Chapitre 13

610 84 0
                                    

Cassandra 

Cassie était de mauvaise humeur et cela se ressentait sur son travail comme le lui avait fait remarquer Délia. En véritable maman poule qui s'inquiétait, elle avait proposé à la jeune femme de faire une pause un peu plus longue avant que la jeune femme n'assassine une des clientes. Voila comment elle s'était retrouvée dans « the place to be », c'est-à-dire, le nouveau café éco-bio de Tribeca. Avec son café au lait d'amande et sa pâtisserie coco-pistache, elle broyait du noir.

Meryl était partie sans elle. Voir un ami et ses parents. Elle avait proposé de venir à Cassie en la prévenant que c'était une réunion de famille et qu'elle devrait forcement partager sa chambre. Quelle horreur! Cassie préférait encore perdre son dernier rein que passer une seule journée avec une bande de dingues!

Elle avait pris la décision de ne plus parler à Dylan et avait directement craqué quand Meryl lui avait confié qu'ils avaient bu un verre ensemble. Il ne lui avait pas fallu deux heures pour envoyer un texto au jeune homme. S'il n'avait pas relevé que c'était la première fois qu'elle le contactait en premier, c'était sur qu'il avait remarqué. La conversation avait rapidement pris un virage sensuel mais le jeune homme avait coupé court en lui posant des questions sur ses amis et connaissances à New York. Vexée, elle l'avait planté là. Dire qu'il ne s'intéressait plus à elle était une évidence, qui la blessait.

Quelques jours plus tard, il lui avait proposé d'aller boire un verre et il lui avait fallu toute la motivation du monde pour refuser. Hors de question qu'elle le revoit. A la place, elle se défoulait au sport. J.James ne l'avait jamais autant vu. Elle avalant une gorgée de café et se retint pour ne pas vomir. Beurk! Elle qui ne jurait que par le café noir, voilà que tout New York se mettait au mélange bizarre. Impossible d'avoir un simple expresso. Au bord de la crise de nerf, elle décida d'appeler Mickaël. Leur conversation revenait en boucle, elle avait besoin d'aide avant de finir complètement barge. Ok, ça elle ne lui dirait pas ou il lui dirait que c'est déjà le cas.

-Qu'est ce qui t'arrives pour que tu m'appelles? Tu t'es cassé un ongle? Tu t'es brûlée avec ton fer à friser?

-Je n'ai pas de fer à friser crétin!

-Wow, je vois que tu es en pleine forme tigresse!

-Je t'emmerde! grogna-t-elle, sentant un mal de tête arriver.

-Moi assis, je m'aime! rigola-t-il.

-Tu peux être sérieux, deux minutes?!

Le jeune homme resta quelques instants silencieux.

-Qu'est ce qui se passe? demanda-t-il inquiet.

Elle soupira. Voila qu'elle l'avait inquiété pour rien.

-Rien de particulier, se força-t-elle de répondre sur un ton léger. Comment ta mission se passe-t-elle?

-Oh, ça va.

La jeune femme fronça les sourcils. Mickaël avait toujours été du genre à donner mille et un détails surtout quand elle n'en voulait pas.

-Tu te souviens de notre conversation sur la plage? demanda-t-elle. Elle n'avait pas le choix, il lui fallait une réponse.

-Oui.

Ok, il ne l'aidait pas là.

-Pourquoi tu m'as dis ça? Tu te souviens? A propos de l'agence, chuchota-t-elle comme si elle était espionnée.

Elle l'entendit soupirer. La musique se fit plus lointaine. Elle l'imaginait sortir du bar où il trainait et marcher le long de la plage.

-Ecoutes, j'en sais rien. Je...Parfois j'ai l'impression que l'on agit sans savoir au final ce que l'on fait. Qu'est ce que l'on en sait après tout? Tu sais le « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants »? On est pas là pour le voir? Qui décide? Comment peuvent-ils être certain? Et si parfois, ils se trompaient?

La voix lasse de Mickaël l'inquiéta.

-Tu es sur que tu vas bien? demanda-t-elle en oubliant la raison de son appel.

Un rire sans joie se fit entendre.

-Tu vois, je me poses des questions sur notre travail et direct tu t'inquiètes. On est conditionné, reprit-il fataliste.

-Je m'en fous du boulot, Mickaël! cria-t-elle. Qu'est ce qui se passe? Tu as besoin d'aide?

-Non. Non, ça va, t'inquiètes. Une mauvaise journée c'est tout, j'ai du rester trop longtemps au soleil, tenta-t-il de plaisanter. Ecoutes, je dois y aller. On se reparle plus tard, ok?

Il raccrocha sans lui laisser le temps de répondre. Elle se sentait encore plus mal maintenant.

*****

Cassandra en avait marre de se poser des questions. Elle était perdue et Meryl ne répondait pas à ses appels. Cela commençait à bien faire! Décidée, elle alla voir Luther.

-Vous avez rendez-vous? demanda la mini-standardiste avec un grand sourire.

-Non, et je m'en fiche! Sans attendre, elle s'élança vers l'ascenseur.

-Attendez!!! s'écria l'hôtesse d'accueil paniquée.

Elle toqua et entra sans attendre de réponse.

-Cassandra, la salua Luther, comme si tout cela était parfaitement normal. Sa mine fatiguée et inquiète n'échappa pas à la jeune femme.

-Luther.

Elle s'affala et croisa les bras.

-Bon, très bien , qu'est ce que tu veux? demanda Luther après quelques minutes de silence buté.

-Le voir.

-Qui ça? joua-t-il les innocents.

-Cupidon!

-Cassandra voyons, tu ne peux pas, répondit-il comme s'il s'adressait à une enfant capricieuse.

-Et pourquoi donc?

-Il n'est pas là et il est débordé! Pourquoi crois-tu qu'il a besoin de nous?

-Mouais, j'ai des questions!

-Pose-les, dit-il en écartant les bras.

-Qui me dit que tu peux y répondre?

-Qui te dit que je ne peux pas?

La patience de la jeune femme s'égrena.

-J'aimerais savoir comme tout cela fonctionne, dit-elle en montrant son bureau de la main. Que sont devenus mes clients? Il doit bien y avoir des archives. C'est ça! s'enthousiasma-t-elle. Je veux voir les archives, dit-elle résolument.

-Les archives sont confidentielles. Toutefois, si tu veux en apprendre plus sur notre rôle, nous avons une bibliothèque. Il la stoppa avant qu'elle ne refuse. Notre rôle y est décrit ainsi que certaines missions. Les noms et lieux ont été changés pour permettra aux agents et aux clients de rester protégés. Tu veux la voir?

-Oui, répondit-elle sans grand enthousiasme. 

La mission secrète de Cupidon - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant