«quarante-six

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Aïcha est assise près du lit de Jennah.

C'était horrible, Jennah était branché de partout, elle respirait grâce à une machine.

On voyait son torse se lever puis se rabaisser machinement.

De l'autre côté de la pièce il y avait une baie vitrée, Jennah était constamment observée par l'équipe de réanimation.

Elle était plongée dans un coma artificiel car elle était incapable de respirer seule. Jennah avait fait une tentative de suicide avec des drogues très dures, de l'alcool et des médicaments.
Elle avait bousillé son foie.

Aïcha récite de nombreuses invocations. J'observe cette scène avec un pincement au cœur.
Jennah était aussi mal que ça pour avoir l'envie de quitter ce monde?

Je laisse Aïcha profiter de ce moment avec sa fille et je descends à la cafétéria pour lui apporter un thé.

Au même moment Ajay m'appelle mais bizarrement je n'avais pas envie de plus parler plus que ça. J'ai décliné l'appel et je lui ai envoyé un message écrit en lui disant que nous étions bien arrivés qu'il ne s'inquiète pas.

Je suis retournée dans la chambre et j'ai apporté le thé à Aïcha qui l'a bu.
Nous sommes rester toute la journée près de Jennah.
Puis nous sommes rentrés en silence.

J'ai retrouvé mes petits princes, j'étais soulagée, c'est inquiétant de voir à quel point ils me manquaient constamment.
Il avaient tellement grandis !

Je me rappelle de mon accouchement comme si c'était hier mais quand je les vois je suis choquée de voir qu'en fait le temps passe tellement vite.
Il faut profiter de chaque instant qui est sacré.

Les soirées étaient peu rythmés, entre l'absence d'Emir et celle de Jennah, c'était devenu vide...

On entendait seulement la petite radio d'Aïcha où un homme récitait de belles paroles religieuses en arabe.
Ça l'apaisait énormément, Adîl adorait, il fermait les yeux et souriait, « SubhanaAllah » comme dirait Aïcha. Quand il pleurait, Aïcha leur récitait de belles paroles et ils se taisent immédiatement.

Ce soir là, je n'arrivais pas trop à dormir et j'ai rejoins Djibril dans le balcon qui fumait à ma grande surprise.


« Ne t'inquiète pas, je ne dirais rien, lui-ai-je dit en souriant

- Ah..

- Ça va ?

- Al hamdulilah et toi ? Pourquoi tu ne dors pas ?

- J'arrive pas trop

- Ah...

- Tu sais Djibril, je suis là

- Merci ! C'est gentil, toi aussi hein

- Je sais que c'est dur mais bon, on est ensemble

- Il va bien ton mari ? Désolé pour le mariage j'ai pas pu être là

- Ça va ça va, non ne t'inquiète pas

- [...]

- Et toi ? Elle est où ta copine ? ai-je demandé en souriant

- T'inquiète pas, elle est coffré, rires

- Comment ça ?

- Pour l'instant, le rythme familial risque de la faire fuir, j'attend que ça se stabilise et je l'a présenterai Inchallah

- Elle s'appelle comment ?

- Eva, je l'a connais depuis nos années collège

- T'as une photo ?

Il me tend son téléphone et me montre son fond d'écran

Il me tend son téléphone et me montre son fond d'écran

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Il sourit, il avait l'air fier de me la montrer.

- Et t'en pense quoi de la situation ? lui-ai-je demandé

- Franchement, je me demande c'est quand que ça va se finir, ma soeur, mon père, ma mère qui déprime, j'ai juste envie de tout casser mais je place ma confiance en Allah tout vas finir pas s'arrêter

- [...]

- Je reconnais les erreurs de mon père et je lui en veut même pas, à l'heure d'aujourd'hui il s'est repenti et ce sont ses erreurs de jeunesse, ma soeur pour l'instant c'est une égaré, j'espère qu'elle va se réveiller et qu'elle prendre conscience de ce qu'elle a fait...

- Oui c'est vrai... Jennah elle a un grand coeur malgré tout c'est juste qu'elle sait pas quoi faire de sa vie, elle manque de repère

- Mais je comprends pas, elle a eue tout ce dont elle avait besoin dans son enfance, elle a jamais manqué de quoi ce soit

- Elle doit avoir quelque chose de plus profond... Essaye de la comprendre parle avec elle c'est ta soeur

- Quoi ? Cette petite conne elle est pas capable de parler normalement, j'en peux plus wAllah des fois j'ai envie de la tuer, je sais pas comment elle va changer elle est bornée, dit-il en jetant son mégot

- Laisse lui le temps qu'elle mûrisse tu verras ça se fera tout seul, prend tes parents en exemple! Qui aurait pu penser qu'ils changeront comme ça ?

- C'est vrai, Allah u Akbar, on verra, Seul Dieu est le plus savant »

Je lui sourit et on va se coucher,
demain est un autre jour,
tout peu changer.

[2] « À L'ENCRE DE NOS MÉMOIRES »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant