Un Jeu Dangereux

Chapitre 10

Le lendemain, alors que j'étais encore dans mon lit, on a sonné à la porte. J'ai ouvert dans mon magnifique pyjama. C'était Kat'.

"_ Coucou ma belle ! Je ne t'ai pas réveillé ?

_ Si mais c'est rien. Vas y entre, fais toi un café je vais m'habiller."

Elle suivit mes instructions, tandis que je courais à la salle de bain. Après une brève douche et avoir enfilé un robe bleue je la rejoignis.

"_ J'ai une révélation à te faire. Lui dis-je.

_ Je t'écoute."

Et je lui ai tout raconté de ce qu'il s'était passé avec Axel. Elle a poussé des cris d'excitation et m'a sauté dans les bras.

"_ Il t'aime ! Il t'aime ! Il t'aime ! A-t-elle répété. C'est sûr qu'il t'aime ! Axel, le chiant, t'aime ! Waouh ! Je suis trop contente pour toi !

_ J'ai eu du mal à le croire. C'est grâce à Matt, tu te rends compte ? Après tout le mal que je lui ai fait !

_ Lui aussi t'aime ! Et puis Matt est gentil.

_ Oui mais Axel ne veut rien vivre avec moi. Il préfère rester avec Zélie.

_ Bats toi et il ne te résistera pas.

_ Je ne veux pas le forcer. Je veux qu'il soit libre de choisir, de réfléchir. Je vais partir Kat'. Je vais aller à la recherche de mon père.

_ Déjà ? Mais...et ton kinésithérapeute ?

_ J'en ferai durant mon voyage. J'irai voir madame Flowers cette après-midi, et je prendrais la route demain. Tu vas me manquer Kat', et je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu fais pour moi. Je t'appelerai et je reviendrai le plus vite possible.

_ Toi aussi tu vas me manquer ma copine ! Tu as intérêt de me donner des nouvelles et de faire attention à toi !

_ Ne t'inquiète pas.

_ Tu veux que je t'accompagne cette après-midi ?

_ Non, c'est gentil mais je préfère régler ça toute seule. Merci ma belle."

Nous avons continué de discuter de toute cette histoire. Mais ma décision était prise. Le lendemain, je serais partie. Je laisserais tout derrière moi. J'irais chercher mon père. Elle m'a quittée trois heures plus tard, après de nombreuses recommandations et embrassades.  Les au-revoir furent difficiles. Nous avons versé quelques larmes.
La porte refermée, j'ai soufflé un grand coup. Je devais maintenant aller voir madame Flowers. Je suis partie, sans rien avaler, l'estomac noué. Je savais où mon ancienne professeure vivait, comme chaque lycéen de cette ville. Sa maison était plutôt petite, mais suffisamment grande pour une femme seule. Elle avait de belles roses devant sa maison et son jardin était parfaitement entretenu. De la route, on pouvait voir un petit potager à l'arrière ainsi que des rideaux de dentelles d'un blanc éclatant. L'appréhension me gagnait. J'avais peur. Et j'ignorais encore par quoi commencer ma visite.  Alors, je restais postée devant sa porte sans bouger. Que dire ? "Bonjour madame, je suis votre petite fille et je voudrais connaître mon père" ? " Bonjour madame, je dois vous parler de votre fils ?" ? Non, tout ceci ne convenait pas. Le doute me gagnait. Mais je ne pouvais pas avoir fait tout ceci pour rien. Ma force me poussa à sonner à la porte. L'attente me parut interminable. Puis, enfin, la porte s'ouvrit sur ma vieille professeure. Elle resta sans parole tout d'abord, et me dit ensuite :

"_Elena ! Que fais-tu là ? Tu as un problème ?

_ Bonjour madame. Oui j'en ai un.

_ Tu as bien fait de venir. Ma porte t'ai ouverte.