Chapitre 2: On prend le thé avec civilité.

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Lundi. Foutu lundi de merde!

Pourquoi avait-il accepté cette foutu idée de merde! Pourquoi se résignait-il toujours à faire comme Ginny l'entendait ? Et pourquoi avait-il fallu que le directeur se range à l'avis de sa femme ? Il aurait fait comme si de rien n'était, et on en aurait plus reparlé. Mais voilà que vieil homme lui proposait de débuter sa carrière de pseudo professeur dans l'école de l'orphelinat... Évidemment il ne pouvait pas refuser. Dans cinq minutes il allait arriver. Ginny tenait à le conduire personnellement, pour qu'il n'ai pas d'accident à cause du stress! Elle le prenait pour un handicapé moteur ou quoi! Toujours est-il qu'il arrivait aux portes de l'Enfer. A priori il était prêt. A priori.

Mais est-on vraiment prêt à affronter une classe de terminale lors de son premier jour ? Non. Définitivement non. Surtout quand on sait qu'un jeune homme plus ou moins inconnu risque de faire des... «remarques pertinentes», dixit Albus Dumbledore. Merde. Merde. Merde! Et Ginny qui ne cessait de lui jeter des coups d'œil! Si seulement il pouvait s'enfuir... Évidemment le directeur l'attendait pile devant l'entrée. Aucune issue de secours en vue. Journée de merde. Vie de merde.

«Bonjour Harry! Vous permettez que je vous appelle Harry ?

-Oui, oui. Tant qu'on y est vous n'avez qu'à me tutoyer.»

Se fut dit plus méchamment qu'initialement prévu, et devant son expression interloquée, il ne put s'empêcher de se justifier.

«Excusez-moi, le stress...»

Le directeur fit un signe de la main pour signifier un vague «peu importe» et l'enjoignit à le suivre. Là Harry ne pouvait plus reculer. Il lui jeta un rapide «bon courage» et se volatilisa en quelques enjambées. Harry entra, et fut surpris par le silence de plomb qui s'installa. Il ne sut dire si c'était de bonne ou de mauvaise augure.

«Bonjour. Je m'appelle Harry Potter, et je suis écrivain. A ce qu'il paraît je dois vous faire une sorte de cours sur le métier d'écrivain, mais étant loin de prétendre professer quoi que ce soit vous n'avez qu'à m'appeler Harry.»

Il s'étonna de voir quelques sourires, et de sentir l'atmosphère se détendre. Apparemment son entrée en matière n'était pas si catastrophique.

«Bien, pour commencer vous pourriez me dire quels genres littéraires vous attirent le plus, vos auteurs préférés, ce qui vous passe par la tête.»

Une main levée! Fin du silence le plus angoissant de sa vie bien qu'il n'ait probablement duré que trente secondes en tout et pour tout.

«J'ai lu récemment Le rouge et le noir de Stendhal, Le deuxième sexe et Les mandarins de Simone de Beauvoir, Nouvelles de Londres de Doris Lessing, Orgueil et préjugés de Jane Austen, Le mariage du ciel et de l'Enfer de William Blake, et Madame de Pompadour de Nancy Mitford.»

Dumbledore aurait-il omis de lui dire qu'il lui avait attribué une classe de petits génies ? Harry resta perplexe pendant un moment avant de se rendre compte qu'elle se sentait gênée et rougissait comme une tomate.

«Eh bien... c'est une impressionnante liste de lectures. Quand tu dis que tu as lu tout ces ouvrages récemment, c'est à dire ?

-Euh... ces deux dernières semaines.

-Et lequel est ton préféré ?

-Hum... Les mandarins.

-Bien, et quel est ton prénom ?

-Hermione Granger.

-Et donc tu as lu tous ces livres uniquement pour tes loisirs Hermione ?

-Oui, plus La cantatrice chauve pour la littérature comparée, et Roméo et Juliette pour le cours de littérature anglaise du XVIIe.

Les lèvres d'un garçon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant