30 - Loïc

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Nous étions arrivés avant elles sur la plage. On avait convenu de se rejoindre près du poste de surveillance des sauveteurs avant de s'éloigner pour être plus au calme. Étienne surveillait son portable et moi aussi, mais moins assidûment.

Quelques minutes plus tard, alors que nous évitions le regard des promeneurs, elles arrivèrent.

- Nous voilà ! Pas de soucis pour s'échapper, demanda Karine.

- Facile. On est passés par la fenêtre. Le retour s'annonce plus sportif.

Elles rirent. On emboîta le pas. Karine vint se placer à côté de moi et Étienne vint coller Anaïs. Les chaussures à la main, nous marchions sur la plage. Karine dénoua ses cheveux et m'envoya un peu de son parfum en plein visage. Pas désagréable. De la Vanille, probablement.

- Et toi, tu as eu aucun mal à sortir ?

- Ma sœur parlait avec son mec, ajouta Karine. J'en ai profité pour me sauver sans avoir à la payer, cette fois.

- La payer ?

- Pour qu'elle se taise ! Tu es enfant unique, ça se voit !

Elle trébucha dans le sable et s'appuya sur moi. Moment de silence. De gêne dans le groupe. Que je finis par dissiper.

- Et si nous nous installions là ?

Le groupe approuva. Nous dépliâmes les serviettes de bain et sortirent les bières. Comment nous avions fait pour les emporter sans faire de bruit ? Dans les serviettes de bain, bien sûr! Le plus dur avait été de les emballer ! On trinquait. Sortir comme ça à une heure du matin, ça peut faire rigolo, mais le prodige était de sortir sans se faire prendre et de rentrer sans se faire prendre. La première partie étant assurée, autant s'amuser.

Étienne sortit un jeu de cartes et nous sortit un jeu dont lui seul connaît les règles. En résumé, c'était presque « tu perds, tu bois, tu gagnes tu bois. » Si les filles suivaient, je suivrai. Ce qu'elles firent.

Au bout de deux bières, j'étais pas au top de ma forme. D'après ce que je voyais, Anaïs non plus. Les deux autres avaient une astuce ou avait plus l'habitude. Puis Karine lança :

- Je crois que si on veut aller se baigner tous, c'est le moment ou jamais. Après j'ai peur qu'on en perde un ou deux...

Son regard se posa sur moi. Comme un défi. J'ôtais alors mon T-shirt et me levais. En deux fois. Je vis les autres se découvrir et Étienne dire :

- Le dernier à l'eau enlève son maillot !

Aussitôt, ce fut la débandade sur la plage et la course pour ne pas faire sauter le maillot. Je trébuchais et Anaïs fit de même. Elle appela Étienne pendant que je me relevais aussi et me fit un clin d'œil. Je souris et je repartis en direction de l'eau rejoindra Karine qui y était jusqu'à la taille.

Une fois dans l'eau, je me retournais vers la plage. Étienne aidait Anaïs à se relever et quand elle fut debout, le poussa sur le sable et nous rejoignit, hilares. Le plus rapide fut finalement le dernier. Et de bonne guerre, il s'exécuta, sous les rires de tout le groupe, laissant son maillot sur la plage et se baignant avec nous.

A chaque fois que je regardais Karine, quand Étienne tournait autour d'Anaïs, qui refusait de l'approcher puisqu'il était nu, et c'est-à-dire en permanence, elle me regardait ou me souriait. Si je n'étais pas parano, je penserai qu'elle me drague. À la lumière de la Lune et des étoiles, je devais bien avouer qu'elle dégageait quelque chose de particulier. Ou était-ce l'alcool ? J'en savais trop rien. Mais quand Anaïs proposa de sortir, on la suivit. Étienne se rhabilla et après s'être séchés, Karine me demanda :

- Écoute, j'ai envie de faire pipi, ça te dérangerait de m'accompagner un peu plus loin ? J'ai un peu peur de me faire surprendre.

- Euh, d'accord. Je mets mon T-Shirt et on y va.

J'avais vraiment pas envie de laisser les deux autres tous seuls. Mais je la suivis un peu plus loin dans les dunes.

- Tu surveilles, hein ?

- Ouais, t'inquiète.

En même temps, entre la bière et la nuit quasi complète, j'étais même pas sûr de savoir d'où on venait. Mais Karine finit par me rejoindre et on alla retrouver les autres. Une fois sur la plage, je me figeais, car mon pire cauchemar de garçon alcoolisé se réalisait: Anaïs et Étienne s'embrassaient.


Coup de théâtre! Karine avait-elle imaginé ça ou Anaïs se débrouille très mal?


Amours d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant