Amours d'été

66 - Coralie

Quand je rentrais, j'avais déjà mon idée en tête. J'allais l'éblouir, oui, mais pas de la façon qu'il imaginait ! Il était joueur, moi aussi ! Une fois à la maison, je tombais sur Roxanne.

– Aly ! Alors, ces vacances ?

– Ne m'appelle pas Aly ! C'est Coralie !

– Ton frère...

– Oui, mais c'est mon frère.

– Ok... Tu fais quoi ce soir ?

– Je vais faire un poker déshabilleur avec trois hommes mariés. Et toi ? L'intégrale du Kamasutra en trois volumes avec Alex ?

– Pour le Kamasutra, tu m'as l'air plus partie pour l'achever avant moi.

Voilà, c'était le ton de nos discussions avec Roxanne. Et franchement, je me demandais encore pourquoi je prenais la peine de lui adresser la parole. Sûrement parce que mon imbécile de frère était très amoureux d'elle et qu'elle le rendait heureux. Et vu l'état de mon autre frère,c'était mieux que rien. Je pris donc sur moi et je tournais les talons, sans répondre, lui laissant ses illusions. Comment mon frère pouvait sortir avec une pétasse pareille ? Je ne sais plus qui avait ouvert les hostilités, mais ça durait depuis toujours.

J'essaie de me la sortir de la tête afin de choisir ma tenue pour la soirée. Une belle robe rouge. Que j'avais amené pour attirer un mec dans mes filets ! Et c'est exactement ce à quoi elle allait servir ce soir. Enfin, tout à l'heure. Je filais alors sous la douche, afin de me préparer pour mon rencart.

Rencart. Ça faisait drôle de se dire que j'avais un rencart. En me regardant dans la glace, en me séchant les cheveux, je me demandais ce qu'il me trouvait. Taille moyenne,yeux classique, corpulence moyenne... j'étais aussi loin d'être une Nathalie Portman que de traverser l'univers à pied !

En soupirant, je m'habillais. Une fois mon ravalement de façade terminé, mes cheveux lissés, je mis mes talons. Et pris mon sac à main. J'étais enfin prête.

– Wahou, petite sœur, tu as sorti le grand jeu, déclara Matt qui passait par là.

– Tu me trouves comment ?

– A tomber par terre. Tu es magnifique, Aly.

Venant de lui, ça me touchait particulièrement. J'avais toujours eu une affinité plus forte avec lui.

– Il y a un garçon là-dessous ?

– Évidemment.

– Tu fais attention ?

– On vient de se rencontrer, ne t'en fais pas. Il est très respectueux avec moi. Et puis sinon, il le sait pas encore, mais j'ai pris des cours de défense, rappelle-toi.

– Exact ! Bonne soirée.

– Tu devrais sortir un peu, qui sait ?

– Nan, t'en fais pas, je vais bouquiner devant la télé.

Je hochai la tête, pas du tout convaincue. Et je rejoignis Étienne au point de rendez-vous. Il était déjà là.

– Alors ?

– Je suis ébloui, en effet, dit-il en me regardant.

– Hé !

Il leva la tête et je lui envoyai le flash de mon appareil photo dans les yeux.

– Maintenant, tu es réellement ébloui !

– Ouh, attends, toi, tu vas voir !