CHAPITRE 16
Après que Louis ait craqué, une étrange routine s'était installée dans l'appartement.
Le matin, je prépare les filles, et les amène à l'école. Souvent, Louis est debout pour m'aider, et s'assurer que tout se passe bien. Mais, c'est seulement lorsque Phoebe est à l'appartement. Eleanor et Max sont revenus de leurs vacances, une semaine après la soirée. Et Louis n'a pas pu obtenir la garde de Phoebe, même temporaire, donc elle doit rester une semaine sur deux chez sa mère.
Le soir, je ramène les filles et pars voir mon père à l'hôpital. Son état se dégrade lentement, très lentement, mais toujours un peu plus chaque jour. Les médecins trouvent ça impressionnant, qu'il arrive à rester autant en forme alors qu'il a arrêté son traitement. Mon père en rigole, confiant à Darcy qu'il est un super héros, pour elle. Elle en rigole, aussi. Moi, je trouverai impressionnant qu'il guérisse de son cancer. Là, il serait un vrai super-héros, un miracle. Mais non, il continue de se dégrader. Mais je ne peux pas vraiment lui en vouloir pour ça, si?
Certains soirs, Louis doit sortir avec cette fille, Briana, pour "entretenir son image". C'est ce qu'il dit, c'est ce qu'il fait, mais je pense que ce n'est pas ce qu'il veut. Une fois, il l'a même amenée au restaurant, pour changer un peu des boites de nuit. J'ai vu certaines photos, sur les réseaux sociaux. J'ai de la peine pour Louis, il n'a vraiment pas l'air heureux. On ne sort plus ensemble en public, pour que les gens m'oublient, mais ça ne marche pas vraiment. Tous les jours, des dizaines de personnes dans mes mentions continuent de m'interroger sur Louis, ou même sur ma vie. Ils ne veulent vraiment pas laisser tomber cette histoire, pourtant ça ne veut rien dire. Est-ce que Louis subit ça au quotidien? Les rumeurs incessantes, qui le suivent des semaines? Depuis des années?
Les week-ends, Liam ou Cara, ou parfois les deux ensembles, passent à l'appartement. Au début, c'était parce qu'on les invitait, mais je pense que maintenant, c'est surtout une habitude.
Mais ça ne dérange ni Louis, ni moi. Au moins, on est sûrs de ne pas se retrouver seuls, tous les deux. Ce n'est pas arrivé depuis la fois où on s'est embrassés. On s'assure toujours que quelqu'un soit avec nous, d'un accord commun dont on n'a jamais parlé. Au début, c'était soulageant, rassurant. On était surs que ce genre de dépassement n'arriverait plus. On évitait d'en parler. Au point qu'on ne se parle plus. Seulement pour le nécessaire. Je crois que ça commence à me peser, et surement que lui aussi, car je surprends de plus en plus ses regards insistants sur moi.
Mais les week-end, je ne me couche jamais tard. J'ai commencé à travailler dans une petite boulangerie il y a environ deux semaines, après m'être rendu compte qu'effectivement, un salaire ne suffirait pas à nous entretenir tout en payant les frais de l'hôpital. Je n'en ai pas parlé à mon père, le suspectant en parti d'avoir voulu arrêter son traitement à cause du coût de ce dernier. Et, malgré tous mes efforts, impossible de le faire changer d'avis.
Mercredi 14 octobre, 15h20
Je me réveille en sursaut, assez déconcerté. Perdu. Je ne comprends pas ce qui m'a réveillé. Darcy est avec Cara, Louis avait rendez-vous avec son avocat. J'avais enfin l'occasion de dormir, alors pourquoi je suis réveillé? Un coup, fort mais étouffé contre la porte, se fait entendre, ainsi que la sonnette qui retentit pendant de longs instants. Lentement, je me redresse. Mais qu'est-ce qu'ils veulent, maintenant? J'attrape un tee-shirt et grommelle un "j'arrive", plus pour la forme que le renseignement. J'enfile le tee-shirt en me dirigeant vers la porte d'entrée, toujours maltraitée par des coups. J'ajuste mon tee-shirt en déverrouille la porte, manquant de me prendre un coup pour la jeune fille se trouvant derrière. Quand elle s'aperçoit que quelqu'un lui a répondu, elle se redresse, et réajuste ses cheveux décolorés, avant de me regarder de haut en bas. Pendant qu'elle me jauge, je ne peux pas m'empêcher de remarquer que son visage m'est familier.

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Big Fake Smiles | LS.
FanfictionUn crissement de pneu, des cris, du verre. Une dizaine de seconde qui change tout. Une dizaine de seconde, sa vie bascule. * Encore les cris assourdissants, encore la musique trop forte, encore les verres qui s'entrechoquent. Une dizaine de seconde...