Elle était devant moi, sur un fauteuil en cuir marron et ancien, avec des rebords en ferrailles recouvert eux aussi de cuir. Je ne savais pas quoi lui dire, ni par quoi commencer ; c'est vrai cela faisait plus de six ans maintenant que je ne l'avais pas vu, qu'elle était partie. Elle m'avait manqué pendant toutes ces années, parfois le soir, au moment où je m'endormais, elle faisait une brève apparition dans mes rêves, puis elles avaient cessé de le faire. J'avais finis par oublier ce qu'elle était, j'en avais oublié certains de mes souvenirs avec elle, j'avais oublié, tout simplement que l'on oublie un prénom, une présence de quelqu'un que l'on a aimé. Aujourd'hui elle était là, et finalement je repensais à ce que Laure m'avait dit un jour à Londres, est que je serais exactement ce que je ressentirai en la voyant, et je le savais. Je ne lui en voulais pas d'être partie, elle n'a pas été une mère parfaite, mais personne n'est parfait. Elle n'était pas souvent là et ce même lorsqu'elle était là, mais c'était sa façon de m'aimer, silencieuse, comme un scintillement en pleine nuit qui illumine les alentours et que même si l'on en s'éloigne, on se rappelle qu'il était là, quelque part, près de nous, ici.
Je lui disais que j'étais venue avec Laure pour elle, et que je comprenais, je veux dire que je connaissais en partie une histoire caché depuis trop longtemps. Je connaissais l'histoire de Jack, d'Anita, de Joyce, et de son histoire. Mon histoire. Elle commençait par rassembler ses forces, on pouvait voir ses traits de son visage se tirée à la façon dont on tend un fil prêt à craquer. Elle était partie au départ car elle n'avait pas supporté d'abandonner sa vie d'avant, son combat contre toutes ses personnes bannissant l'humanité. Elle était partie aussi à cause de mon père, car voir quelqu'un se détruire à coup de verre vidé peut nous détruire aussi, et ce aussi lentement qu'un feu qui se consume, vaillant. Elle était donc revenue sur ses terres d'origine, en Afrique du Sud, vivre dans maison à la façade bleue et continuer à essayer de lutter. Elle était toute seule, elle aidait des enfants en leur faisant des cours dans une école enfoncée dans le sable, à quelque heure d'ici. En continuant ceci, elle avait créé une association qui permettait de récolter des biens, un peu d'argent parfois et encore plus rarement de la nourriture pour aider tous ces enfants dans le besoin, qui ne se faisait plus massacrer ou tué, mais était victime d'une vie de réprimande et d'injustice à cause de l'endroit d'où il venait. Nous lui disions ce que nous avions fait, nous aussi à Soweto. Je lui avais dit que nous venions de commencé mais que déjà, Jo avait recruté un petit groupe et que nous distribuions des tracts ce qui permettrai de ressembler le plus grand nombre et de pouvoir faire face. Elle nous regardait comme ravit d'entendre cela, comme une aide envoyé attendue depuis trop longtemps déjà, mais qui était là dorénavant. Il y avait toujours quelque chose que je ne savais pas, comment avait-elle fait pour travailler pour le MI6, ce n'est pas donné à tout le monde lui dit-je. Au départ, elle était venue travailler en tant que professeur dans laquelle elle était attendue et devait enseigner l'anglais. Au bout de quelque temps elle trouvait inconcevable la façon dont les enfants noirs était si différemment et mal traité par rapport aux autres. Elles s'étaient réunies avec d'autres professeurs et ils avaient créé une sorte de petite organisation avec l'aide de Phil. Puis un jour ils ont pris de l'ampleur car ils avaient réussi à alerté des journalistes occidentaux et le gouvernement anglais est rentré en contact avec eux puis de fil en aiguille vous comprendrez l'histoire jusqu'à maintenant nous avait-elle dit sur un ton dérisoire, comme une mauvaise fin, presque accablante. Mais aujourd'hui il était possible de tout recommencer, de faire mieux qu'avant, d'être meilleur, rien qu'une fois de plus. Ma mère était restée là, et je constatais finalement qu'il était plus tard ce que je pensais. Nous avions décidé, ce soir-là de sortir en ville pour manger, tous les trois, et pour la première fois j'y allais avec ma mère. Les premières fois sont toujours importantes lorsqu'elles se font avec les personnes que l'on aime, et la simplicité ensuite y fait partie intégrante. Le restaurent était placé dans une petite rue, aux détours d'un carrefour vivant, je m'en rappel très bien car c'était un rond-point avec de nombreux commerçants tenant leur petits stand et vendant toute sorte de produits, de la nourriture même et certain vendaient même des bijoux fait mains. J'avais décidé plus tard dans la soirée d'aller acheter un bracelet tissée et de trois couleurs, du blanc, du bleu et du violet. Je l'avais offert à Laure le soir lorsque nous étions partis nous promener dans la ville dormante. Elle l'avait adorée et je le lui avais attaché, tout doucement et j'avais eu du mal au départ car il était compliqué de faire un nœud à l'ombre de ces réverbères donnant peu de lumière. Cela lui allait bien, ce petit bout tissu coloré sur son poignet beige et doux, sonnait une union imperceptible. Ce bracelet était quelque chose de simple il est vrai mais le sourire qu'elle avait eu à ce moment lorsque je l'avais sortis de ma poche était tout juste magnifique. Qu'importe ce que nous offrons, il est toujours bienvenu lorsqu'il est donné avec amour. Revenons à notre restaurent ; c'était un endroit lumineux avec de nombreuses table, et je m'en rappel nous nous entendions à peine de ce brouhaha si chaleureux. Nous avions beaucoup rigolé et c'était des souvenirs que je m'étais fait, construit et surtout vécu à la chaleur des lumières grisonnante suspendu par un fil du plafond gris. Je ne m'en rappel plus trop ce que j'avais commandé ce soir-là, mais il était très épicée et colorées, et je n'avais pas pu le finir. Je n'aimais pas tellement manger épicée et mes origines culinaires ne devait sûrement pas venir d'ici pensai-je. La soirée avait été des plus agréables et nous étions rentrée un peu plus tard que ma mère qui était fatiguée, et avait préféré rentré dans sa maison bleu. L'air était frais ici, il était différent des autres. Une sorte de vent chaud, mêlé à des parfums inconnus, venant des arbres, des couleurs, des personnes, de partout et s'en était une combinaison parfaite. Nous marchions main dans la main avec Laure, et nos pas battait le rythme ensemble, comme liée entre eux, dérapant parfois ou trop lentement par d'autres. Laure, chantonnait, fébrilement et le souffle de sa voix se perdait presque aussitôt dans la chaleur tombante mais je pouvais l'entendre. C'était my funny valentine. La voix de Laure était divine, gracieuse comme dansant sur les paroles, sa langue faisait mouvoir son accent presque anglais et je pouvais entendre, tout doucement, tel qu'on entend un oiseau de loin, en pleine forêt, le son faisait lui aussi danser les arbres remuant leur branches noirs.
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Living Memory
RomanceIl se redressa de son dos courbé, me regarda de ses yeux brillants, et me souris, enfin ce n'était pas le grand sourire où l'on distingue toute les dents et qui remonte à la moitié du visage, mais juste le sourire qui signifie merci. Il se raclait l...