L'agitation

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Vendredi 27 octobre, 14h12

Plusieurs élèves ont présenté leur projets et c'est maintenant au tour d'Alice Baker de le faire.

Elle s'avance au tableau dans son jeans taille basse et son top qui ne couvrait que sa poitrine. Le code vestimentaire de l'école interdit ce genre de tenue et ce n'était pas un secret pour personne. Mais, Alice a toujours aimé défier l'autorité et ces temps-ci, pour une certaine raison, elle semblait vouloir le faire au max...

Je m'installe bien sur ma chaise, prête à accorder mon attention à sa présentation. Quand enfin la classe se fait silencieuse, Alice débute.

Ça fait du bien d'être mauvaise.

Aucune chance que je revienne en arrière.

Maintenant la douleur est mon plaisir parce que rien ne peut s'y mesurer.

L'amour est génial, l'amour est bon.

Hors des cases, hors des lignes.

La détresse de cette sensation me donne envie d'en savoir plus...

Car je suis peut-être mauvaise, mais je suis parfaitement bonne.

Du sexe dans l'air, je m'en fous, j'aime l'odeur.

Les bâtons et les pierres peuvent bien briser mes os.

Car les chaînes et les fouets ça m'excitent...

Je me tends quand je commence à comprendre ce qui se passe... Alice est train de reciter en français les paroles d'une chanson extrêmement vulgaire de Rihanna !

En arrivant au refrain, elle se met à se déhancher de manière aguicheuse.

Na na na. Aller. Vas plus vite! J'adore ça.

Quand Alice termine sa présentation, un malaise me submerge. Pourtant, sur son visage à elle, une expression de fierté domine. Toute sourire, elle part se rasseoir à sa place.

Mais bon sang, qu'est-ce qui lui arrive?

Le petit numéro d'Alice a animé toute la classe. Les gens sont agités. Un brouhaha de rires et de vives acclamations de garçons à la libido sensible s'est emparé de la pièce.

C'est le professeur qui met fin au vacarme quand il lance :

- Il y en a d'autre qui veulent bousiller leurs chances d'obtenir leur diplôme? Allez-y ne faites pas vos timides. La parole est à vous messieurs dames !

Aussitôt, sa voix ferme fait taire toute la classe. L'atmosphère se refroidit en moins de deux tandis que monsieur O'Brien fixe sévèrement ses élèves les bras croisés. À cet instant, plus personne n'ose parler. Personne sauf Alice qui ne semble pas avoir eu assez d'attention dans les 10 dernières minutes.

Maintenant, elle rajoute:
- M. O'Brien, si j'ai un F, je n'aurais qu'à vous lécher le cul comme le fait si bien Lana, votre chouchoute !

Oh mon dieu.

Les murs de la pièce s'effondrent quand j'entends mon prénom sortir de la bouche vicieuse d'Alice Baker.

En un instant, sa remarque fait raviver toute l'agitation dans la classe. Les rires reprennent tandis que mes joues tournent au rouge tomate.

Sale peste ! Je n'ose même pas la regarder. Je ferme les yeux, en serrant les poings pour tenter de contenir ma colère par peur qu'elle ne se transforme en larmes.

Putain ! J'ai envie de disparaitre.

- Dehors.
Une voix ordonne soudain.

Quand je lève les yeux, je constate à quel point le professeur est véritablement furieux. Rarement je l'ai vu dans cet état.

N'importe qui à la place d'Alice se serait pissé dessus. Pourtant, cette dernière fixe le professeur avec un sourire niait comme si elle savait quelque chose que personne d'autre ne savait.

Ce qui était le cas, bien évidement.

-Vous m'avez entendu! Dehors.Chez la directrice.

Il ordonne une seconde fois à son élève en haussant le ton.

À ce moment, elle obtempère. Alice finit par ramasser ses trucs en levant les yeux au ciel.

Elle se lève et je lâche un profond soupire.

Enfin.

Mais, avant de sortir de la classe, mon ex meilleure amie me fait un clin d'oeil.

Oh seigneur.

J'avale difficilement ma salive...

Keep learning - Dylan O'Brien [partie 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant