Chapitre 10

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Nous étions donc restés là, près du lac, profitant de notre dernière nuit en Afrique du Sud. Ces nuits tièdes et chaude allait me manquer, le sable de couleur rouge et orangée n'allait rester seulement que dans mes souvenirs de ces semaines passées loin de chez moi. Mais ce pays m'avait finalement appris plein de choses, il faisait partie de mon origine en tout cas d'une certaine façon. Juste avant de partir le lendemain, j'étais allez dire en revoir avec Laure à Rowan, cet enfant dont j'avais également énormément appris. Qu'importe d'où nous venons, qu'importe ce que nous faisons, il m'avait montré que le bonheur était tout près de nous, qu'il ne fallait pas le chercher tel un but, mais que nous devions l'être tout simplement, avec ce que nous avons. Encore aujourd'hui, cet enfant qui en est devenue maintenant un adulte m'apprend toujours beaucoup par sa volonté et simplicité d'être, de vivre et de sourire. Je l'avais retrouvé près de l'arbre aux branches de feuille violette, le Jacarandas qui à cette heure toutefois matinal laissait dessiner son ombre sur ce sol sableux et en faisant danser ses branches, son feuillages, laissant entrevoir un vas et viens de ces couleurs somptueuses et rares. Il était toujours assis en tailleur avec son ballon qui à chaque fois que l'on le voyait paraissait de plus en plus dégonfler. Nous nous étions assis, à côté de lui et nous avions parlé jusqu'à que le soleil soit devenue intenable, quant il pointait le plus haut possible dans le ciel. Ces conversations que j'avais eu avec lui, sur des sujets de la vie, ou sur sa vie à lui je ne l'ai avait jamais oublié et parfois j'y repensais. Un détail imprévisible me faisait me replonger aux creux de cet arbre, ici sur ces terres à lui, rouge et orangées. Avec Laure nous étions revenue à la maison de la véranda, quelque peu nostalgique mais je pense que nous étions soulagée que cela se termine, soulager et fière d'avoir réussi, fière de nous-même. Jack et Anita était devant la maison, en train de discuter, et ils étaient eux aussi heureux d'être enfin libérer. Ils s'étaient promis de revenir et de corriger leur erreur, et ils l'avaient fait. Ils avaient réussi l'impossible. Lorsque j'arrivais accompagné de Laure, ma mère avait ouvert la porte de cette maison puis s'avançait vers moi, vers nous. J'avais retrouvé ma mère, j'avais parcourue deux pays, fait des milliers de kilomètres ou plutôt de miles en fonction du pays, mais je l'avais retrouvé. Etant donné qu'elle restait ici, car je crois que c'était ici sa vie et non chez nous, chez moi ; je devais lui dire en revoir. Ou plutôt à un bientôt, car je la reverrai, j'en étais sûr. Cela me faisait étrange de me séparer d'elle, car je ne l'avais revue que depuis quelques semaines, et il était déjà temps de repartir pour ma vie, et pour revoir mon père aussi. Je m'avançais vers elle, un peu hésitant car même si c'était ma mère, je l'avais prise dans mes bras que rarement et quand j'étais beaucoup plus jeune. Elle s'avançait elle aussi. Je la serrais dans mes bras, cela faisait longtemps que j'avais perdu ce contact avec ma mère, avec celle que j'aimais malgré tout. Au moment où nous nous étions entrelacé, je me souviens encore que j'avais repensé à la soirée où nous avions été au restaurent prêt de chez elle, dans cet endroit petit, coloré et bruyant mais tellement unique. Je respirai son parfum, et il sentait bon, il avait des fragrances d'Afrique et à la fois il sentait un peu comme mon endroit au bord de la plage et des arbres. Nous nous écartions, ça y était, encore une fois, je me devais de m'en aller. Cependant cette fois je savais où aller et je savais ce que j'allais retrouver. J'allais retrouver ma vie d'avant mais tellement changé. Tellement plus belle et plus incroyable. Ma vie était devenue ma vie, ou en tout cas j'en connaissais davantage les subtilités. J'étais à la fois content de rentrer chez moi, car j'avais réalisé un de mes rêves, mais triste aussi car je laissais la raison de mon départ. Un taxi nous attendait, Laure et moi. Nos deux sacs rentraient aisément dans le coffre de cette berline légèrement cabossée. Je disais en revoir à Jack, Anita et Jo qui était venue aussi pour nous saluer. Finalement ces personnes à qui je disais en revoir, je les avais toujours connus et depuis ma plus tendre enfance, mais sans en avoir conscience. Ils étaient resté en retrait, dans l'ombre pour survenir dans ma vie au bon moment, comme attendant le plus parfais des timing, pour en faire une des plus belles rencontre de ma vie, inoubliables. J'ouvrais la portière passagère pour que Laure puisse monter dedans, puis avant de monter moi aussi dans ce taxi, je les regardais une dernière fois, mettant un souvenir sur une image, des réponses à des questions laissées trop longtemps en suspens, un titre à une histoire qui se terminait, maintenant. Cette maison à la véranda racontait elle aussi tant de choses, tout ici avait une histoire, un mot, quelque chose à nous raccrocher dans les nuits froides où nous sommes seuls.

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