[2] « À L'ENCRE DE NOS MÉMOIRES »

«quarante-deux

[...]

Les jours passaient et la peur était toujours présente.

Pour le moment, je vivais avec les parents d'Ajay dans leur palais pour être surveiller toute la journée et toute la nuit.

Les parents d'Ajay ont un système de sécurité beaucoup plus poussé que lui étant donné leur richesse mais surtout leur statut social ce sont des personnes reconnues dans la région, au même stade que Mme Manja.

D'ailleurs, je n'étais pas repartie au palais mais je donnais quelques une de mes nouvelles à Hena qui les transmettait à tout le monde.

Une petite routine s'était installée dans le palais des parents d'Ajay. Mon ventre grossissait considérablement même si, paradoxalement mon corps maigrissait, je m'alimentais pas assez selon ma belle-mère qui me forçait à manger pour le bien des bébés.

Ce sont d'ailleurs deux petits garçons...
Je touche mon ventre et je n'arrive pas à me rendre compte qu'en moi deux petits êtres sont réfugiés, mais plus mon ventre grossissait plus je comprenais que je n'étais pas seule et que je devais faire attention à mes bébés.

Aujourd'hui,
les parents d'Ajay recevaient des amis placés assez haut dans la société indienne, alors pour la première fois depuis mon mariage je me suis préparée en prenant du temps dans la salle de bain, en mettant mes plus beaux vêtements et j'étais assez fière de porter mon bindhi devant des hommes car maintenant j'avais le statut de femme mariée et surtout future mère.

Les invités commencent à rentrer dans les châteaux, les musiciens jouent, les domestiques s'acharnent en cuisine.
Une des femmes de la maison vient à ma rencontre et me tend une enveloppe à mon nom et celui d'Ajay.

« Plus que quelques jours... Nous reviendrons mais cette fois ci plus armés »

C'était ecrit en français et puis en dessous en hindi sûrement au cas où Ajay aurait ouvert la lettre avant moi.

Je tremble, c'est grave comme ces simples mots m'ont donné chaud.

Je dois absolument montrer cette lettre menaçante à Ajay. Je reste alors dans la chambre, je demande à la femme de l'appeler.
Elle s'exécute et Ajay vient quelques minutes après.

Je m'écroule dans ses bras.

Il reste silencieux et se contente de me serrer fort contre lui. Il touche mon ventre avec sa main droite et le caresse.
Il embrasse ma chevelure.

« Arrête de pleurer, qu'est-ce qu'il y a ?

Je lui tend la lettre sans parler.
Il fronce les sourcils et grince des dents. Il l'a jète par terre violemment, je rattrape son bras et le ressers contre moi en pleurant.

- Ajay je dois partir, dis-je en suffoquant

- Arrête tes bêtises

- Bêtises ?

- [...]

- Je suis un danger pour toi et ta famille n'est-ce pas ?

Il fronce les sourcils.

- C'est la dernière fois que je t'entends dire ça !

- [...]

- Allez, viens, mes parents nous attendent ne t'inquiète pas je t'ai dis, je vais tout arranger, allez suis moi.

- [...]

- Amulya ?

- [...]

- Je vous aimes, ne l'oublie jamais. »

Nous rejoignons en silence les parents d'Ajay et par respect pour eux, nous n'avons pas reparler de tout ce qui c'était passé.

J'ai essayé de me vider la tête en souriant et en profitant de cette journée. Beaucoup de femmes venaient me féliciter pour ma grossesse et le sujet des jumeaux était le centre des discussion.
Nous avons profité pleinement, malgré tout..

Viry-Châtillon (France)

Après avoir fait ma prière Magreb, je finis de préparer le repas.

Mes enfants sont toujours autour de moi, à mon plus grand soulagement.

Djibril se retrouve à présent sans emplois, je me sens un peu fautive mais c'est son choix.

Maya travaille dans une boutique de prêt-à-portée dans le centre commercial pas très loin de chez nous quant à Jennah ses idées d'exhibition commençait à revenir, elle me parlait de shooting photo, il en est hors de question.

Je savais au fond de moi que Jennah c'était certes calmée mais qu'à un moment où un autre, elle reviendrai dans ce milieu. Elle a brillée, remportée beaucoup d'argent alors elle ne crachera jamais dessus.

Je suis beaucoup trop fatiguée pour lui faire la morale, Jennah est grande maintenant, je lui ai inculquée des valeurs et des principes maintenant libre à elle d'en faire bonne usage ou non.

À partir d'un certain âge les parents doivent laisser leur enfant prendre leur vie en main. Même si sa me ronge de l'intérieur de savoir ce qu'elle fait je ne peux plus rien faire, j'ai beau lui interdir elle le fera quand même, en se cachant.

D'ailleurs une fois, Jennah était dans la salle de bain, elle avait oublié de la fermer à clé elle ne faisait pas de bruit.

Djibril a ouvert la porte pensant  qu'il n'y aurait personne et... StarfighAllah elle posait nue... Djibril l'a beaucoup frapper ce jour là, il avait la rage, la rage de voir sa soeur partir en vrille. Il lui a juré d'en parler à son père. Moi ce jour là, je n'avais pas dormi de la nuit, je me suis contenté d'aller prier pour que Dieu la guide, qu'il l'aide...

Pour vous montrer à quel point toutes mes paroles que j'adressais à Jennah servaient strictement à rien, ça rentrait d'une oreille ça sortait de l'autre.

Je ne sais pas quoi faire, les rapports de forces ne servent à rien avec elle. J'avoue que là mon rôle de mère me déstabilisée beaucoup je ne savais pas quoi lui dire où quelle sanction appliquée pour qu'elle m'écoute. Ya Rabbi vient nous en aide !

Djibril est allé aujourd'hui voir son père, c'est vrai que depuis son incarcération, ils se sont beaucoup rapproché, mon fils a besoin de son père comme son père à besoin de son fils.

Encore une épreuve de plus, le meilleur reste à venir.
Les épreuves nous rendent plus fort...

Lucknow (Inde)