49 - Étienne

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   - Allez, Karine, on va s'amuser !

   - Ok, je vous suis ! Mais surtout pour te surveiller, jeune fille.

   - On rejoint un groupe, qui y est déjà.

   - De combien, demanda Karine.

   - Quatre ou cinq, vous en faites pas.

   - Moi, c'est Amélie, déclara la blonde, et ma copine ici, c'est Lucie.

   - Lucie ? Comme celle d'Obispo, demandais-je à la jolie brune, taquin.

   - Oui, on me l'a déjà faite, celle-là.

   - Trop tentant, désolé, répliquais-je, pas du tout désolé.

   - Et elle est loin, cette... propriété ?

   - Quelques centaines de mètres. On est à cinq ou six minutes de marche. On y va ?

   Notre petit groupe s'esquiva par le jardin attenant à la petite fête. Les uns après les autres, pour ne pas éveiller les soupçons.

   Sur la route, nous nous mêlâmes. Les groupes se mélangèrent. Je rejoignis Lucie un peu en arrière et me mis à sa hauteur.

   - Si tu me cites encore Obispo, tu ne seras plus en capacité de chanter ténor, mais uniquement castra. C'est clair ? Si je tarde, c'est que j'ai une cheville en vrac.

   - Juste une citation ? Non, c'est bon, je me tais ! Alors, tu viens d'où ?

   - Badaroux, à quelques kilomètres de Mende.

   - De ?

   - Mende, dans la Creuse !

   - Connais pas, désolé.

   - Personne ne connaît, je ne t'en veux pas.

   - Ça fait longtemps que vous êtes là, toutes les deux ?

   - Quelques jours, oui. Et toi ?

   - Pareil, on est arrivé ce week-end.

   - La rouquine, c'est ta copine ?

   - Quoi ? Non, pas du tout !

   - Super.

   Je la vis alors galoper en boitant, ce qui était plutôt grotesque. Elle se mit à hauteur de Karine et passa la main dans ses cheveux. Je perdis un instant le rythme, j'avais compris : c'était pas pour savoir si moi, j'étais célibataire, mais ma pote. Autant, il m'était arrivé de me faire rembarrer par des filles, autant ne pas voir qu'elle préférait les filles, c'était une première.

   Discrètement, je me mis au niveau des autres quand Amélie me sourit.

   - Alors ?

   - J'ai essayé Obispo, mais le génie des années 90 ne fait plus recettes !

   - Tu avais le droit d'essayer mais tu n'avais aucune chance.

   - Je sais. Ce qui me fascine chez ta pote, c'est que rien ne laisse présager qu'elle est gay.

   - Ma meilleure amie a toujours été douée pour cacher ce qu'elle ressentait réellement...

   - Parle-moi de toi. Un petit ami perdu quelque part ?

   - Il est bien perdu, alors ! T'as rien trouvé de plus... subtil pour me demander si j'étais dispo ?

   - C'était la première partie. La seconde était de savoir si tu étais avec Lucie.

   - Ah oui, quand même. Et qu'est-ce que te dit que je vais te répondre ?

   - Mon regard hypnotique et mon charme ravageur ?

   - Raté ! On arrive !

   La maison était naturellement entourée de grilles et elles nous guidèrent vers l'arrière. Il y avait un portillon et deux garçons nous ouvrirent.

   - C'est par là !

Une petite surprise à l'intérieur?? La suite au prochain épisode!

Amours d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant