RPG • La fin du monde

Chapitre quatre: POV de Ludmila

J'ouvre les yeux. Devant moi virevoltent des rideaux sombres, laissant pénétrer la lumière du jour dans la pièce. La chambre de Léon, hein? Je n'ose même pas imaginer ce qui a pu se produire hier soir. Ce qui m'a mené jusqu'à dans son lit. Putain de merde. J'ai déjà tout oublié. Je m'étire et m'assois. Il y a un truc qui m'a toujours énervé dans cette chambre de merde: les murs sont nus. Aucun tableau, aucune déco. Super déprimant...Je décide de me lever, car j'en ai marre de sentir l'odeur de Léon.  Mais c'est en me levant que je remarque que je porte son chandail. Son chandail. Beurk...Je sors de sa chambre et me retrouve devant un Kyle encore endormi.  Étonnamment, il ne me fait aucune remarque en passant près de moi. J'hausse les épaules. Ce mec est trop con.  

-Je vais prendre ma douche! Dis-je assez haut et fort afin que tout le monde puisse m'entendre.

Rendue dans la salle de bain, je barre la porte et m'observe dans le miroir. Soudain, je remarque que j'ai  une marque rouge et mauve sur mon cou. J'ai un frisson. Est-ce Léon qui m'a mordillé à cet endroit?  Mal à l'aise, je laisse de côté le miroir et me déshabille. Je constate alors que mon corps et couvert de griffures. Je ricane: finalement, on dirait que Léon et moi nous sommes assez bien amusés, la nuit dernière. Le contact de l'eau chaude sur ma peau me fait du bien. Je passe la main sur mes cicatrices et imagine Léon en train de me griffer. Ses cheveux doux chatouillant mes bras, le contact de nos corps qui se frôlent. Et puis, l'eau chaude disparaît, laissant place à de l'eau glacée. Ah, fait chier! Je sors de la douche, de mauvaise humeur, cache mon corps  nu avec ma serviette et sors de la salle de bain. Je vois Hubert qui lit son journal à la table de la cuisine. Il a l'air vieux et fatigué. Depuis quelques jours, il dort et passe ses journées ici au lieu de chez lui. Je me demande ce qu'en pensent ses enfants, et me dis qu'au fond, je m'en fous. J'entre dans ma chambre et jette ma serviette au sol. Sur le lit, il y a une robe bleu marine. Je l'enfile, me maquille et sort de la maison. Autour de celle-ci, il y a des champs. Avant la guerre, il devait aussi y avoir des vaches et des chevaux. Nous avons choisi cet endroit il y a quelques mois, une banale maison de campagne, pour avoir la paix. Bien évidemment, nous ne l'avons pas trouvée, cette dite paix: Kyle nous fait chier à tous les jours. Je me dirige vers la vieille ferme rouge qui se trouve à l'orée de la forêt. C'est là que se trouve notre réserve de nourriture. 

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  Je sors de la vieille ferme par l'autre porte, qui donne sur un sentier de forêt assez magnifique: à travers les branches de ses arbres, à tous les soirs, nous avons droit à un merveilleux coucher de soleil. La vue qui s'offre à nous lorsque nous dépassons les érables est grandiose. Nous pouvons voir toutes les montagnes du coin, et un lac aux eaux sombres. Soudain, un craquement de branches et des bruits de pas me sortent de mes pensées. Instinctivement, je me jette au sol et rampe sur celui-ci afin de trouver la source du mystérieux bruit. Une jeune fille se situe à environ dix mètres de moi. Elle marche rapidement, en regardant autour d'elle avec un regard méfiant...Un regard que je connais. Ses cheveux sont de la même couleur que les miens, soit blond doré, et elle porte un arme à feu dans sa main. Je rampe vers la droite, afin de m'en aller le plus vite possible. Il faut que j'avertisse les mecs. Soudain, tout en rampant au sol, je me cogne contre un tronc d'arbre. Le bruit que le choc produit est très faible, mais la fille arrête soudainement de marcher et regarde tout droit dans ma direction. 

-Et merde. 

Sans attendre une seconde de plus, je me lève et me met à courir.  Merde, merde, merde!!!!!!!!