«dix.

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Bhuvi en multimédia.


*

Je cours vers ma chambre et saute dans mon lit, s'en était trop.
Mes yeux se remplissent de perles salées.
Je voulais partir et cela au plus vite.
Idriss et Samir m'avaient amenée ici contre mon gré me voila maintenant dans une maison de prostituée, j'en étais affolée.
Je ne savais même pas quelle réaction avoir, si je devais pleurer, crier ou prendre la fuite.


Mina qui avait remarqué mon absence me rejoins dans mon lit, elle s'installe puis caresse mes cheveux.


« Toi aussi Mina, tu es une courtisane ?

- rires, non...

- Et tu es au courant ?

- Oui, bien-sûr... Ma mère est une fervante

- Qu'est ce que c'est ?

- Une dame respectée dans le pays qui éduque des courtisanes de façon royale

- [...]

- Nous avons grandi comme ça, depuis ma naissance je suis mélangée avec toutes ces filles mais ne t'inquiète pas, l'apparence ne veut rien dire. Tu sais ici nous sommes toutes bien cultivées par exemple nous avons des cours à domiciles, Maa nous paye les meilleurs professeurs du pays !

- Je me sens piégée

- Non ne dis pas ça

Les yeux d'Amulya se remplissent de larmes.

- Pourquoi il m'arrive que du malheur, Mina je ne comprend pas...

- À chacun son destin, rapproche toi de la religion

- Je n'ai aucune religion

- De quelle confession sont tes parents ?

- Si tu savais...

- Je t'écoutes !

Amulya prend une grande respiration, se redresse et vide son coeur. Pour la première fois de sa vie elle s'ouvre à quelqu'un, une inconnue qu'elle connaît depuis vingt-quatre heures seulement.

- J'ai toujours été orpheline dans ma tête. Même si j'ai appris il y a quelques mois que j'avais un père toujours en vie, c'est triste à dire mais je ne le considère pas... Ce n'est pas de sa faute parce qu'il est en prison et ne peut rien faire, je n'ai pas cette attache sentimentale qu'a un enfant avec son père. J'ai toujours grandi sans lui. Je naviguais de maison en maison, de ville en ville, de pays en pays, puis quand j'ai eu ma majorité j'ai eu comme un sentiment de libération, tu vois ? L'impression que je revivais. J'ai emménagé dans un grand appartement grâce à des amis de mes parents et je devais continué mes études mais malheureusement...

- Qu'est ce qui t'es arrivée ?

- Deux hommes, ceux qui m'ont emmenés ici, sont venus me kidnappé. Pour une énième fois, on m'a arraché mes racines que je venais juste de recoller au sol...

- N'emploie pas le mot kidnappée... Tu sais ici Amulya tu sera mieu que dans ton ancienne vie, tu as de la compagnie, de quoi vivre, la richesse et surtout la culture ! Parce que, ne t'inquiète pas, tu pourra continuer tes études, parle en a Maa !

- Je n'en doute pas... Même si je suis vraiment choquée et dégoûtée de ce que je viens de découvrir, mais voila j'ai besoin de prendre mon envol, arrêter de dépendre de quelqu'un ou de quelque chose

- Je comprends, mais on est là maintenant et personne te laissera tomber, dit Mina en serrant Amulya dans ses bras

- Je peux te demander un service ?

- Je t'écoutes..

- J'aimerais appeler si possible et envoyer une lettre

- Maa ne voudra jamais Amulya ! Pour envoyer une lettre c'est d'accord mais appeler... J'en doute! Elle seule, détient le téléphone dans sa chambre qu'elle cache..

- Je t'en supplie Mina fait quelque chose

La jeune femme réfléchit quelques instant puis prend la parole.

- Nous quitterons le palais pour se joindre à un taxiphone

Les yeux d'Amulya pétillent.

- Merci beaucoup, je te revaudrai ça

Mina sourit puis la prend dans ses bras.

- Tu devrais avoir une discussion avec Maa

- Oui, j'y vais !

Les deux jeunes femmes descendent du lit pour se diriger vers la salle principale. Elles atteignent le seuil de la porte et sursautent toutes les deux, elles tombent sur Bhuvi qui avait en réalité écouté toute leur discussion...




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[2] « À L'ENCRE DE NOS MÉMOIRES »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant