Love trip - Tome 1

Lâche (point de vue Yann) / Action (point de vue Alice)

Yann:

Lâcheté...c'est le seul mot qui me qualifie.

Pourquoi ai-je agi de la sorte ? J'ai vu de la peur dans ses yeux et de l'incompréhension. Mon impulsivité me tuera, je n'aurai jamais dû lui infliger ce baiser forcé. Elle semblait perdue et maintenant je m'en veux de lui avoir glissé ce mot dans la poche. Comment va-t-elle réagir quand elle va découvrir la vérité ? Heureusement j'ai fait exprès de le plier en tout petit, en principe elle ne devrait le découvrir seulement quand elle sera chez elle. Même moi je suis incapable d'expliquer pourquoi j'ai ressenti ce besoin de lui révéler la vérité...enfin si un peu quand même ! Je ne supporte pas de la voir dans les bras d'un autre. L'autre jour quand elle a avoué aux filles que Mathieu n'était pas son copain, j'étais soulagé et je l'en ai remercié d'ailleurs mais jamais je ne pensais qu'elle ramènerait son guide de voyage. A croire qu'elle ne supporte pas la solitude.

Alors que je regagne ma place à coté de Katie - que je supporte difficilement ces derniers temps- je me surprends à repenser à ce soir-là : vendredi 13 mai 2016. Cette date restera gravée à jamais dans ma tête, mais je suis vite interrompu :

- Tu étais ou chou ? quand je suis revenue de la piste tu n'étais plus à ta place me dit Katie avec son ton autoritaire bien à elle qui m'exaspère au plus haut point

- Dehors je prenais l'air, il fait chaud ici

- Ah oui tu as chaud chéri me susurre -elle à l'oreille en glissant sa main entre deux boutons de ma chemise

- Arrête on n'est pas seuls je te rappelle lui répondis-je en repoussant ses avances

- Oui enfin même quand on est seuls on ne peut pas dire que tu sois plus démonstratif me dit-elle en se rasseyant bras croisés vexée comme un pou

Ouf je peux souffler, elle s'est vexée, j'ai une petite vingtaine de minutes devant moi avant qu'elle ne revienne à la charge. Elle ne peut pas me résister bien longtemps. J'avoue que je n'ai jamais eu à revenir vers elle quand on se chamaille de la sorte. Cette fille est raide dingue de moi et je sais ce n'est pas bien mais j'en joue parfois. Pourtant elle a bien plus de pouvoir sur moi que ce que je pourrai en avoir sur elle. Je joue largement avec le feu, au risque de me bruler, mais j'essaie de ne pas trop en faire cas à l'instant présent.

Ce qui me chagrine par contre c'est qu'Alice n'est toujours pas revenue depuis notre petite escapade secrète...enfin escapade à mon sens mais plutôt attaque à son sens j'imagine. Elle a vraiment du me prendre pour un fou. Voilà deux fois que je l'embrasse par surprise. La première m'a valu un joli revers mais cette fois je ne lui ai pas laissé le temps de réagir et je me suis enfui... comme d'habitude ma meilleure arme, la fuite. Je suis vraiment un dégonflé...un faible face à elle. Elle qui m'obsède jour et nuit.

Sauf que maintenant j'ai peur de la réaction qu'elle peut avoir, je ne la connais que peu finalement. Est ce qu'elle serait capable de faire un esclandre au milieu du restaurant ? Ou pire de tout révéler à Katie ? Pour moi ce serait le pire des scénarios

En même temps tu t'attends à quoi franchement ? à ce qu'elle reste sagement à sa place sans rien dire alors que tu lui mens depuis plusieurs semaines ? me balance ma conscience exaspérée par tant de bassesse

De toute façon, maintenant les dés sont lancés et au lieu d'être maître du jeu comme je l'étais jusqu'à présent, je me retrouve à être le pion et à attendre de voir ce que le sort me réserve.

Alice :

Qu'à cela ne tienne, il a décidé de tout avouer et d'enfin dire que c'était lui, je ne vais pas pour autant lui tomber dans les bras...bien que ça ne me dérangerait qu'à moitié. Je suis encore très remontée et surtout triste de la tournure qu'on prit les choses. Triste de m'être fait avoir ainsi, sans même m'être posé la question une seconde sur l'éventualité que ça puisse être lui. Matthieu et Gwen m'avaient bien mise en garde en me demandant de réfléchir sur le fait que ce soit un des quatre hommes présents mais non, têtue comme je suis et surtout naïve au possible, je n'ai jamais pris cette possibilité au sérieux. Qui plus est avec tout ce qui s'est passé ensuite...maintenant quand j'y réfléchis, ce n'était pas évident mais plutôt son comportement était suspect et j'aurai du m'en douter.

Il me reste encore quelques pièces du puzzle à reconstituer car je ne comprends toujours pas comment il puisse être le MUL. Ils sont partis plus tôt de la soirée, comment connaît-il mon adresse ? Je suis tout de même un peu larguée mais bien prête à découvrir l'entière vérité.

Quand je repense à son comportement, il a vraiment joué avec mes sentiments. La lâcheté est le pire des défauts à mon sens ; il n'a jamais été franc avec moi, il joue ce double jeu qui le caractérise si bien et je ne suis qu'un objet avec lequel il joue et sur lequel il se délecte d'exercer son pouvoir. Il me donne la nausée. Je pense que cet homme a réellement un problème dans sa tête pour agir ainsi. Quel homme censé aurait l'idée machiavélique d'envoyer des indices à une personne sans pour autant se dévoiler dans le but de la faire craquer ? Il n'y a qu'un décérébré ou un psychopathe qui soit capable d'autant de manigances démoniaque.

En revanche, je ne lui ferais pas le plaisir de me donner en spectacle devant mes amis et de déverser toute ma colère sur lui en public.

Ça doit maintenant bien faire 10 minutes que je suis assise par terre dans les toilettes et je commence à avoir froid aux fesses. Je me relève péniblement et m'essuie les joues. Lorsque je passe la porte, les trois groupies qui ont assisté à ma descente aux enfers en direct me scrute sans oser me dire un mot

- Le spectacle est fini. Vous pouvez rentrer chez vous leur dis-je avec un signe de la main montrant la porte d'entrée

- Tu es sure que ça va aller ? me lance une toute petite rouquine qui semblerait adorable dans un autre contexte mais qu'à ce moment précis j'ai juste envie de gifler

- Tout va très bien ça se voit non ? allez donc trouver de quoi vous mettre sous la dent pour ne pas terminer la soirée seules plutôt que de vouloir jouer les psychologues d'un soir

- On voulait juste t'aider me renvoi sèchement la plus grande de la triplette en poussant ses deux compères vers la sortie

Ouf elles sont enfin parties. Je me regarde dans le miroir et efface les traces de mascara sous mes yeux...je ressemble un peu moins à un panda. Je passe mes mains dans mes cheveux pour les regonfler et me pince les joues pour avoir moins l'air abattue. Je suis remontée comme une pendule et prête à affronter le regard de celui qui m'a tant blessé.

A nous deux maintenant !

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Coucou !!

Alors votre avis sur le point de vue de Yann?!

Merci !! ;-)