Love trip - Tome 1

Voyage, voyage

Chaque couple est dans sa voiture respective et nous nous suivons tel un cortège de mariage sur l'autoroute, jusqu'à destination. Pendant le trajet, Mathieu me dit :

- Finalement j'ai été plutôt bien accueilli, je m'attendais à bien pire d'après ta description

- Oui moi aussi je suis étonnée que tout se soit passé si bien mais tu m'en vois ravie cher ami dis-je en lui caressant l'épaule

Tout à coup la radio diffuse une musique que j'adore. D'après la réaction de Mathieu, je dirais plutôt, qu'on adore ! Justin Timberlake : Can't stop the feeling. Je commence à tapoter sur ma jambe et Mathieu qui est au volant tape ses doigts sur le tableau de bord en rythme. Au moment du refrain, on se regarde en même temps et on crie : Can't stop the feeling. Je me mets à secouer la tête dans tous les sens, lever les bras en l'air et me balance sur la musique. Je suis complètement en transe et Mathieu me suit dans mon délire. C'est alors que nous sommes doublés par une voiture qui passe rapidement et se positionne devant nous. Je distingue qu'il s'agit de Yann et Katie pour qui l'ambiance à l'air beaucoup moins détendue que la nôtre. Nous sortons de l'autoroute et empruntons des petites routes de campagnes. J'arrête immédiatement de danser car je ne suis pas très à l'aise sur les routes sinueuses. Je demande à Mathieu de rouler doucement mais il n'y a rien à faire, je commence à avoir la nausée et la tête qui tourne. J'ouvre ma fenêtre pour respirer l'air frais mais rien ne me calme.

- Mathieu est ce que tu pourrais t'arrêter stp ?

- Euh la ? mais on est en plein virage

- Arrête-toi stp !

Mathieu se range sur le côté et j'ai à peine le temps d'ouvrir la porte que tout le gouter que nous avions pris avant de partir de chez moi, se retrouve gentiment déposé sur le béton. J'ai tellement honte que je n'ose pas relever la tête. Mathieu me frotte le dos et me dit :

- Ca va Alice ?

- ...

- Alice ?

- Oui ça va mieux

- Il fallait me dire que tu craignais la voiture. Je t'aurai donné une tisane de gingembre frais pour la route

Rien que de penser à une tisane de gingembre, j'ai des hauts le cœur. Je sors respirer le grand air quelques instants avant de remonter en voiture. Le problème c'est qu'étant la dernière voiture du cortège, toutes les autres sont partis devant ; nous nous retrouvons donc perdus au milieu de nulle part, la tête à moitié dans les nuages. Je décide d'appeler une des filles pour venir nous chercher mais bien évidemment quand je consulte mon téléphone, je n'ai pas de réseau :

- Saleté de téléphone ! je peste toute seule

Mathieu fait le tour de la voiture et me rejoint :

- Si j'avais voulu te faire le coup de la panne je n'aurai pas mieux fait ! on se retrouve seuls en pleine nature et il ne va pas tarder à faire nuit

Il essaie de détendre l'atmosphère mais je n'arrive pas à me décontracter. Je me mets à croupi, à bout de force

- Je croyais que ce week end commençais bien et regarde, je vomis sur la route, on est perdu au milieu de nulle part, je n'ai pas de réseau, j'en ai marre ! et je me mets instantanément à pleurer.

Autant me voir vomir, depuis la courte période que nous nous connaissons, est une grande première pour Mathieu, mais pleurer, il en aurait presque l'habitude. Il sait comment gérer. Il se rapproche de moi et se baisse à croupi lui aussi ; il me relève le visage. Les larmes coulent toutes seules.

- Je suis là ne t'inquiète pas !

Il pose alors ses lèvres sur mon front, mais nous sommes coupés pendant ce moment de tendresse par des phares qui nous éblouissent. Nous nous relevons comme si on était pris en flagrant délit de galipettes dans les fourrés. Yann et Katie sortent de la voiture et s'approchent de nous à grands pas.

- Tout va bien ? me demande Katie

- Oui mais je ne me sentais pas très bien avec les virages, donc on a fait une pause

- Ça va mieux maintenant ? on est plus qu'à deux kilomètres. Tu pourras te rafraichir en arrivant me rassure-t-elle

J'acquiesce de la tête timidement et Yann s'approche de moi et me dit ironiquement :

- Une bonne douche ne te fera pas de mal, tu as encore quelque grumeaux dans les cheveux !

Un compliment ? Ça me manquait !