19 - Étienne

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   - J'ai passé une soirée magnifique avec toi. Merci aussi. Il ne manque qu'une chose pour que ça soit parfait.

   J'attendais à ce qu'elle se penche vers moi et m'embrasse. Il n'en fut rien. Elle se pencha vers moi pour me serrer dans ses bras et partir sans que j'ai le temps d'en placer une.

   Un instant stupéfait et plutôt vexé, je pris le chemin du retour. Décidément, j'avais jamais réellement compris comment fonctionnait le raisonnement d'une femme, mais celle-là était quand même hors norme. Tous les voyants étaient au vert, vraiment tous : contacts visuels prolongés, ok, contacts physiques, ok, discussions de tout et de rien, rapprochements ok... et au final, que dalle. Rien. Le néant. Bon, pas tout à fait mais bon sang même pas un petit baiser. Ça n'engageait à rien, un baiser !

   De toute façon, il était grand temps que je rentre. Quelle ne fut pas ma surprise de voir Claire dans le salon en train de regarder la télé. Au regard qu'elle me jeta, je compris qu'il valait mieux pas que je pose de questions. Du coup, j'en oubliais un peu Anaïs pour monter voir mon pote.

   - C'est quoi le délire ?

   - De quoi tu parles ?

   - Claire.

   - Ah. Ben, on a rompu.

   - Pardon ?

  - On a rompu.

   - Nan, mais ça d'accord. Déjà, c'est pas cool, parce que j'y suis pour rien, et ensuite, pourquoi ?

   - Elle est jalouse. Elle croit que je suis croc d'une autre.

   - Oh.

   - Et toi, avec Anaïs, ça s'est bien passé ? On vous a aperçu de loin.

   - Hein ? Oh oui, nickel.

   - T'as conclu ?

   - Si par un bon baiser bien de chez nous, tu veux dire conclure, mentis-je, alors oui.

   Pourquoi je mentais à mon meilleur ami, cela restait un mystère.

   - Cool. Au moins un qui a conclu.

   - Tu veux dire que... ?

   - Qu'elle était prête à franchir le pas avec moi ? Oui. Mais j'ai merdé. J'ai eu un blocage.

   Il ne me disait pas tout et ça m'intriguait, du coup. Il me raconta le début de soirée, et éluda le blocage. Il me parla de la nausée, de sa presque crise de panique, de la balade, qu'il ne comprenait pas pourquoi. Je fus honnête avec lui.

   - Je pense qu'il y a un truc que tu assumes pas. Et tant que tu le feras pas, ça te bouffera. Mais, un conseil, si tu veux pas que Claire se casse, faut que t'ailles lui causer maintenant. Parce que là, je pense que demain matin, elle est barrée.

   J'avais dit ça, sachant très bien que Claire n'était pas le nœud du problème et que par conséquent, le problème venait d'Anaïs ou de Karine. Je penchais vers Karine qui avait plus parlé avec lui qu'Anaïs, vu qu'ils ne s'étaient dit que quelques mots à ma connaissance. Je ne serais jamais douté que les rousses l'attiraient. Il en faut pour tous les goûts. J'éteignis les lumières et envoyait un message de bonne nuit à ma future chère et tendre :

   - Bonne nuit, belle princesse, fais de beaux rêves, il me tarde d'être à demain pour te voir.

   La réponse ne se fit pas attendre.

   - Merci encore pour la soirée. Bonne nuit à toi aussi. Pour demain, je ne sais pas si on pourra se voir, ma mère veut qu'on passe la journée entre filles avec Karine. Je te tiens au courant si j'arrive à me libérer.

   - Ça marche. Je t'embrasse.

   - Bises.

On avait connu plus encourageant comme message. Mais le combat continuait !



Étienne qui ment à son ami, Loïc complètement pommé... ça se complique !

Amours d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant