Devoir N*1: Kayna Adeshaz

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« Je veux un rosier ici juste devant le portail nord ! Des arbustes à coté de la fontaine ! Oh et puis de ce côté-ci, un parterre de géraniums et de jonquilles ! » ordonnais ma nouvelle employeuse en marchant d'un pas ferme et assuré autour de sa propriété.

Derrière, Aliest et moi trottinions pour essayer de la suivre sans perdre un mot de ses instructions.

Cela faisait maintenant plus d'une heure qu'elle nous faisait parcourir de long en large le jardin, que dis-je le parc qui entourait sa demeure. Exercice fatiguant à la base, mais qui l'était encore plus à cause du matériel que nous portions car elle ne voulait en aucun cas qu'il soit entreposé sur sa belle pelouse.

Occupée comme l'était Mme Greenberg à nous décrire avec moult détails le jardin de ses rêves, elle ne vit pas le regard entendu qu'Aliest me lança dans son dos.

Nous avions l'habitude d'écouter le blabla lassant de nos riches employeurs mais il fallait dire qu'avec celle-là on dépassait des records !

Comme sortit de nulle part, Kery, le moins âgé de notre groupe après moi et accessoirement le clown officiel de la bande, se plaça avec discrétion dans notre petite troupe et commença à imiter Mme Greenberg juste derrière son dos.

Très vite, même Aliest, reconnu comme étant le plus sérieux et le plus sage grâce à son statut d'ancien et de chef, fut pris de convulsion incontrôlable dû au fou rire qu'il essayait de cacher à notre patronne.

N'ayant pas autant de contrôle sur moi, je pleurais de rire et lâchais des hoquetements que je n'arrivais pas à refouler. Imperturbable, Kery continuait d'imiter grossièrement Mme Greenberg qui n'avait toujours pas remarqué sa présence.

Soudain, alerté par le bruit de la voiture de son mari qui rentrait, elle se retourna et surpris Kery en plein milieu d'une imitation. Le tableau que nous formions devait être grotesque : Aliest tremblant de tout son corps à deux doigts d'exploser de rire, Kery la bouche grande ouverte avec une de ses mains sur sa hanche et l'autre en train de lancer un baiser, et moi les larmes aux yeux et une crise de hoquets frénétiques et incontrôlables. Mais avant que notre employeuse ne dise un mot, Kery retomba sur ses pieds comme si de rien n'était et lança :

« Cela risque de prendre 6 voire 7 semaines de travaux Mme Greenberg, et il nous faudra un endroit pour stocker tout notre matériel car l'entreposer dans ce superbe endroit serait un sacrilège ! » fit Kery avec énergie

À ces mots, Mme Greenberg parut se ressaisir et hocha vigoureusement la tête .

« Bien entendu, bien entendu ! Nous pourrions aller régler les détails restants avec mon mari il vient de rentrer. Voyez-vous il vient d'être élu maire de ... » continua de babiller notre patronne en entrainant dans son sillage Kery comme si la scène de tout à l'heure n'avait pas eu lieu.

Resté sur place, Aliest et moi poussions un soupir de soulagement tandis que Kery se retournait pour nous faire un clin d'œil .

« On peut dire que cette fois on a eu chaud ! » me dit Aliest avec soulagement
« On devrait avoir l'habitude : à chaque fois que l'on rencontre de nouveaux employeurs Kery est obligé de mettre son grain de sel ! » lui rétorquais-je en haussant les épaules.

Même si je détestais mon métier de jardinier, je ne pouvais nier le fait que j'adorais mes collègues. Plus que des collègues, ils étaient mes amis, des grand frères et quelquefois des pères de substitution, le mien partant faire la guerre pour Illéa à l'autre bout du monde ne revenant qu'un jour ou deux après des années d'absence.

« Aliest ! Monsieur et Madame Greenberg veulent te voir !! » cria Kery arrivé à l'autre bout du jardin en compagnie des Greenberg et du reste de mes collègues : Fitz , le gros bras, et Aaron, l'artiste .

RPG: La SélectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant