19. Épilogue

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Assis dans l'herbe côte à côte, Arthur, Ophélie et Carmin étaient silencieux.

Sous leurs yeux, le Panoptique s'étendait encore, monstrueuse enclave blanche au milieu de son cratère d'un puissant vert synthétique. Les prisonniers ouvraient leurs caissons de cryostase. Un millier d'hommes et de femmes provenant de tous les continents et de toutes les époques.

La musique avait toujours accompagné Omni. Il l'avait gardée, comme le meilleur moyen de mettre lui-même fin à son existence. Il était le seul, avec Ophélie et Arthur, à savoir ce qu'elle signifiait. À savoir y retrouver le code qui le tuerait. Il avait réuni ses deux créateurs pour le jour où il allait mettre fin à son monde. Jouer la musique une dernière fois, lire le mot maudit, et jeter son esprit aux quatre vents.

Les nanorobots du système étaient maintenant inactifs, un souvenir eux aussi ; peut-être finiraient-ils dans les couches sédimentaires.

Omni avait choisi la destinée du monde, et il avait choisi le moment où son existence à lui devait prendre fin. Aucun dieu ne règne éternellement.

« Et voici le commencement de l'ère qu'il nous lègue, dit soudainement Carmin. Mille humains et une diversité génétique suffisante pour recommencer un cycle. À votre avis, est-ce qu'un autre Omni finira par voir le jour ? Est-ce que tout ceci recommencera dans 125 000 ans ?

– Je n'en sais rien, dit Arthur. Nous verrons bien. »

Pour la première fois depuis des milliers d'années, ni le ciel, ni le vent n'étaient imprégnés du regard d'un dieu omniscient. Plus aucune ombre ne planait sur eux, si ce n'était celle des nuages.

Rendez-vous à la fin des tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant