VIII - ALEXANDRE I

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Je continue de l'observer en silence. Juste pour l'emmerder.

Si je souris, je suis sûr qu'elle m'en collera une. Parce que c'est une impulsive. Une impulsive bien cachée sous une montagne de bons sentiments.

Cette gonzesse est une bombe à retardement.

Ça fait cinq ans que je l'observe. Cinq ans où je me dis qu'un jour elle va péter un câble et que ça fera mal. Cinq ans où je me prends des revers alors que ses yeux me crient qu'ils ont envie de moi. Cinq ans qu'elle se contente d'une relation avec un mec infidèle alors qu'elle pourrait s'éclater autrement.

Si je la provoque constamment, ce n'est pas pour rien.

Moi, je sais qu'elle dissimule son diamant brut. Qu'elle tait ses colères et ses ressentiments pour ne blesser personne. Qu'elle préfère sourire et encaisser plutôt que pleurer. Mais surtout que, quand elle se retrouve avec moi, elle ne se retient pas.

Il n'y a plus de filtre. Plus de petite fille mignonne. Plus de bonne copine aimable. Plus de boniche serviable. Elle dit ce qu'elle pense - souvent des conneries - ne réfléchit pas, ne se refrène plus. Des moments d'électricité pure que je me prends à chercher de plus en plus.

C'est comme de façonner un Frankenstein...Laure est une expérience entre mes doigts.

Je rêve de la voir tout détruire lorsqu'elle se réveillera. D'être le marionnettiste qui la guidera, ou le sculpteur qui le modèlera...Je me la dessine vulnérable, son corps nu sous mes mains...ma marque imposée, au creux de ses reins...

La voir devant moi, sure d'elle, impatiente, et insolente n'arrange en rien mon souhait de prendre ce qui me revient. De la faire mienne ... puis de m'en débarrasser.

Cette idée est tentante. Très tentante. Elle réveille instantanément, la partie de moi que je pensais satisfaite.

Laure a le don de me faire partir en vrille. Dans des fantasmes inavoués, où son caractère de lionne dépasse sa grâce de danseuse.

Elle est l'incarnation de la tentation.

Un visage de poupée sur un corps de diablesse. Un produit naturel de féminité. D'une pureté que j'ai envie de bafouer et de salir.

Ce soir, sa beauté s'ajoute dans mes visions érotiques.

Elle a attaché ses longs cheveux noirs dans un fouillis sans nom derrière sa tête, et maquillé ses cils épais autour de ses yeux couleur châtaigne. Sa peau parfaite de lait contraste avec la noirceur de sa robe échancrée. Le gouffre qui s'étend au niveau de sa fine poitrine, appelle à m'y déverser. Elle est sublime. Un véritable péché pour les sens !

Et cette bouche... un appel au vice. Rien qu'à la regarder, je me sens durcir.

Cela fait cinq ans que je ne souhaite qu'une seule chose : y enfoncer ma queue. Elle ne se rend pas compte de la torture qu'elle provoque chez moi, au quotidien. Le simple fait qu'elle les humecte ou les mordille, m'hypnotise. Dans ces moments là, je ne parviens pas à détourner les yeux. C'est comme une besoin, pour combler une envie d'elle, qu'elle s'obstine à repousser.

Mon connard de meilleur ami a passé des soirées entières à me raconter leurs ébats. Des soirées entières, à entendre parler d'une déesse ouverte, demandeuse et audacieuse au pieu...Pas besoin de préciser mon état d'excitation après ça !

Chaque fois, les images de tout ce que je voulais lui faire ne me quittaient plus. J'ai passé des nuits à y penser. J'ai cru devenir fou, me dessinant des courbes que je ne pouvais avoir parce qu'elle me les refusait. Et me branler n'y changeait rien...

Make me Bad [Publié chez Hugo Poche]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant