Désolée d'avance? Oui, je suis vraiment désolée.-_-_-_-_
PDV Harry.
Mercredi 15 Novembre, 14h27.
Mon téléphone sonne et je me fige immédiatement. Autour de moi, Louis, Cara, Liam me regardent et j'ai une putain d'impression de déjà-vu. Ma gorge se serre alors que je me dirige vers la sonnerie d'urgence qui retentit. L'air dans la pièce est lourd, comme si tout le monde savait déjà ce que ce putain d'appel allait m'annoncer.
"Bonjour Monsieur Styles, ici l'Hôpital. Nous vous appelons pour vous informer que votre père Des Styles voudrait vous voir rapidement. Serait-il possible pour vous de venir?
-Bien sûr, j'arrive au plus vite."
Je ne sais pas par quel miracle j'arrive à lui répondre, mais je ne sais pas non plus comment je fais pour tenir debout. Je raccroche, abaisse mon bras, et me tourne vers les adultes qui m'observe un peu plus loin. Cependant, ma vue se trouble rapidement et le sol se dérobe sous mes pieds. Je crois que je suis par terre, et les vois se précipiter vers moi. La suite passe dans un brouillard. Tout semble se dérouler au ralentit, et j'ai à peine conscience de voir les gens autour de moi s'activer avant de me retrouver dans une voiture, écoutant Louis m'expliquer que Cara et Liam nous suivent avec Darcy et Phoebe, et que tout va bien se passer, et que ça va aller. Aucun de nous deux n'y croit, mais je crois que ça l'aide à rester calme de répéter tout ça.
Je le suis ensuite à travers l'hôpital, sans jamais avoir conscience des gens qui nous observent de très près, ni quand il demande l'accès à la chambre à l'accueil, ni quand il toque à la porte.
Je crois que je reprends conscience quand la faible voix de mon père remercie Louis qui sort.
"Harry?
-Papa...
-Harry, mon fils, vient par-là." Mes jambes me portent vers le lit où mon père est allongé, alors que mes yeux cherchent toutes traces pouvant indiquer que c'est la fin. Son visage est toujours aussi pâle que le jour d'avant, et son corps est toujours aussi amaigri par le cancer qui le bouffe à l'intérieur. Sa respiration est difficile, saccadée, plus encore que les jours d'avant. "Harry. Ça va aller, d'accord? Tout va bien se passer.
-Oui. D'accord, papa. Je t'aime.
-Je t'aime aussi mon fils, de tout mon cœur, de toutes mes forces. Harry, je suis tellement fier de toi, mon fils, d'accord? Tu es tellement, tellement fort, Harry, ne l'oublie jamais s'il-te-plaît. Je suis tellement apaisé de savoir que je laisse derrière moi un homme si fort, si magnifique, d'accord? Tu comprends Harry?
-Oui, oui, papa, je comprends. Je t'aime." Ses phrases sont longues, trop pour son état. Mais je n'arrive pas à l'empêcher de parler, j'ai besoin de l'entendre, parce que c'est la dernière fois. C'est la dernière fois que j'entends mon père parler.
"-Moi aussi je t'aime mon garçon, fort, tellement fort. Comment tu vas?" Si j'avais pu, j'aurais surement ri, parce que mon père a toujours eu un don pour les questions.
"-Ca va papa, ça va. Et toi, papa, ça va?
-Je suis fatigué, et j'ai mal partout. J'ai du mal à respirer, mais c'est bientôt fini. Je suis soulagé." Il faut qu'il l'admette enfin pour que je m'en rende compte. Jusqu'au bout, mon père aura porté un masque. Jusqu'au bout, il s'assure de me faire passer avant lui.
"D'accord. Tu veux voir Darcy? Elle doit être arrivée maintenant, elle est venue avec Cara. On a pris des voitures différentes." La conversation semble hypocrite. Tout est calme. On est si proche de la fin, mais tout est calme. Tout est calme, et aussi loin que je me rappelle, tout a toujours été calme.
"-Oui, s'il-te-plaît. Oh, demande à Cara si elle veut venir aussi, puisqu'elle est là. J'adore cette enfant." Je hoche la tête, inspire, et vais chercher ma nièce et ma meilleure amie.
A partir de là, le temps se met à passer si vite, comme s'il ne nous avait pas déjà assez volé de moments. La scène est tristement habituelle, Darcy assise aux côtés de son grand-père, Cara assise dans le fauteuil, et moi au bout du lit. On passe en revue de nombreux souvenirs de mon enfance, Cara fait partie de beaucoup d'entre eux. A un moment, mon père me demande d'aller chercher Louis, sa fille, et "leur accompagnateur", comme il nomme Liam. Pendant un petit moment, nous continuer à partager de nombreux souvenirs, anciens ou récents, puis la toux de mon père se fait plus fréquente, plus violente, plus fatale. Louis, Phoebe et Liam se retirent, après que mon père n'aie glissé quelque chose à l'oreille de Louis. Mon cœur se serre à la vue de la récente affection qui s'était formée entre les deux au fil des visites.
Tout est toujours calme à 17h34. Tout est toujours calme quand mon père me demande de jouer de la musique sur son téléphone. Tout est toujours calme quand nous nous rassemblons autour de lui quand il commence à sommeiller. Tout est toujours calme quand les battements de son cœur ralentissent. Tout est toujours calme quand mon père hoquète dans son demi-sommeil, son corps fragile se soulevant. Tout est toujours calme lorsque qu'il soupire une dernière fois, se relâchant, et s'autorisant enfin à s'endormir éternellement. Le calme n'est troublé qu'à 17h52, lorsque le bip de la machine, immédiatement après, se prolonge, lourd, long, bruyant. Infini.
Très rapidement, une infirmière arrive, nous jette un regard désolé en éteignant la machine à côté du lit. C'est son geste qui marque la finalité de tout. A partir de ce moment-là, plus rien n'est calme. Darcy s'autorise à pleurer, venant immédiatement se coller contre moi, ses bras autour de mon cou, cachant sa tête au creux de mon épaule, humidifiant mon t-shirt. Je ferme les yeux, fort, fort, fort, et inspire, longuement. Puis un autre corps vient se coller contre le mien, et je referme mes bras contre les deux femmes de ma vie avant de ré-ouvrir les yeux, et de nous diriger vers la salle d'attente quand l'infirmière nous demande doucement de quitter la chambre. Là-bas, nous retrouvons Louis, Liam et Phoebe, qui viennent nous entourer.
Louis reste à mes côtés lorsque je remplie les papiers, Cara et Liam avec les enfants.
Louis reste à mes côtés lors du chemin du retour.
Louis est à mes côtés lorsque je m'autorise à pleurer ce soir-là, enfouissant mon visage contre son torse, sous les couvertures de mon lit, comme si me cacher de ce putain de monde pouvait faire revenir mon père.
Mon monde venait de s'effondrer, de s'éparpiller en morceaux, de s'écrouler à mes pieds.
-_-_-_-_
1085 mots.
J'ai écrit cette scène dans un moment bien avancé de la nuit je n'ai pas encore eu la foi de me replonger dedans, donc je m'excuse d'avance pour toutes les incohérences qu'elle contient.
Je l'ai publiée en dehors de chapitres car je n'arrivais pas à bien l'intégrer au chapitre 19.
J'espère vous retrouver bientôt.
Luce.x
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Big Fake Smiles | LS.
Fiksi PenggemarUn crissement de pneu, des cris, du verre. Une dizaine de seconde qui change tout. Une dizaine de seconde, sa vie bascule. * Encore les cris assourdissants, encore la musique trop forte, encore les verres qui s'entrechoquent. Une dizaine de seconde...