Big Fake Smiles | LS.

Chapitre 17

CHAPITRE 17

NEGATIF.

Je fixe le mot surligné depuis que Lottie m'a balancé le papier au visage en rentrant, avant de partir en pleurant dans sa chambre, rapidement suivie par un Harry visiblement paniqué, qui l'a aussi suivie dans sa chambre, refermant la porte derrière lui.

Moi, je n'arrive pas à réagir, je ne sais pas comment me sentir. Soulagé? Parce que ma sœur aura encore une vie tranquille. Triste? Parce que l'idée de pouvoir être un oncle a commencé à faire son chemin dans ma tête pendant la nuit, puis toute la matinée?

Je reste planté quelques minutes devant l'entrée, avant de me rendre compte que ma petite-sœur pleurait. Est-ce qu'elle était soulagée? Est-ce qu'elle était triste? Après tout, elle a toujours adoré les enfants.

Rapidement, je me dirige vers la chambre où les deux arrivants ont disparu quelques minutes auparavant. Et, alors que je m'apprête à toquer, je suis arrêté par la voix qui me parvient. Putain, j'ai vraiment un don.

"Lottie, arrête de pleurer s'il-te-plaît. Je n'aime pas voir les gens pleurer.

-Mais, si ça se trouve je n'aurais jamais d'enfants. Et si c'était ma seule occasion d'avoir un enfant?

-Mais non, Lottie, tu auras pleins d'autres occasions d'avoir des enfants, et dans une meilleure situation. Avec un bon père, un boulot, et un appartement à toi! Puis, au pire du pire, tu pourras toujours faire le bonheur d'un enfant malheureux. Tu auras des enfants Lottie, ne t'inquiète pas. Ce n'était juste pas le bon moment."

Elle lui répond quelque chose que je n'entends pas puis recommence à sangloter, et je n'arrive pas à rentrer. Je crois que, de toute façon, vu la réponse que mon "alors?" a reçu quand elle rentrée, je ne suis pas le bienvenu, pour l'instant. Je préfère la laisser avec Harry, il a l'air d'arriver à gérer.

Je n'arrive pas à croire qu'Harry soit aussi bon à consoler les gens, alors qu'il est si mal-à-l'aise en public. Je crois qu'Harry m'étonnera toujours, et je l'espère, jamais dans le mauvais sens. Plus les jours avancent, et plus je me retrouve à espérer qu'il m'étonnera pendant encore longtemps, et je n'arrive pas à me convaincre que ces pensées sont mauvaises. Pourtant, ces dernières semaines auraient dû me refroidir, j'aurai dû avoir envie de m'éloigner d'Harry. Dès le lendemain du baiser, Harry s'est éloigné. Enfin, éloigné est un simple terme. En quelques heures, Harry a construit la muraille de Chine et le mur de Berlin entre nous. Alors, en deux semaines, j'ai eu le temps de l'étudier, derrière ses barrières invisibles. Il est tellement contradictoire. J'aime le regarder alors qu'il pense que je me contente de boire le thé qu'il me prépare tous les matins en m'entendant me lever. Il a appris la manière dont je l'aimais, et je ne suis pas sûr qu'il l'ait fait volontairement. J'aime la façon dont sa langue sort quand il prépare le petit-déjeuner des filles pendant qu'il croit que je regarde mon téléphone. J'aime la façon dont il se tortille en enfilant sa veste en essayant en même temps d'attraper les clés et d'attacher correctement les manteaux des filles parce qu'il finit toujours par être en retard d'une ou deux minutes sur son planning parce qu'il oublie toujours de mettre ses chaussures en passant devant l'entrée, pour ne plus avoir qu'à se brosser les dents avant de partir. J'aime la façon dont ses yeux me remercient quand je boutonne les manteaux des filles pendant qu'il finit de mettre sa veste. J'aime énormément ses yeux, et surtout la façon dont ils se posent sur moi quand il pense que je suis occupé à faire autre chose, quand je rentre dans une pièce, ou quand on regarde un dessin animé avec les filles. Et puis, finalement, j'aime aussi beaucoup la façon dont ses joues rougissent quand je le surprends en train de me regarder. J'aime aussi la façon dont son silence rend vivant l'appartement, parce qu'au final c'est juste sa présence dont il a besoin pour changer les choses. Enfin, vivre avec Harry Styles, c'est vraiment sympa quoi.