Till The End [Bruno Mars]

08

Ça y est, c'est le jour j. Aujourd'hui allaient être affiché les résultats des examens, la cérémonie des diplômes était prévu pour fin juin. J'étais anxieuse, pas pour les résultats, mais pour ce qui allait se passer ensuite. Peter allait partir, j'allais rester. Qu'est-ce-qui m'a pris de m'attacher à lui? Et lui qui ne se doute absolument de rien, il est tellement heureux qu'il en a oublié notre amitié. Je ne lui en veux pas vraiment parce que je le comprends mais ça me faut tout de même mal.

J'étais allongé dans mon jardin, j'étais seule à la maison. Henriette et May-Lee avaient été invités à une sorte d'apéritif de fin d'année que leur école avait organisé. Les dames de ménage n'avaient pas travaillé aujourd'hui et mes parents n'étaient pas là non plus. J'avais l'impression d'être abandonnée à mon propre sort, je m'ennuie tellement que j'ai commencé à deviner les formes des nuages dans le ciel, et le plus ennuyeux dans tous ça c'est que sa m'amusait.

Il faisait beau et je le soleil me procurait une sensation de bien être malgré les soucis que j'avais. Il devait être 15 heures environ et je suppose que les résultats avaient été affichés. Je regardait le ciel et le visage de Peter apparu, il souriait. Au début j'ai bien cru que je devenais folle, que je perdais complètement la boule mais lorsqu'il me fit une grimaces je réalisa que je ne rêvais pas, il était bien là au dessus de moi.

-J'ai eu mon examen. M'informe-t-il un sourire aux lèvres.

Je n'eu le temps de répondre qu'il s'était déjà allongé à côté de moi.

-Comment t'es rentré? Je l'interroge sans pour autant changer de position.

-J'ai grimpé. Il le dit en haussant les épaules comme si c'est une chose évidente.

Je tourne ma tête vers lui en le regardant, il fit de même et sourit en me faisant un jeu de sourcils. Je rigole et secoue la tête en ramenant mon attention vers les nuages. Dans quelques jours il s'en va. Ah voilà que je repense à ça, mon sourire s'efface et mon air déprimé revint.

-Je sais que tu m'evitais ces derniers temps mais je ne comprends pas pourquoi. Est-ce-que j'ai fais ou dis quelques chose de mal? Il finit par demander après un énorme blanc.

Ce qu'il venait de dire me fit mal au coeur. Si seulement il savait. Je ne réponds pas et reste silencieuse en essayant de me reconcentrer sur la forme des nuages. Je n'ai pas le courage de répondre.

-Si c'est le cas pardonne moi Mary-Rose. Je pars dans quelques jours et je ne veux pas partir alors que tu es en colère contre moi. Parce que ton amitié est précieuse pour moi et que je ne veux pas tout gâcher.

Je me retint de pleurer, mon coeur venait de chuter. Si seulement il savait. Lentement je tourne ma tête vers lui, il me regardait déjà et avait l'air sincère. Et il l'était. Mais pourquoi il a fallut qu'il soit aussi mignon ? Pourquoi il a fallut qu'il soit aussi doux? Pourquoi il fallut que je tombe amoureuse de lui?

-Tu va partir. Je murmure tristement.

Dans ma gorge était coincée une boule et ma bouche avait un goût amer. Mes larmes n'allaient pas tarder à couler. 

-Mais je reviendrai, je te l'ai dis Mary-Rose je reviendrai te chercher. Fit il en se redressant sur ses coudes.

Je secoue la tête, il n'a pas l'air de comprendre. Je n'ose plus parler de peur que mes larmes ne remontent à la surface de mon visage.

-Je te le promet Mary-Rose. Tiens regarde.. il sorti un stylo de sa poche et me demanda une feuille.

Je ne comprenais pas trop ce qu'il avait l'intention de faire mais je l'invita à rentrer dans la maison et lui donna une feuille vierge. Il la plia en deux et repassa soigneusement ses longs doigts fins sur le plis avant de le diviser en deux.

-Je promets, moi Peter Hernandez de ne jamais jamais... jamais oublié Mary-Rose Stone quoiqu'il arrive. Dit il en l'écrivant sur la feuille avant de signer.

Je ne pu m'empêcher de me moquer de lui, c'était un gamin. Ce genre de choses je les faisait avec mes amie Henriette et May-Lee mais c'était quand on avait sept ans. Il riait aussi mais me disait que c'était sérieux comme ça ce pacte nous reliera tout les deux alors j'inscris les mêmes paroles sur l'autre bout de papier et le signe. Il me donne alors le papier sur lequel il a signé et prend le mien.

-Je ne t'ai pas dis! Jessica a aimé la chanson.

Qui est Jessica?

-Jessica? Je reprends abasourdie.

-Oui, celle pour qui j'ai écris Just the way you are! Enfin je veux dire ON. Lança-t-il accompagné d'un clin d'oeil.

J'avais l'impression de rêver, il a bien dit "celle pour qui j'ai écris la chanson". Alors ce n'était pas pour moi? Alors il y en a une autre ? Alors il est amoureux? Il se lève et son tique recommence, il bouge partout et joue en rythme ses doigts sur son jean. Je rentre dans la cuisine et prends un paquet de chips salées que je lui offre.

-Merci. Il dit en prenant le paquet qu'il ouvre aussitôt. Demain je lui demanderai si elle veut sortir avec moi, de toute façon elle m'a dit qu'elle allait faire ses études là bas. Quelle belle coïncidence! Il terminait sa phrase mâchant bruyamment ses chips.

J'avais l'impression qu'un éclair avait traversé mon esprit et avait provoqué un court circuit, une panne générale dans mon être entier. C'est ça que ça fait alors? D'aimer quelqu'un qui aime quelqu'un d'autre? Je m'efforce de ne pas pleurer et de lui montrer mes faiblesses, mon père m'a toujours dit qu'il ne fallait jamais montrer qu'on était faible devant les gens. Seul toi et toi seule a le droit de connaître tes faiblesses.

-Mary-Rose tu m'écoutes?

Je sors de mes pensées et le regarde, il avait déjà finis son paquet de chips et l'avait même jeter à la poubelle à mon plus grand étonnement.

-Je dois y aller, j'ai rendez vous avec mon père. Lui aussi il est fière de moi tu sais?

-Félicitations. Je lui dis dans un faible sourire.

-Je te présenterais Jessica un de ces jours, tu verra elle est magnifique gentille et très amusante. Elle t'aime bien aussi, je lui ai parlé de toi et elle m'a dit que ça lui ferait plaisir de te rencontrer. Reprit-il en souriant.

La chanson imagine de John Lennon résonnait dans ma tête. C'était la préféré de mon père, c'est lui qui me l'a fait découvrir. "You might say I'm a dreamer, but I'm not the only one"... il me laissa un baiser sur le front avant de s'en aller, il avait déjà repéré la sortie apparemment.

Voilà qu'une autre chanson me vint en tête big girls don't cry de Fergie. "It's time to be a big girl now, and big girls don't cry". J'ai été une rêveuse trop longtemps, il est temps que je devienne une grande fille. Je ne dois pas pleurer, même si ça fait mal.