comprendre pourquoi ces écaillures figurent sur son corps et pourquoi je ne me suis pas encore évanouie ou en train de hurler comme un psychopathe enfermé dans sa cellule.

— Arrête de me fixer, c'est désagréable.

Sa voix interrompt les multiples questions qui ont eu le temps d'assiéger mon cerveau. Je détourne mon regard.

— Excuse-moi... Ce sont ces croûtes qui...

— Je sais. J'ai compris. Écoute, si tu veux saisir ce qui t'arrive, il va falloir que tu arrêtes de me dévisager comme si j'étais un monstre. Je ne suis pas ton ennemi, d'accord ?

— Oui, mais...

— Non ! me coupe-t-il.  Ne dis plus rien. Je n'ai pas beaucoup de temps pour t'expliquer en détails ce que tu veux entendre ; je vais devoir être bref mais direct. Mais pour que ça fonctionne, il faut que tu cesse de trouver des réponses par toi même.

— Qu'est-ce que je dois faire alors ? je demande sans pourvoir m'en empêcher.

— Cesse de poser des questions inutiles et écoute, répond-t-il en instant sur le dernier mot.

L'envie de répliquer me saisit violemment et je me mords méchamment la langue. Concentre-toi ! J'inspire un bon coup et attends patiemment qu'il daigne enfin m'apprendre ce qui se passe dans le monde. Même si ce dernier a toujours été mon ennemi juré, je peine à croire qu'il est réellement peuplé de ça.

Kill meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant