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Viry-Châtillon (Essonne, France)

Nous sommes installé chez Aïcha le temps de trouver du travail.

Ce qui est sur c'est que dans quelques mois nous devons partir de chez Aïcha, il sera temps pour nous de prendre notre indépendance.

Pour faciliter la chose, Ajay et moi avions décidé de se marier civilement.
On a fait aucune fête.

Nous nous sommes juste présenté à la mairie avec en témoin Aïcha, Maya, Djibril et un ami à Djibril.

Histoire qu'Ajay obtienne sa nationalité française dans les années à venir.
Le mariage religieux était fait, nous n'avions pas spécialement envie de se marier civilement mais bon, il le fallait...
J'en ai profité que nous soyons tous réunis autour d'un bon yassa qu'Aïcha nous avait fait pour prendre la parole.

« J'ai une annonce à vous faire ! ai-je déclaré

- [...]

- Alors voilà, dans quelques mois ont sera cinq !



Ajay me regarde avec un énorme sourire, par pudeur il me fait uniquement un clin d'œil.

- Mabrouk ma fille, je suis tellement contente. »  dit Aïcha en me serrant dans ses bras

Djibril et Maya viennent me faire une accolade puis nous dînons.

Je sentais Ajay un peu sur côté, il ne parlait pas français et c'était très handicapant parfois.

Mais les personnes dans la rue lui accordé de l'importance car Ajay était bien apprêté, Ajay avait de l'argent et ça se voyait, vous savez une fois que les gens respire l'odeur des billets que vous soyez étrangers ou pas, ils vous acceptent. L'argent parle entre autre!

C'était handicapant dans le sens où moi, j'aimais les débats avec Ajay et j'aurais voulu que tout le monde en profite mais je passais mon temps à faire la traductrice.
Ajay devra faire des cours de français c'est certain...

Le téléphone fixe s'est mis à sonner, c'est Emir.
Aïcha lui a annoncé la nouvelle toute enthousiasmé, Emir était très heureux pour moi mais m'a demandé de faire une pause ahah.



Nous avons finis le repas le sourire aux lèvres, tout semblait normal, notre quotidien était stabilisé pour une fois.

Même si l'absence de Jennah nous prouvait que les problèmes n'étaient pas encore totalement finis...

Jennah est en hôpital psychiatrique.

Isolée, aucun d'entre nous avions le droit de lui rendre visite, ça fait partir de la thérapie pour qu'elle se livre aux psychologue.

Jennah ne veut pas expliquer la raison de sa tentative de suicide mais les médecins doivent en connaître la raison pour ne pas que cela se reproduise.

D'après Aïcha, qui l'avait seulement croisé lors de sa transmission entre l'hôpital et l'hôpital psychiatrique, nous a expliqué qu'elle avait énormément maigris, elle était toute blanche et avait d'énorme cernes.

Suite à son coma, Jennah ne savait plus marcher et avait perdu quelques automatismes.
L'hôpital psychiatrique se chargera de sa rééducation tout en essayant de la stabiliser mentalement car Jennah était qualifiée comme « instable ».

Elle avait bousillé son foie avec l'alcool en abondance et les énormes quantités de drogues ingérées.
Aïcha était dépassé mais elle continuait à y croire, elle connaît sa fille malgré tout et même si elle avait faiblit ces derniers temps, Jennah reste une battante.

Alors que les petits princes étaient en pleins dans leur sommeil, nous étions tous couché, je sens la main d'Ajay sur ma cuisse.

« Amulya ? dit-il

- Oui ?

- T'es heureuse ?

- C'est quoi cette question Ajay ?

- Est-ce que t'es heureuse, tu te sens bien comme ça? C'est la vie que tu veux ?

- Oui ! Enfin on est entrain de la construire là notre vie Ajay, la prochaine étape c'est le travail puis l'appartement et on aura notre petit cocon familial

- Mes parents ont décidé de nous acheter un appartement, on aurait plus qu'à payer les charges... Au moins on ne dérangera plus Aïcha

- On en parlera demain Ajay! Bonne nuit !

- Bonne nuit

- [...]

- [...]

- [...]

- Amulya ?

- Oui, Ajay ?

- Je suis heureux que tu sois heureuse

Je souris.

- Je vais être pour la troisième fois père, je suis tellement heureux, tu me combles, je t'aime

- Moi aussi Ajay, je t'aime

- J'espère que ce sera une fille cette fois çi

- Ah bon ? Je croyais que tu voulais que des garçons

- Ah tu sais parfois les mœurs de mon pays me font dire n'importe quoi, je veux une petite princesse moi

- Moi aussi, c'est vrai

- Comme ça elle sera surveillé par ses grands-frère, rires

- rires

- Et toi qui te surveilles ?

- Pas besoin, dis-je en me redressant, guerrière je suis, je n'ai aucune faiblesse

- il se redresse, ah bon ? Même pas une petite? dit-il en passant sa main sous mon teeshirt. Même pas une toute toute petite? dit-il en m'embrassant fougueusement



D'un geste tonique et rapide il me retourne, m'installe sur lui et pour une énième fois nous avions consumé l'amour que nous portons l'un pour l'autre...

Ah... Quel nuit....

[2] « À L'ENCRE DE NOS MÉMOIRES »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant