17. Le Panoptique

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Il s'éveilla sur un sol couvert de pelouse synthétique. Un nuage passa très bas, masquant le soleil resplendissant.

Lanthane était debout devant lui.

« Vous êtes encore là ? Demanda-t-il, sonné.

– Oui.

– Vous m'avez encore attendu tout ce temps ?

– Plus ou moins.

– Qu'est-il arrivé à Aurélia ?

– Elle est morte à l'âge de cent cinquante ans, principalement grâce à ses améliorations génétiques. Elle a eu une longue descendance qui a gardé certains de ses traits artificiels.

Elle portait dans sa main un paquet de vêtements blancs chiffonnés.

– Vous voudrez peut-être passer inaperçu. Voici une tenue de prisonnier du Panoptique.

– Vous l'avez vu ?

– Quoi ?

– Le Panoptique. La dernière prison.

– J'ai même assisté à sa construction. Venez, c'est par ici. »

Il suivit Lanthane en boitant un peu, retrouvant progressivement le contrôle de ses jambes ankylosées ; tous deux franchirent l'arête d'un immense cratère, au fond duquel, sur plusieurs kilomètres de côté, s'étendait un disque plat entièrement transparent, qui réfléchissait la lumière du soleil dans toutes les directions.

« Et voici. »

La dernière prison donnait une impression de toute-puissance. L'œuvre finale d'Omni, construction nécessaire bien qu'il ait acquis un pouvoir si grand sur l'humanité que la notion même de délit ou de crime s'était envolée depuis des siècles.

Elle tourna la tête vers lui.

« La fin du monde a lieu dans une heure. Que voulez-vous faire, maintenant ?

– Récupérer Ophélie.

– Alors, allons-y.

– Ce sera aussi simple ?

– Je n'en sais rien. Mais quelle importance pour Omni ? Il n'y a pas de machine temporelle à proximité, pas à ma connaissance. Nous n'aurons pas le temps de nous enfuir. Quoi qu'il advienne, nous allons tous périr.

– Et la votre, de machine ?

– Elle ne marche plus. Les nanorobots d'Omni ont fini par la désactiver et je n'ai trouvé aucun moyen de les en empêcher.

Ils commencèrent à marcher en direction du Panoptique. De tous les systèmes de surveillance qu'Arthur s'imaginait, il n'y avait rien. C'était une prison, pourtant on y entrait comme dans un moulin.

– Tout est surveillé par les nanorobots qui se promènent dans l'atmosphère, dit Lanthane. À votre moindre action contre le Panoptique, vous seriez aussitôt stoppé, sans même avoir le temps de réagir.

Il n'y avait pas de porte fermée. Ils entrèrent dans une salle, puis une autre. Le sol et le plafond de plastique laissaient transparaître les dizaines d'autres niveaux, qui semblaient se multiplier à l'infini.

– Quel étrange endroit.

– C'est la création d'une intelligence supra-humaine.

Arthur ne cessait de penser à Ophélie. Il fallait qu'il la retrouve.

Rendez-vous à la fin des tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant