Chapitre 3 : On se croise au détour des hasards.

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Les lèvres d'un garçon by Valdermore
Books » Harry Potter Rated: M, French, Drama & Romance, [Harry P., Tom R. Jr.] Ginny W., Words: 50k+, Favs: 122, Follows: 122, Published: Sep 6, 2011 Updated: Jun 17, 2015
  170 Chapter 3: On se croise au détour des hasards
NDLR : La suite légèrement en avance, à partir de demain je n'aurais pas internet jusqu'à vendredi (les joies du déménagement youhou!).

CElise et Stromtrooper2 : Ginny ne sera pas victime d'un lynchage public, du calme rangez les hallebardes aiguisées ^^ Je sais qu'elle est dans la première partie de l'histoire un personnage pénible mais elle a aussi des côtés humains. J'ai l'impression d'avoir créé une piñata x)

CHAPITRE 3 :

Le mardi fut morne. Ginny s'activa jusqu'à une heure avancée de la matinée, avant de partir en courses. Harry, lui, ne fit pas grand-chose. Vers quatre heures il prit enfin sa douche et s'habilla, puis partit se promener un peu dans les bois. Il longea un moment la rivière, et s'aventura hors des sentiers. Il avait son petit coin favori où de grands rochers s'élevaient couverts de mousse. Il s'assit dans la bruyère, laissant sa tête se renverser en arrière contre cet épais tapis de verdure. Quand Ginny et lui n'avaient que dix-huit ans, l'été il venait ici cueillir des fleurs des champs pour lui laisser sous sa fenêtre chaque jour. Quand l'automne approcha et qu'il n'y eût plus de fleurs il lui laissa des lettres. A l'époque elle avait seize ans et elle attirait déjà beaucoup les garçons. Quand Harry lui avoua enfin ses sentiments et qu'ils firent l'amour quelques semaines plus tard, il comprit qu'elle n'était plus vierge. Il n'était pas son premier, et aujourd'hui il commençait doucement à entrevoir qu'il ne serait pas le dernier.

Il n'y avait pas lieu pour le moment de se séparer ou même de divorcer, mais il sentait que leur relation devenait trop platonique pour pouvoir perdurer. Cependant même si rompre le mariage n'était pas au goût du jour, il allait falloir avouer à Ginny qu'il ne tenait pas à adopter. Pour dire vrai il n'avait jamais vraiment voulu avoir un enfant. Il se sentait trop jeune, trop incertain dans ses décisions pour pouvoir l'élever. Sa femme pensait que la venue d'un bébé balayerait leurs problèmes, mais Harry savait qu'au fond ce n'était qu'un leurre. Elle ne voulait pas reconnaître que leur couple n'était pas promis à un avenir, que leur mariage n'avait été qu'un leurre également. Tout ça pour ne pas admettre qu'en effet ils n'auraient pas dû être ensemble. Tout ça parce que Ronald les attendait au tournant et que chacun des trois, dans leurs petits rôles prédéfinis, le savait. Il y avait une partition à jouer, mais c'était à Harry que revenait la tâche pesante d'introduire une première fausse note.

Petit à petit le soleil déclina et l'air printanier se rafraîchit un peu. Pourtant il resta encore une bonne heure, attendant de voir la lune briller entre les branches des arbres. Il pensa à Luna qui les avaient tant fait rire un été alors qu'ils étaient tous réunis autour d'un feu dans le jardin des Weasley. Fred et George, les jumeaux, avaient fait grillé des marshmallows. Mrs Weasley accrochait une guirlande de lampions avec Neville. Mr Weasley essayait de mettre sur pied une tente. Et Ronald riait, la main sur l'épaule d'une jeune homme brun. Sur son épaule.

Harry eut tellement mal ce soir-là, qu'il ne put pas pleurer. Il ressentait une telle amertume que son corps lui-même devenait dur comme de la roche, incapable de laisser éclater sa peine alors même qu'il était dans la plus stricte intimité. Quand il rentra à onze heures du soir passées, Ginny comprit qu'il était inutile de lui demander où il était allé, et ce qu'il avait fait. Elle lui laissa un mot sur la table de séjour pour lui dire qu'elle rendait visite à ses parents et comptait y rester quelques jours.

Il passa la soirée devant les mini autobiographies qu'il avait demandé aux élèves d'écrire dans la dernière demi-heure du cours, un verre de bourbon en guise de compagnie. La feuille sur laquelle il s'arrêta plus longuement fut celle de Tom. Une écriture soignée, légèrement alambiquée. Aucune faute d'orthographe ou de syntaxe. Et il n'avait pas livré un seul mot sur lui-même. Au lieu de l'exercice proposé il avait disserté sur l'inanité des notions de famille et de charité. Cependant sa verve, bien que tranchante, restait courtoise. On aurait dit un jeune aristocratique gonflé par l'importance de ses idéaux. Sauf qu'il était orphelin. Depuis quand au juste ? De plus d'après ce que Harry avait compris il y avaient quelques rares exceptions, des élèves qui résidaient à l'orphelinat pour raison d'asile politique et dont les parents avaient du rester dans le pays d'origine. Peut-être Tom en faisait-il partie ? En même temps pourquoi une telle haine envers les parents adoptifs ? Était-ce de la peur déguisée ? La peur de devoir quitter l'endroit où il avait peut-être toujours vécu ?

Les lèvres d'un garçon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant